08 Mai

EXCLU Parigo : Vélib’ HS, cassés, mal réglés… Smovengo de nouveau dans la tourmente

Le Vélib’ version Smovengo, c’est comme une tempête tropicale. On espère à la moindre éclaircie être bientôt sorti d’affaire. Et ce d’autant plus que les prévisions sont toujours bonnes : les promesses de lendemains meilleurs sont aussi fréquentes que les bourrasques sont fortes.

Il y un an, nous priions pour que les stations sortent de terre, puis soient raccordées au réseau électrique. Nous nous énervions devant des vélos imprenables, quand ils n’étaient tout simplement pas introuvables. Et puis vint la première éclaircie : mi-octobre dernier, Smovengo assurait à qui voulait bien l’entendre que le gros de la tempête était derrière nous. Un grand ciel bleu était même attendu pour le 31 mars, avec tout de même un an de retard sur le tout premier bulletin météo de l’ère Smovengo.

Et là, patatras. Malgré une nette éclaircie en terme de nombre de locations depuis février, avec un pic à 80.000 locations le 17 avril et une moyenne de 60.000 courses de plus de 3 minutes en avril, le service est de nouveau en plein marasme. Car depuis quelques semaines, une tempête d’un type nouveau s’abat sur les utilisateurs du service (au nombre de 176.000, en hausse sur un an, mais toujours bien loin des 300.000 sous JC Decaux).

La grande illusion des vélos présents en station

Désormais, trouver un Vélib’ correctement réglé et en état de marche relève de l’exploit : le nombre de vélos cassés, à plat, crevés, mal réglés ou à l’assistance électrique défectueuse … bref non fonctionnels, avec leur selle dûment retournée, fleurissent dans les stations… où, clairement, ils prennent racine. Officiellement, selon Smovengo, interrogé par mes soins, 650 vélos sont ramassés et injectés chaque nuit, et entre 3.000 et 4.000 régulés. Il faut croire que ce n’est pas suffisant. Car sur le terrain, l’impression de laisser-aller est sans équivoque, surtout dès que l’on sort des arrondissements centraux. Mais tout s’explique.

Selon mes informations, des consignes orales auraient été données aux régulateurs de ramasser le moins de Vélib HS possible afin de maintenir un nombre de vélos en station acceptable aux yeux des élus et notamment de la mairie de Paris. Mais pourquoi ces consignes ? Parce que Smovengo est totalement submergé par des problèmes de maintenance non anticipés, liés pour la plupart aux choix low cost faits en 2017.

Les conséquences des choix low cost faits en 2017

Pour décrocher le contrat Vélib’, Smovengo a dû proposer un vélo léger, beaucoup plus léger que celui que Smoove proposait à l’origine. Alors que JC Decaux a tenté à plusieurs reprises de convaincre les élus de la nécessité d’avoir un vélo solide, donc plus lourd que le cahier des charges ne l’exigeait, Smoove s’est mis en quatre pour alléger son vélo et rentrer dans les clous de l’appel d’offre. Résultat, le nouveau vélib’ a été affaibli : l’utilisation clairement plus intensive du service depuis février a conduit à une dégradation ultra rapide des vélos. Selle dévissée, pédalier vrillé, numération sous la selle effacée, poignées dégradées, câble de frein cassé, vitesses mal réglées… l’éventail est large. Sollicité, le Syndicat Miste Autolib’ Vélib’ (SMAV) le reconnaît d’ailleurs sans ambiguïté : « Les Vélib’ ont été très sollicités et ont en conséquence nécessité des réparations plus fréquentes, par exemple des pneus dégonflés ou le réglage des vitesses » Continuer la lecture

22 Déc

EXCLU : Smovengo versera 8 M€ de pénalités pour les retards de Vélib’

INFO PARIGO – Les élus des 67 communes adhérentes sont parvenus à un accord financier avec Smovengo. Le groupement va payer 8 M€ de pénalités suite au déploiement tardif et chaotique du nouveau Vélib’. Le successeur de JC Decaux a également accepté de réviser à la baisse le prix payé par les municipalités pour chacune de leurs stations. Au final, les communes adhérentes ne verseront que 18 M€ au nouvel opérateur du Vélib’ au titre de l’année 2018, soit 22 M€ de moins que ce qui était prévu au contrat. Une bonne nouvelle pour les contribuables.

Maintenant que le service Vélib’ est quasiment remis en selle, malgré des problèmes persistants de maintenance, de régulation et un déploiement inachevé hors de Paris, il restait une seule vraie question encore en suspend, celle du différend financier entre les différents protagonistes.

Dès le début du fiasco, le Syndicat Mixte Autolib’ Vélib’ (SMAV), par la voix de sa présidente, Catherine Barrati Elbaz, avait annoncé son intention de faire payer à Smovengo les manquements au contrat signé quelques mois plus tôt. Rappelons que le 1er janvier dernier, seules 68 stations étaient opérationnelles… très loin des 700 promises ! « Toutes les clauses du contrat seront respectées, je m’y engage » nous avait ainsi déclaré Catherine Barrati Elbaz dans Parigo, en mars dernier. Potentiellement, les pénalités pouvaient atteindre, selon le contrat, jusqu’à 1.7M€ par mois. Une coquette somme.

Après plusieurs semaines de tractations et d’intimidation (le SMAV refusait de payer à Smovengo ce qu’il lui devait et réciproquement), les acteurs sont finalement parvenus à un accord.


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