Déjà implanté à Seloncourt, Hermès ouvre deux nouveaux ateliers à Héricourt et dans le Pays de Montbéliard, avec près de 500 emplois à la clé (©f3fc)
Le groupe de luxe Hermès inaugure sa nouvelle manufacture ce vendredi à Héricourt, en Haute-Saône. A terme, 280 emplois seront créés, un cadeau tombé du ciel dans le secteur de Bourgogne Franche-Comté où le taux de chômage est le plus élevé (12,4% au 3e trimestre 2015). Si la maison de luxe se développe dans l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt, c’est d’abord parce que d’excellents selliers-maroquiniers y sont formés, grâce à l’école d’art Boudard et au CFA du Pays de Montbéliard. Mais les collectivités locales et l’Etat ont également fait de notables efforts financiers, pour faciliter l’implantation de ce nouvel atelier. Nous avons donc sorti la calculette…
Hermès achète 200.000 euros un site qui a coûté plus de 2 millions
A Héricourt, Hermès s’est installé dans une ancienne friche industrielle, la manufacture du Pâquis. Vendu à Hermès pour la somme de 200.000 euros, le site a coûté beaucoup plus cher aux collectivités, notamment la communauté de communes du Pays d’Héricourt. Entre l’acquisition complète du site, les opérations de dépollution et de désamiantage, la démolition de certaines parties de bâtiments, le déplacement des différents réseaux (eau, électricité…), les aménagements autour du site (notamment la création à venir d’un parking sur le Champ de Foire voisin), la facture globale avoisine les 2,5 millions d’euros.
Pour cette opération de requalification, la ville et la communauté de communes d’Héricourt ont été aidées par d’autres financeurs publics, notamment l’Etat (570.000 euros), le conseil départemental de Haute-Saône (462.000 euros) et la Région Franche-Comté (210.500 euros). Le reste à payer est pour la ville et l’intercommunalité de l’ordre du million d’euros.
La Région finance la formation des maroquiniers
Autre source de dépense publique liée au développement d’Hermès en région, la montée en régime des formations de selliers-maroquiniers. La Région Franche-Comté a déjà formé 130 personnes pour les deux nouveaux sites d’Hermès, à Héricourt mais aussi sur la zone d’activités Technoland 2 du Pays de Montbéliard. Le fonds régional d’appui à la professionnalisation permet de créer un dispositif ad hoc pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises. Pour les 131 salariés formés depuis 2013, la Région a déboursé 336.400 euros. Une somme qu’il faut doubler pour préparer les quelque 280 salariés attendus à terme à Héricourt, soit 672.800 euros environ.
600.000 euros d’aides directes
Enfin, Hermès bénéficie pour son projet héricourtois d’aides directes: 400.000 euros de prime d’aménagement du territoire de la part de l’Etat et 200.000 euros au titre des « programmes d’investissement industriel d’envergure » de la part du Département.
12.760 euros publics par emploi créé
Au total, la facture s’élève à plus de 3,5 millions d’euros pour les finances publiques.
Une belle somme, alors même que les budgets des collectivités sont contraints. Mais au regard des promesses d’embauches d’Hermès (280 personnes à Héricourt), cela représente 12.760 euros par emploi créé.
Publication du groupe Hermès
Un chiffre à mettre en perspective avec le coût d’un chômeur pour la collectivité, mais aussi avec cette crise économique qui épargne Hermès. Le groupe s’offre même le luxe d’augmenter chaque année chiffres d’affaires et bénéfices. Ces derniers s’élèvent à près d’un milliard d’euros en 2015.
