Accusé par Mediapart d’avoir « utilisé les moyens de l’Etat pour tenter de blanchir Jérôme Cahuzac », sommé par l’UMP de s’expliquer, Pierre Moscovici a assuré ce matin qu’il a « joué (s)on rôle, tout (s)on rôle, rien que (s)on rôle ». « De 2006 à 2013, ce que m’ont dit les autorités suisses, c’est qu’il n’y avait pas eu de compte à UBS au nom de Jérôme Cahuzac ou d’un de ses ayants droits. Et qu’est-ce que j’ai fait? On me dit entraver. Non au contraire j’ai voulu aider à la manifestation de la vérité », explique sur RTL l’élu du Doubs, qui fut ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac à Bercy.
« Stupéfait, accablé, consterné, en colère » après les aveux de Jérôme Cahuzac, avec lequel il passait « 17 heures par jour à redresser les comptes publics », Pierre Moscovici doit désormais s’expliquer. Le ministère de l’Economie était-il au courant? « Nous avons fait ce qu’il convenait de faire (…) Il n’y a eu aucune complaisance, aucune volonté d’entraver la justice, aucune volonté de couvrir ou de blanchir », assure l’élu du Doubs au micro de Jean-Michel Apathie ce matin.
Et Pierre Moscovici s’explique longuement: « Pour ce qui me concerne, j’ai fait des démarches, qui visaient à aider à la manifestation de la vérité, avec les outils qui étaient les miens. Le 8 janvier, une enquête préliminaire est ouverte, sur les bases des propos de Mediapart. Mediapart a eu raison, oui. Ces propos disaient qu’il avait eu un compte à UBS jusqu’en 2010. Jérôme Cahuzac s’est adressé à UBS, pas forcément en posant les bonnes questions. On lui a répondu qu’on ne pouvait pas trahir le secret bancaire. Et donc moi, comme ministre des Finances, j’avais à ma disposition une convention d’entraide fiscale avec la Suisse. J’ai fait une demande, via le directeur général des finances publiques, d’assistance à la Suisse le 24 janvier. Le 30 janvier, il y a eu la réponse: c’est une réponse qui était sur une question large, sur un compte à l’UBS, sur une période large, pour Jérôme Cahuzac ou ses ayants-droits. J’ai eu droit à une réponse négative. »
Pour Pierre Moscovici, la réponse est claire: « De 2006 à 2013, ce que m’ont dit les autorités suisses, c’est qu’il n’y avait pas eu de compte à UBS au nom de Jérôme Cahuzac ou d’un de ses ayants droits. Et qu’est-ce que j’ai fait? On me dit entraver. Non au contraire j’ai voulu aider à la manifestation de la vérité. »
Le ministre de l’Economie assure que ses services ont transmis ces informations aux enquêteurs: « Ce document a été adressé à une seule instance, la police judiciaire, pour qu’elle en fasse c e qu’elle devait (…) J’ai joué mon rôle, tout mon rôle, rien que mon rôle. »
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