23 Mar

PRO/ Un entraineur franc-comtois en Catalogne

Il est en ce moment même au volant de la voiture n°2 de « la Française », au plus près du peloton engagé sur ce Tour de Catalogne 2012. « Un rêve » qui se réalise pour Julien Pinot. Celui de faire son boulot d’entraineur au plus haut niveau de sa discipline et sur les épreuves les plus prestigieuses du circuit professionnel. Un boulot d’accompagnement des coureurs qu’il réalise aujourd’hui au sein d’une équipe « Pro Tour », la FDJ-Bigmat. La formation de Marc Madiot qui vient d’intégrer le jeune bisontin à son staff pour une durée 3 ans.
Joint aujourd’hui sur son téléphone alors que l’équipe se rendait au départ de la 5e étape (Asco La vostra energia – Manresa / 207,1 km), Julien Pinot nous expliqué ses journées sur cette semaine de course dont les péripéties n’ont fait qu’augmenter les difficultés, mais aussi le plaisir, la satisfaction de collaborer à la réussite d’une belle entreprise sportive a mener sur les routes espagnoles.

« On se lève le matin vers 7H, 7H30 pour déjeuner et très vite discuter de la stratégie du jour avec le Directeur sportif Yvon Madiot. Vers 9 heures, nous quittons l’hôtel pour rejoindre la ligne de départ. Le trajet peut quelquefois être très long. Pour cette 5e étape par exemple aujourd’hui 23 mars, c’est plus d’une heure de route. Nous en profitons pour discuter du scénario de course avec les coureurs à l’intérieur du bus. Nous avions 3 leaders au départ lundi dernier, mais les événements de cette première partie de tour a considérablement changé la donne bien sûr ! Arnold Jeannesson, Jeremy Roy et puis Thibault on dût abandonner mercredi… des conditions météo incroyables (le froid, la pluie, la neige…) et puis ils ont bouffé du vent pendant des kilomètres, un vrai cauchemar ! Francis Mourey a réussi a tenir le coup. Pour ceux qui étaient devant, le moral a joué pour aller au bout, mais derrière, c’était vraiment devenu trop dur ! Les coureurs tremblaient d’hypothermie, certains chialaient en descendant de leur vélo…

On doit sans cesse s’adapter. Aujourd’hui, On va essayer de porter Sandy Casar à l’avant. On espère une échappée dans laquelle il pourrait jouer un bon coup, mais voilà, Sandy est grippé depuis hier, alors on verra. Je m’occupe ensuite de régler les capteurs de puissance sur chaque machine. C’est aujourd’hui un outil essentiel pour l’athlète comme pour l’encadrement. Ça permet de savoir exactement où on en est sur le plan de la physiologie d’un coureur, comprendre une contre performance par exemple… (comme celle de Thibault dans la deuxième étape catalogne). Ça peut permettre de relativiser des échecs ou au contraire d’expliquer une victoire de façon plus rationnelle.
Une fois la course lancée, je suis au volant, seul avec la radio aux côtés des échappées ou au contraire derrière avec ceux du grupetto. C’est la mission que l’on m’a attribuée sur cette « Volta » (la première grande course pro de ma carrière comme entraineur). en parallèle de mon activité principale de suivi des coureurs, J’ai un rôle de Directeur sportif n°2… en Espagne, c’est passionnant. J’ai toujours rêvé de ça ! À l’issue du Tour, dimanche soir, je rentrerais à Besançon, pour très vite devoir enchainer d’autres voyages. Je suis principalement chargé d’un projet de recherche et de développement au sein de la « française ». Nous rencontrons les marques partenaires (Lapierre à Dijon, Shimano en Belgique, Nannini en Italie… pour mettre au point du matériel et des vêtements dont nous imaginons pas mal d’améliorations ; de la très haute technologie. Le vélo… Au mois de mai nous allons à Magnicourt pour faire des tests d’aérodynamisme en soufflerie. Le vélo c’est de la formule 1 aujourd’hui. »

Le 24 avril prochain, Julien prendra également le départ du Tour de Romandie et accompagnera encore les coureurs de la « française » au Tour de Suisse au mois de juin.
JLG