18 Juil

Fred Grappe analyse les fichiers de la Sky pour le journal L’Équipe

Le Blog cycliste et France 3 était avec le spécialiste Franc-Comtois ces jours ci, dans son laboratoire de Besançon, alors que l’on s’interrogeait dans la presse sur la validité des performances de Chris FROOME dans l’ascension du Mont Ventoux. (Voir l’article publié sur le Blog à propos du coup de pédale du maillot jaune).


Tweet de  Fred Grappe le 6 juillet 2013 à l’issue de l’étape Castres – Ax 3 domaines

Fred GRAPPE (Docteur ès science dans la matière de la biomécanique et de la physiologie de l’entrainement sportif) a pu rendre public l’analyse des fichiers confiés par la Sky. L’équipe Britannique qui a elle même souhaité avoir recours à un expert indépendant pour livrer les précieux documents récupérés sur le vélo du coureur grâce au fameux SRM (un véritable ordinateur de bord, doté d’un capteur de puissance exprimée en watts, mais aussi de la fréquence cardiaque instantanée, de la cadence de pédalage, de la vitesse et du pourcentage de la pente… Un ensemble de données récupérées chaque soir à la fin de l’étape et qui permet aux entraineurs de refaire la course à la seconde près, mais d’un point de vue strictement physiologique). Tout ce que réclamait la communauté d’experts pour tenter de corroborer leurs propres estimations. Publiés aujourd’hui dans le journal L’Équipe, les résultats pronostiquent plutôt le bien fondé des déclarations du coureur et de son staff, ne laissant rien apparaitre d’anormal ou « d’inhumain » dans les performances très précisément transcrites.

« IL FAUDRAIT CONNAÎTRE LA VO2MAX DU COUREUR »…
Un constat « qu’il faut encore relativiser » prévient le scientifique, « tant la tâche est compliquée des paramètres qu’il convient de confronter pour obtenir une réponse définitive ». Ce qui revient à dire que rien ne permet d’écarter une fois pour toutes les suspicions du grand public. « Il faudrait pour cela connaitre encore la VO2max du coureur » (ce dont Fred GRAPPE avoue ne pas disposer). Ce potentiel en aérobie « exceptionnel » chez le leader de la Sky, « proche des limites connues, mais pas impossibles ». (Je vous épargnerai les détails savants rébarbatifs…) Ce « moteur » exceptionnel qui permet en tout cas à Chris FROOME d’être « un niveau d’intensité au dessus de ses principaux adversaires » explique le chercheur Franc-Comtois. Le débat n’est donc pas complètement clos. JLG

17 Juil

(VIDEO) Le coup de pédale de Chris Froome passé « à la moulinette »

Une montée du Mont Ventoux « presque irréaliste » commentait quelques grands médias au soir ou le lendemain de la victoire de Chris FROOME sur la grande étape du Tour du centenaire. D’abord estimé à « 57 minutes et 3 secondes » en plein direct sur les antennes de France Télévision puis révisé à environ 59 minutes après nouvelle vérification. Soit, allez… Un peu plus d’une minute de plus que les anciens records d’Armstrong ou de Pantani dans des conditions à peu près similaires et au même endroit… Et dès lors toutes les suppositions peuvent aller bon train, d’une débauche de calculs d’alchimistes et de mesures charlatanesques, (mais peut-être « rentables » Allez savoir !) pour expliquer et conclure définitivement à la malice, ou au contraire entériner les pire facéties.

Chris Froome sur la Photofinish du Ventoux/ PHOTO © ASO

Il n’est pas question ici de juger de l’honnêteté ou non du coureur de la Sky et encore moins de celle d’une nouvelle génération de cyclistes professionnels qui rappelons le, revendiquent haut et fort « de ne pas être confondus avec leurs prédécesseurs »…

UN « PROFIL DE PUISSANCE RECORD » À METTRE EN PLACE
(Laissons leur au moins ce bénéfice du doute, ou alors travaillons tous sans répit à l’exercice de la recherche de la vérité vraie et sans discussion). Où l’on reparlerait forcément de ce « profil de capacités physiques » à rendre obligatoire comme le suggère Fred Grappe depuis son université de Franche-Comté… De quoi connaître dans le détail le potentiel naturel d’un athlète qu’on « réviserait » évidemment sans cesse, et à partir duquel les commentaires pourraient alors s’inspirer au lieu de poursuivre sur le ton de l’élucubration douteuse et sans fondement ! ) Dopé ou pas ?!… Le débat est loin d’être tranché d’autant qu’à d’anciennes potions bien connues de la patrouille, sans cesse s’en ajoutent d’autres toujours plus performantes et toujours plus compliquées à détecter.

EN VÉRITÉ PERSONNE N’EN SAIT VRAIMENT PLUS !
Depuis peu, on assiste à une bataille d’experts de tout acabit, systématiquement consultés pour confondre en direct et en exclusivité les records et les médailles en toc. En vérité, personne n’en sait vraiment plus et ne peut jurer « mordicus » malgré la multiplication des moyens de contrôles et des nouveaux outils de mesure. Un corpus de chiffres dont les laborantins honnêtes nous prouvent qu’aucun n’est déterminant selon la bonne vieille cuisine comparative dont il est le plus souvent question.  Un débat dans lequel tous veulent « démocratiquement » s’insinuer de quelque hauteur objective à partir de laquelle il nous renseigne…

REPORTAGE © FRANCE 3/ JL GANTNER, JM BAVEREL, A. SOW, X. BRANDT 2013

UNE ASCENSION VIRTUELLE DU VENTOUX POUR MIEUX COMPRENDRE DE QUOI NOUS CAUSONS
Mais revenons à notre coup de pédale « extraordinaire » dont nous parlions, soumise à l’évaluation d’un technicien reconnu dans la matière qui nous intéresse.  Fred Grappe (spécialiste de la performance sportive à l’université des sports de Franche-Comté) qui s’est employé à nous faire ressentir par nous même (sur un test adapté à notre niveau évidemment) cette différence de consommation énergétique à l’effort entre une accélération traditionnelle « en danseuse » et celle employée par le champion britannique pour faire mal à ses adversaires sans quitter sa position de rouleur…
Une montée virtuelle du Mont Ventoux reproduite à l’identique sur du matériel de laboratoire pour essayer de mieux comprendre de quoi nous causons depuis quelques jours. En réalité une fréquence de pédalage qui permet une plus grande économie, mais qui réclame un entrainement particulier dans ce domaine, fruit d’une culture qui tranche avec les habitudes. Rien d’anormal donc, ni de « surréaliste ! » Mais une méthode qui ne dispense pas le coureur de posséder un « moteur hors du commun » selon le technicien. Une VO2 max « exceptionnelle » c’est certain !
Fred Grappe qui continue de twitter ces dernières heures sur les capacités du Kenyan pour expliquer (avec toutes les réserves d’usage…) qu’aucune mesure estimée pour l’heure chez Christopher FROOME ne semble incompatible avec la nature d’un organisme consciencieusement « préparé » avec la morale et l’éthique qu’il convient.
Jean-Luc Gantner

08 Juil

(VIDEO) Complètement givré !

Si je me souviens bien, mon entraineur me rappelait toujours à l’ordre pour que j’enfile mon bonnet et des couches de laine polaire dès la fin de l’entrainement ou une fois la compétition terminée. « Ne prends pas froid », « Garde tes muscles au chaud mon p’tit ! »… répétait le coach en me frottant le dos énergiquement, alors que la sueur me coulait encore dans les yeux sous un soleil accablant. Comment comprendre alors l’avènement ces temps-ci, de cette méthode frigorifique de récupération dans le milieu sportif ? Cette technique de refroidissement des corps après l’effort, dont il était question ce début d’été à l’université des sports de Franche-Comté.
Une salle d’amphi attenante à un gymnase construit devant une cendrée rudimentaire où deux étudiants tournent en rond en trainant du pied, un casque relié à leur lecteur mp3… Deux courts de tennis plus loin où quatre élèves d’un master en management transpirent derrière leurs raquettes, on discute dans une salle climatisée d’une machine à congeler mobile, à disposition de plusieurs équipes cyclistes professionnelles depuis quelques temps, mais aussi de tennismen, de handballeurs, ou de karatékas….

Alexis Vuillermoz (Sojasun) récupère d’une étape du Tour de France à moins 130 degrés

Le principe d’un caisson dans lequel on enferme les athlètes une fois franchie la ligne d’arrivée, pour y être littéralement congelé jusqu’à moins 150 degrés. Brrr ! De quoi se cailler les miches comme il faut ! L’équipe du Blog Cycliste a essayé la combine après une journée de boulot à enchainer des kilomètres en bagnole pour le journal télévisé du soir. La tête comme une citrouille, des jambes en coton, une caméra toute cramée de sueur et un stylo calciné à l’heure du test grandeur nature dans le congélo de la société Cryantal spécialisée dans la réfrigération des gars qui bossent dur et pas toujours pour grand chose !…  Un petit moins 130 degrés, juste habillé de la peau sur les os… Rien de tel pour se remettre les idées en place ! Le laboratoire de la performance dirigé par Frédéric GRAPPE étudie les effets de ces chocs thermiques avec les champions de la FDJ.fr où le technicien du sport officie aussi comme entraineur. Thibaut Pinot, Arthur Vichot, Geoffrey Soupe, Laurent Mangel, Nacer Bouhanni… Tout le monde y passe ! Plusieurs coureurs du CC Étupes ont tenté eux aussi l’expérience (disons pendant un jour de relâche entre L’essor breton et les championnats de France amateurs toujours dans le Finistère…) Bon, pas de quoi non plus transcender les coups de pédales des p’tits gars de Jérôme Gannat, un peu en dedans cette année à l’heure des grands rendez-vous nationaux ! la fatigue d’un hiver comtois qui a dû faire quelques sérieux dégâts sur les organismes justement ?!

REPORTAGE © FRANCE TV / JL Gantner & JM Baverel 2013

La récupération du sportif de haut niveau est le point sur lequel les connaissances scientifiques sont encore balbutiantes… « Nous sommes arrivés à une sorte de seuil au delà duquel il sera très difficile d’augmenter les charges de travail de manière significative. L’avenir de la recherche, explique Frédéric Grappe de l’université de Besançon, doit par conséquent se concentrer sur une meilleure connaissance de la récupération des athlètes… Là résident les nouveaux moyens d’augmenter encore la performance. »

UN SAUNA INVERSÉ, POUR « SE LES PELER SÉVÈRE » APRÈS LA COURSE !
Un caisson mobile de réfrigération pour permettre aux coureurs de récupérer après l’épreuve. La pratique fait son chemin dans les équipes professionnelles. Cette année, la Sojasun par exemple, ou encore la FDJ.fr use de cette technologie sur le Tour de France.
3 minutes à « se les peler sévère ! » dans cette sorte de sonna inversé… pour agir sur les tissus musculaires directement après la course. Un choc thermique capable en un instant de faire passer la température de la peau de 35 à seulement 5 ou 7 degrés. Le docteur Gérard Guillaume qui officie dans les rangs de la formation au trèfle explique que « le procédé augmente rapidement le débit sanguin et constitue un excellent anti-inflammatoire. Un antalgique, antihémorragique et détoxifiant »… Si c’est le doc qui le dit !… Un procédé qui se décline aussi sous la forme de jambières cryogéniques ou de bouillottes glacées pour le cou. Du matos frigorifique pour tous les goûts.  De quoi réussir à continuer de « se les geler » tout l’été, pour ne pas perdre les bonnes habitudes de cet hiver, ou si l’on a raté le passage du marchand de glace sur la plage…
JL Gantner

07 Juil

LIVRE/ Prendre soin de son clou chez Marabout !

Allez ! Un petit coup de publi-information gratos ! C’est le jour de bonté du Blog Cycliste… Et pour trouver quelque chose à faire après un Tour plié cette année, dès la 8e manche. Le bon prétexte s’il en faut pour sortir rouler même à l’heure de l’arrivée d’étape puisqu’il n’y a déjà plus rien à voir !… Rouler… mais avec les précautions d’usage et son clou bien en règle. Le truc de Peter Drinkell…

PHOTO © JL Gantner

Un anglais. (Cherchez pas, personne connait ? Ou alors peut-être au « Look Mum, No Hands! » (« Regarde Maman, sans les mains! »), à Old Street. Un café-vélo-dans l’avenue branchée de l’est de Londres, et dont on peut voir la photo dans « Le guide d’entretien de mon vélo » édité en France aux Éditions Marabout. Des endroits comme il existe aussi le « Vélo-Rouge-Café » à San Fransisco ou le « Bicibar » à Nice…)
Drinkelle est un cycliste rompu à la pédagogie de l’entretien, pour vous aider à régler votre dérailleur comme il faut, réparer vos pneus percés, frimer sur la route avec une belle guidoline tout neuve, ou changer vos freins avant qu’il ne soit trop tard… Un vrai petit guide tout jaune au lieu d’un grand guide suprême tout rouge quand il gueule à la tribune en imaginant que toute la foule l’adore. La bonne couleur pour aller avec la saison des grandes échappées pour rien. Vu le niveau actuel des Englishs et leur matos nickel, la bande à Bradley Wiggins et à Chris Froome ont dû tout lire dans le détail, le texte, les photos et les nombreux dessins qui aident à s’y retrouver dans les manips. Des illustrations qui renvoient à des vidéos sur Internet via des flashcodes. La top bonne idée du guide rempli d’astuces pour se débrouiller tout seul comme « Eugène Christophe » sur le Tour de France 1913. « Le Guide d’entretien de mon vélo » puisque c’est comme ça que le bidule plein de pages traduites en Français s’appelle… vous aidera sûrement à devenir un roi de la mécanique cet été. On dit merci qui ? On dit merci le Blog Cycliste !…
JL Gantner

LE GUIDE D’ENTRETIEN DE MON VÉLO
PAR PETER DRINKELLE

ÉDITIONS MARABOUT
(7,99€)