22 Déc

EXCLU : Smovengo versera 8 M€ de pénalités pour les retards de Vélib’

INFO PARIGO – Les élus des 67 communes adhérentes sont parvenus à un accord financier avec Smovengo. Le groupement va payer 8 M€ de pénalités suite au déploiement tardif et chaotique du nouveau Vélib’. Le successeur de JC Decaux a également accepté de réviser à la baisse le prix payé par les municipalités pour chacune de leurs stations. Au final, les communes adhérentes ne verseront que 18 M€ au nouvel opérateur du Vélib’ au titre de l’année 2018, soit 22 M€ de moins que ce qui était prévu au contrat. Une bonne nouvelle pour les contribuables.

Maintenant que le service Vélib’ est quasiment remis en selle, malgré des problèmes persistants de maintenance, de régulation et un déploiement inachevé hors de Paris, il restait une seule vraie question encore en suspend, celle du différend financier entre les différents protagonistes.

Dès le début du fiasco, le Syndicat Mixte Autolib’ Vélib’ (SMAV), par la voix de sa présidente, Catherine Barrati Elbaz, avait annoncé son intention de faire payer à Smovengo les manquements au contrat signé quelques mois plus tôt. Rappelons que le 1er janvier dernier, seules 68 stations étaient opérationnelles… très loin des 700 promises ! « Toutes les clauses du contrat seront respectées, je m’y engage » nous avait ainsi déclaré Catherine Barrati Elbaz dans Parigo, en mars dernier. Potentiellement, les pénalités pouvaient atteindre, selon le contrat, jusqu’à 1.7M€ par mois. Une coquette somme.

Après plusieurs semaines de tractations et d’intimidation (le SMAV refusait de payer à Smovengo ce qu’il lui devait et réciproquement), les acteurs sont finalement parvenus à un accord.



Ainsi, en 2018, seuls 18 millions d’euros (nets) seront à la charge du SMAV, bien loin des 40,2 millions d’euros prévus initialement dans le contrat. Ce gain de 22,2 M€ comprend à la fois les 8 M€ de pénalités actées et les 14,2 M€ que le SMAV a obtenu en exigeant une baisse du coût d’exploitation du service Vélib’ pour l’année 2018.

Dans le détail, et c’est assez logique, seules les communes disposant d’une station en 2018 paieront leur redevance, au prorata temporis.

  • Pour les collectivités hors Paris : de 2.100 € à 8.250 € par station, soit 1.500 € liés aux « dépenses de fonctionnement du Syndicat pour la compétence Vélib« ’ et pour la contribution inhérente aux coûts d’exploitation :
    • 6.750 € si la station a ouvert au premier trimestre ;
    • 4.700 € si la station a ouvert au second trimestre ;
    • 2.650 € si la station a ouvert au troisième trimestre ;
    • 600 € si la station a ouvert au quatrième trimestre.
      coucou
  • Pour la ville de Paris : de 12.100 € à 18.250 € par station, soit 1.500 € liés aux « dépenses de fonctionnement du Syndicat pour la compétence Vélib’ » et pour la contribution inhérente aux coûts d’exploitation :
    • 16.750 € si la station a ouvert au premier trimestre ;
    • 14.700 € si la station a ouvert au second trimestre ;
    • 12.650 € si la station a ouvert au troisième trimestre ;
    • 10.600 € si la station a ouvert au quatrième trimestre.

Grâce à ce nouveau mode de calcul, la ville de Paris va ainsi économiser près de 7 M€, en ne payant finalement que 13,6 M€ au lieu des 20,2 M€ prévus initialement.

Dans Parigo, samedi 22 décembre, Catherine Barrati Elbaz, s’est félicitée de cet accord : « je pense que c’est compromis financier qui prend acte de la défaillance de l’opérateur pendant cette année 2018 mais qui nous permet aussi de nous projeter vers l’avenir avec l’idée que nous allons continuer de travailler avec Smovengo pour développer le service et retrouver tous nos abonnés »

Avec cet accord, et les bons résultats enregistrés par le plan de relance présenté en juin dernier par Arnaud Marion, le nouveau directeur exécutif de Smovengo, le SMAV et l’opérateur actent leur volonté de travailler de nouveau de concert, après des mois de défiance. Même si le service s’est très nettement amélioré ces derniers mois, il reste encore beaucoup à faire : les objectifs initiaux, en terme de stations, de nombre vélos ou de qualité de service, prévus pour le 31 mars dernier, n’ont toujours pas été atteint. Ils doivent l’être le 31 mars… prochain. Un nouvel objectif qui sera sans doute plus facile à atteindre maintenant que le SMAV et Smovengo sont de nouveau en mesure de se parler et d’échanger.

Bertrand Lambert @B_Lambert75

► Pour aller plus loin : Vélib : comment Smovengo a sauvé sa tête cet été
► Sur le même thème : les chantiers quasi insurmontables de Smovengo pour tenter de ranimer vélib