15 Avr

Jean-Louis Fousseret: "Le rôle d'un maire, c'est de prendre des risques"

Jean-Louis Fousseret veut que "Besançon bouge, rayonne, attire..." (©f3fc)

Une semaine après Jacques Grosperrin, qui mènera la liste UMP aux élections municipales l’an prochain, le maire PS et président de l’agglomération de Besançon Jean-Louis Fousseret était l’invité de France 3 Franche-Comté dimanche soir. Répondant aux questions de Florence Cicolella, il a voulu montrer l’image d’un maire « aux commandes », « à la barre » dit-il. Confirmant qu’il sera « candidat à la candidature » pour se succéder à lui-même, il a donné sa vision du rôle de maire: « J’aurais eu un mandat beaucoup plus calme, beaucoup plus tranquille si je n’avais rien fait. Et on continuerait de dire « Besançon la belle endormie ». Je n’ai pas été élu pour que Besançon dorme. » Il a également prôné l’application rapide du non cumul des mandats.

Les critiques de Jacques Grosperrin sur le tracé du tramway:

« Je pense aux habitants de Planoise, du centre-ville, des Chaprais, de Palente et d’Orchamp, ils apprécieront. Le tram, c’est avant tout un outil de transport pour rassembler les Bisontins. M. Grosperrin oublie de dire qu’il y aura un transport en commun en site propre, qui ira de la gare Viotte à Temis, en passant par la fac de sciences. C’est une voie réservée aux bus. Pour schématiser, c’est un tram sur pneus. Toutes les facultés seront desservies, en 2015, comme je l’ai déjà annoncé. Et puis, tous les quartiers de Besançon seront encore desservis par des bus.

Dans le cadre de cette campagne qui va démarrer, je ne vais pas tomber dans toutes ces bassesses. Je reste aux commandes, j’ai des dossiers importants à porter dans l’année qui vient: l’université, le dossier militaire, le développement économique (…)

Les habitants de cette ville sont intelligents, ils commencent à se rendre compte combien le tram change cette ville. Et puis dans un an, le tram ira à la gare Viotte. Au mois de mars 2014, il sera jusqu’à Chalezeule. La ville aura été transformée. On se promènera sur le quai Veil-Picard.

Le rôle d’un maire, c’est aussi de prendre des risques, de faire avancer sa ville. Il est sûr que j’aurais un mandat beaucoup plus calme, beaucoup plus tranquille si je n’avais rien fait. Et on continuerait de dire « Besançon la belle endormie ». Je n’ai pas été élu pour que Besançon dorme. Je veux que Besançon, elle bouge, elle rayonne, elle attire, que nous créions des emplois. Il y a des difficultés, mais tout cela sera terminé pour les élections. »

Sa propre candidature aux municipales

« Ça se passe différemment chez nous que chez M. Grosperrin. Lui, ça dure cinq minutes à Paris, c’est le candidat, Jean-François Copé. Moi ce sont les militants, les Bisontines et les Bisontins, qui vont désigner leur candidat. Je serai effectivement candidat à la candidature. Réponse en octobre. D’ici là je continue à travailler. Je suis à la barre. »

Les travaux des Passages Pasteur

« Ce sont des travaux qu’il faut faire puisque nous allons avoir une véritable locomotive commerciale au centre-ville. Il y avait un choix: ou des brise-roches pendant quatre mois, ou des tirs de mine. Les premiers ont été effectivement mal calibrés. Il y a eu des dégâts. Le constructeur réparera ces dégâts. Mais il faut aussi que dans cette ville il y ait de l’attractivité. Les Passages Pasteur c’est d’une part Monoprix qui va revenir… La Fnac ou une librairie, je ne sais pas encore. La Fnac a quelques difficultés au niveau national. De l’habillement, de l’équipement de la maison, de la vie aussi, des restaurants… Nous avons déjà des demandes de commerçants de la ville qui veulent venir dans ce qui va devenir un centre nerveux du commerce à Besançon. D’ailleurs je rappelle qu’à l’époque la chambre de commerce et l’union des commerçants avaient voté favorablement pour cet équipement qui va renforcer l’attractivité du centre-ville. Inévitablement. »

La moralisation de la vie politique après l’affaire Jérôme Cahuzac

 » Il y a un vrai malaise. L’affaire Cahuzac c’est un traumatisme. Mais je crois qu’il faut faire une distinction. Cette affaire est impardonnable, inexcusable. Il faut effectivement que la justice passe. Mais la majorité des élus, la totalité – quasiment – des élus sont des gens honnêtes, des gens sincères qui se dévouent pour leur ville, pour leur département, pour leur région. Vous savez, moi je n’ai pas de compte en Suisse, je n’ai pas de société de conseil. Il y a des hommes honnêtes, beaucoup d’hommes honnêtes en politique. A droite comme à gauche. Il faut regagner la confiance. La confiance ne se décrète pas. Il faut donner des signes. Il faut effectivement créer cette Haute Autorité et lui donner des moyens. Il faut aussi peut-être faire publier le patrimoine. Moi j’ai déjà déclaré mon patrimoine. Tout cela est à votre disposition. Cela existe. Cela ne me gène donc absolument pas de déclarer mon patrimoine. C’est déjà fait.

Il faut donner d’autres gages. Il faut mettre en place, rapidement, le non cumul des mandats. C’est un engagement du Président de la République. Les Françaises et les Français attendent cela.

Mais il ne faut pas tout mélanger. Il y a ceux qui ont fauté, à droite comme à gauche. Ils doivent être punis. On ne doit plus pouvoir les élire. Il faut regarder peut-être les indemnités de mandat, les réserves parlementaires. A Besançon, nous sommes loin d’être au maximum des indemnités. Dès 2001, nous n’avons pas décréter l’indemnité maximum pour justement tenir compte du fait que les femmes et les hommes de cette ville ont des difficultés. Il ne faut pas que les indemnités soient scandaleuses. »

L’interview de Jean-Louis Fousseret par Florence Cicolella

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