Plusieurs parlementaires LR ont demandé ce mercredi à François Fillon de « rajouter de l’espoir » à son programme qui « ressemble trop à une purge », lors d’une réunion au QG du candidat de la droite à l’élection présidentielle, selon plusieurs participants. Lors de cette réunion, qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes, l’ex-Premier ministre a expliqué que c’était à lui « de faire les efforts nécessaires pour rassembler tout le monde ». « La seule question fondamentale est: redresser le pays », a affirmé le député de Paris, considérant que « si on veut mettre du miel partout, des douceurs, on échouera », selon des propos rapportés.
« Il faut être à l’offensive », a lancé François Fillon, et « ne pas s’occuper des sondages. Je suis payé pour le savoir, je relativise l’importance. Les sondages, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre, comme disait Chirac! »
« Attention aux collectivités locales », à « la Sécurité sociale » et à « l’assurance chômage »
« J’ai besoin que vous vous engagiez à fond dans la campagne, dans son organisation, sur votre territoire », a-t-il exhorté, et il faut « répondre à la crise de confiance qui traverse le pays, qui explique Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, ce dernier pouvant être le troisième homme de l’élection ».
Mais « il faut que dans ton programme, tu mettes plus d’espoir. Là, ça ressemble trop à une purge », lui a lancé le député Damien Meslot (Territoire de Belfort), lui demandant de faire « attention aux collectivités locales », à « la Sécurité sociale » et à « l’assurance chômage ».
Même demande de la part d’Alain Gest (Somme): « Tu as fait un pari courageux, celui de gagner en disant la vérité », mais « attention, on connaît le sort qui a été réservé
aux (Raymond) Barre et autres. Il faut que tu rajoutes de l’espoir, il y a trop de tirs cumulés contre toi. »
« Il n’y a pas de plaisir, pas d’envie »
Plusieurs députés ont également critiqué l’organisation de la campagne. « L’urgence, par ailleurs, c’est l’organisation. Ce n’est pas organisé. C’est confus », a ainsi regretté M. Gest, prenant l’exemple des « comités de soutien société civile versus les élus », selon lui pas « organisés ».
« Il faut que tu nous donnes du plaisir et de l’émotion », lui a dit BernardReynes (Bouches-du-Rhône). « Or, on t’écrit, tu réponds pas. On demande à te voir, on ne te voit pas. Il n’y a pas d’envie, pas de plaisir », a-t-il ajouté.
« Ras-le-bol de ne pas être écouté, pas respecté », a abondé le sénateur de l’Ardèche, Jacques Genest.
« Toute la jeunesse part chez Macron »
Deux élus l’ont mis en garde contre la « dynamique » d’Emmanuel Macron, également candidat à la présidentielle. « La dynamique Macron, c’est une réalité », a affirmé
Christophe Béchu, sénateur de Maine-et-Loire. « Attention, toute la jeunesse part chez Macron », a également averti Jacques-Alain Bennisti, député du Val-de-Marne.
Selon Jean-François Copé, « si par malheur Manuel Valls ne gagne pas la primaire, ça ouvre un boulevard pour Macron. On se retrouvera avec trois populismes: un d’extrême
droite, avec Marine Le Pen, un d’extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon, un populisme mondain, du centre, dans lequel viennent s’encanailler des bourgeois ». (AFP)
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