03 Nov

Occitània tòrna dire Good Morning

Los aviam daissats orfanèus e desemparats a la dintrada dempuèi que Ràdio País los aviá metuts sul trepador. Cal dire que patissiam per elses a los escotar cada matin, cambas e buffe copats. Avèm mème cresegut los perdre ! La quasi desaparicion d’aquel emission aviá fach grand brut e bravament esmogut.

1459293_10204942962204400_3308473122792369936_nE aqui que dempuèi la setmana passada, l’emission de Ràdio Occitània « Good Morning Occitània » a tornat prene colors, presque reviscolada. Clamenç Pech es arribat de La Setmana per tractar de l’informacion e entrevistar de monde, l’Alex Chiavasse a daissat son cat e aprés l’occitan per partajar l’animacion ambe Guilhèm e nos fa la meteo. Bon d’acòrdi es pus sage e mens descabestrat que lo Jordan Tisner mas a fat de camin. E puèi quauquas cronicas son arribadas… Pas encara de que far doblidar la matinala de l’an passat, ni mai far arrestar lo cafè al Guilhèm, mas aquò valiá ben un reportatge !

 

Lo Benaset

La Meute Rieuse : de fêlures en émois

La Meute Rieuse voit le jour en 2005, dressée par la chanteuse Camille Simeray, seule à encore tenir la corde. Aujourd’hui, c’est un trio avec Morgan Astruc, son écrin de notes flamenco, son jeu impeccable, Julien Capus et ses rythmiques improbables au tuba ou à la basse, quand il ne fait pas de la MAO (musique assistée par ordinateur). 3 disques dans la musette -dont un très récent- la formation est équilibrée, originale et a trouvé son public. Sang flamenco et traditions, veine réaliste. Sur scène, Camille travaille sa présence, ses postures, titille les sens. Elle n’en fait pas des caisses, souvent minimaliste quand elle joue d’un instrument (guitare, accordéon, percussions).

10616014_10152426489647794_7433616445138687887_nMention spéciale aux textes souvent très inventifs (Aux bons vivants, Au fond d’un verre, Ma ville…) et aux morceaux traditionnels occitans revisités avec bonheur (Sus la restolha, Filhas que sètz a maridar, Aval…).

Bref un petit vent sensuel, plein de fraîcheur pour l’occitan qui ne demande qu’à prendre. Une mécanique bien huilée qui tourne en émois. La Meute est bien accompagnée : Blu (Moussu T, Massilia), Guillaume Lopez, Manu Théron (Còr de la Plana), Sam Burguière (Ogres de Barback), Sam Karpiena (Dupain)…Après Toulouse le 16 octobre, vous pourrez les voir le 22 novembre à La Redorte (Aude).

Benoît Roux

 

23 Oct

Il était une fois… Massilia !

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Non, je ne résumerai pas un livre qui raconte 30 ans de la vie d’un groupe en quelques lignes.

Oui, « Massilia Sound System, la façon de Marseille » de Camille Martel, aux éditions « Le mot et le Reste » se dévore aussi bien que le dernier Massilia paru il y a deux jours s’écoute.

Bien évidemment, tout dépend de quel point de vue on se place en tant que lecteur. Mais que l’on soit un fan inconditionnel du Massilia, un amateur occasionnel qui a découvert le groupe dans les années 2000 ou un simple curieux du phénomène massiliesque, on en apprend forcément à la lecture du livre. On rit, on frissonne autant qu’on s’émerveille des petites anecdotes et autres tranches de vie délivrées à foison et mûrement racontées ici.

« Massilia Sound System, la façon de Marseille » est tout d’abord un ouvrage précis, extrêmement documenté, factuel et descriptif. Un véritable travail journalistique qui rassemble les faits importants du Massilia depuis 1984 jusqu’à nos jours tout en les mettant en perspective dans leur contexte de l’époque. Avec finesse et quelques pointes d’humour, le livre déroule un fil sans encombre et se lit presque comme un bon roman.

Camille Martel, journaliste auteur de "Massilia Sound System, la façon de Marseille"

Camille Martel, journaliste auteur de « Massilia Sound System, la façon de Marseille »

C’est une gamine du Gers, dans les années 60 qui va sans le savoir, trouver le nom de scène du petit « Fransou ». François Ridel deviendra Tatou, un des piliers historiques du groupe. Ce parisien à l’accent pointu, qui a donc entendu la langue d’oc tout petit avant de la redécouvrir en classe de  seconde grâce à un papier publié dans Libé, débarque à Marseille en 1978. Quelques années plus tard, il devient l’un des animateurs vedettes de Radio Service. La radio la plus écoutée à Marseille, devant RMC. Grâce à cette radio et aux titres de reggae de Tatou s’amuse à diffuser en douce au milieu d’une programmation musicale très « années 80 », un premier groupe de marseillais va se mettre en relation, se retrouver. Jo Corbeau, Cécile, Jagdish et Tatou chantent alors sur les faces instrumentales des tubes jamaïcains, Massilia Sound System est né et donnera son premier concert illégal sur le cours Julien, le 20 mai 1984.

Dans le courant de l’année 1985, un certains René Mazzarino, électricien à la Caisse Régionale d’Assurance Maladie s’ennuie ferme à Marseille. C’est donc tout naturellement, que ses oreilles frétillent à l’écoute des premiers mix sauvages du Massilia. A la fin d’un concert, il en profite pour donner ses conseils en matière d’éclairage. C’est ainsi que René Mazarino est baptisé Jah Light, l’éclairagiste officiel du Massila, avant de devenir un peu plus tard Jali, le second pilier du groupe.

Tatou et Jali sont réunis dans le Massilia et avec eux un noyau de 7 artistes, puis de tchatcheurs, MC, DJ, penseurs qui vont créer les solides bases du groupe. Pendant les toutes premières années, Massilia évolue sans cesse et l’on comprend mieux, à la lecture du livre, pourquoi et comment se fabrique le son du groupe, sur le fond comme sur la forme. Le livre de Camille Martel nous éclaire sur l’origine de ce raggamuffin marseillais complètement atypique sur la scène française, qui porte et revendique aussi une identité occitane.

Une virée à Toulouse crée une première connexion avec un certain Claude Sicre et les Fabulous Trobadors. Castan, Carlotti ne sont plus très loin. L’occitan taraude de plus en plus Jali et Tatou à tel point qu’on les retrouve dans les Assemblées Générales de l’IEO : « assis au fond de la salle, ils fument, parlent fort et s’attirent les foudres de la vieille garde du mouvement. Le groupe se trouve à la croisée de plusieurs chemins : d’abord inscrit dans la mouvance hip-hop encore balbutiante, il est également ancré, par ses amitiés avec Nuclear Device, Babylon Fighters et les punk français, dans le mouvement alternatif, il est enfin porte-étendard du mouvement occitaniste. Et apprend à se structurer via Ròker Promocion » nous explique Camille Martel.

C’est justement grâce à ce label, pensé et organisé par les membres du groupe eux-mêmes que la machine Massilia va petit à petit décoller… Et pour la petite histoire, faire décoller, grâce à Ròker Promocion, un autre groupe marseillais bien connu sous le nom d’IAM. C’est bien Tatou qui est « au contrôle, il assure l’enregistrement des morceaux et le mix  » du premier album d’IAM  baptisé Concept, rapporte Camille Martel.

« Massilia Sound System, la façon de Marseille » détaille ensuite chapitre après chapitre, l’histoire de chaque opus du Massilia. Qu’il s’agisse de son contexte de fabrication, de la tournée comme du contenu de chaque titre, décortiqué et analysé par l’auteur, depuis « Rude et Souple » en 1988, jusqu’au tout dernier « Massilia » paru cette semaine. Les grandes heures de fêtes et de création, les crises d’identités, financières ou artistiques, les joies et les peines avec la disparition de Lux B en 2008 y sont finement détaillées, avec distance mais avec une touchante justesse.

Depuis la création de la Chourmo, aux collaborations musicales très fructueuses avec La Talvera, des première virées en « Raggamobile » aux quatre coins de France jusqu’à la tournée aux Etats-Unis en passant par les moments partagés avec Mad Professor et The Robotiks dans « l’immense tour-bus à étage », l’aventure humaine du Massilia a emmené avec elle de nombreux artistes et de fans.

Concert anniversaire des 30 ans du Massilia à Marseille

Concert anniversaire des 30 ans du Massilia à Marseille

Goatari a trouvé un poste à Radio France après avoir quitté le Massilia. Janvier l’a remplacé puis les « ambianceurs de haut-niveau » Gari et Lux B sont arrivés. On assiste dans l’ouvrage, à leur métamorphose progressive derrière le micro sur scène ou en studio. Quelques temps plus tard, Kayalik et Blu prendront leur place à un moment clé du groupe : celui de la sortie de l’album de la deux chevaux : Blu e Blanc / 3968CR13.  50.000 exemplaires vendus pour le disque le plus abouti du Massilia. Une des plus belles anecdotes de création d’un titre est d’ailleurs détaillée par Camille Martel. Il s’agit de la chanson « Bouteille sur Bouteille » :  « un exemple typique de tradition et de modernité voulu par Massilia Sound System pour cet album. Une fois de plus, le morceau est parti d’un accident. »

Pour en savoir plus sur cette pépite d’accident créatif, il ne vous reste plus qu’à lire « Massilia Sound System, la façon de Marseille » aux éditions « Le mot et le Reste ». Une plongée quasi intime, sans cliché et sans véritable concession dans l’histoire du groupe. Une lecture joyeuse, festive et communicative… autant de plaisirs qu’un bon concert du Massilia.

Clément Alet

 

 

18 Oct

Massilia : 30 ans dins lo vent

Massilia, 3O ans de mar e de pastaga sens se negar, l’equipatge es de retorn amb un disc novèl qu’arribarà a bon pòrt lo 21 d’octobre.

99371223_oM’èri daissat dire que Massilia tornariá sortir una galeta. Me demandavi presque se l’afar ne valia la pena estant que lo darrier disc un pauc tròp experimental e produsit m’avia pas estrambordat. E que cadun avia trobat sa dralha de son costat.

Un d’aquestes jorns, lo disc es sul burèu, tot blu, simple, polit. Me cargui lo casque.

Guitarra escarraunhada, una mena de cabreta, quauquas panholadas : « Qui es-tu? Et vous, qui êtes –vous ? Nous, nous sommes de Marseille ! ». Totjorn las introduccions plan capitadas per enstallar quicòm.

E aqui que SI LÈVA MAI MA CANCON.

Sasit sul pic, prés de tira :

Ce qu’il nous faut

C’est tirer sur les rames

Vaincre le vague à l’âme

Contôler le bateau

Ce qu’il nous faut

C’est prendre les commandes

Ecouter les demandes …

Massilia es totjorn dins la plaça. Ritmica empeccabla, guitarras saturadas, son un pauc dur, voses plan enregistradas. Non, serà pas lo disc de tròp ! E granda novèltat : Massilia tòrna jogar collectiu. Gari, Moussu T, Papet J, son a cantar amassa sus cada tròç, a s’amusar, escambiar… TROIS MCs SUR LA VERSION, de que rescaufar totes los « congélos ». Un asagal de pastaga dins lo monde pissa-fret e fadassa.

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Photo Facebook Massilia

Moussu T pren las comandas sus ES TOT PAGAT. Massilia mai que jamai dins l’actualitat, en presa amb la societat :

Il paraît qu’on a trop dépensé

Il parait qu’il faut tout rembourser

Moi l’argent je l’ai pas vu passer… 

Moussu T de barrar la pòrta :

Goldman Sachs USB HSBC nous ont tous cassés.


Arriba alèra un tròç pas acostumat JE MARCHE AVEC. Massilia en prisa ambe l’opereta, una mena de fals charleston, puslèu original. Dins un monde que va a fum, tremoladís, Massilia brancat sus un corent d’alternativas :

Tout part en vrille tout le monde ment

Vas-y débranche la solution vient en marchant…

Lo son es bon, travalhat, cercat…Bon equilibri e bon encadenament entre de produccion pus gròssas e los bons vièlhs ragamuffins.

MA VILLE RÉVEILLE-TOI una tchatcha plan del biais dels Fabulos Troubadors, una òda a la vila dubèrta, mirgalhada…Vigorós e eficaç.

Tot se passa plan, soi pas desacrancat, contunhi lo vitage per l’escala venenta.

Es un afar complètament derasonat mas sovent dins un disc, es lo tròç N°7 que me tampa e qu’estimi lo mai. Aquí LA RESPÒNSA ES DINS LO VENT. Debuta blues negre, la votz que tremola e s’esperlonga e lo ridim que comença. Qu’una intrò e qu’una cançon !Un raga plan pesuc que te pren, que t’empòrta :

A ton entorn l’espèr s’encabana

A ton entorn lo chaple si debana

Lo còr es lord e la fèsta s’engana

Ti vaquí lo peis dins la consèrva

Ti vaquí lo peis dins la consèrva…

Una pura jòia de poesia, servida sus un ritme prenent, d’adobaments simples e intelligents. Mas ara viés l’estèla dins tot aquela crassa.

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Photo Facebook Massilia

Pas lo temps de lutrar e pantaiar. MASSILIA N°1. Un Massilia pus classic, las paraulas risolièras e plan trobadas e aquela envolada dansanta, enfachinanta :

Va ma cançoneta vòla

Lo viatge deis paraulas

Lo trin de Massilia

Mon trin s’arrestarà pas a l’estacion POURQUOI JE MORFLE. Pas francament convençut.

Estimi mai L’ELEGIT, un bon reggae negre que manda la salsa, esclairat d’un biais supèrbe per las guitarras de Blu.

Paure pòple l’annada si passa

Totjorn dins la nassa,

Crebat e e passit…

O bonne mère, e dire que lo Gaudin lor vòl remetre una medalha. Aquò farà la convèrsa ! Tant que li son, que li faguèsson escotar QUAND ON VIT CONNECTÉ. El que fricoteja ambe lo FN. Son numeric, un pauc rete, que t’obssèda e te fa passar de messatges.

 

couv_2973Alèra lo batèu Massilia pòt contunhar son periple. La baie de Rio, celle de Shangai…E son estaca, lo pòrt, A MARSEILLE. L’equipatge a trobat son ritme pas francament de crosièra. A l’imatge de son titol « Massilia », lo disc es simple e essencial, un bon retorn als fondamentals que son ragamuffin, engatjament, partatge. Òm sentís que lo grop a tornamai l’enveja de caminar amassa. Me farà pas doblidar lo vent de frescum e la creativitat que fasián s’envolar la famosa 2CV. Mas me dona l’envaja d’anar encara partajar quicòm plan mai que musical en concèrt lo 23 a Tornafuèlha (31), lo 8 de novembre a Narbona, lo 13 a Tarbas…

Me triga tanben de veire cossi Camille Martel Mossur Yellow aurà esclairat aquelses 30 ans de Massilia dins son libre que sortirà ambe lo disc. Ne tornarem parlar dins lo jornalet de dissabte que ven.

Lo Benaset

 

14 Oct

La davalada a Ràdio País

Suite à la réunion du 25 septembre dernier à Ràdio País, les procédures de licenciements ont bien été suspendues mais les salaires de ce mois de travail écoulé ont eu quelques difficultés à être versés. Non sans mal, le Conseil d’Administration a réussi à obtenir un prêt supplémentaire auprès de la banque pour payer les 6 salariés, vers le 8 octobre. Tout le monde attend à présent, avec impatience, le versement du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (F.S.E.R.), qui dépend du Ministère de la Culture et de la Communication. Une première tranche de 43.000 euros semble être acquise. Le dossier de Ràdio País doit passer en commission cette semaine.

Rasclat coma un patanon ?

Mais les difficultés financières de Ràdio País sont loin d’être réglées, d’autant que rien n’est encore établi pour 2015. Rien, pour l’instant, de la part des administrateurs puisque aucun projet éditorial ou financier, aucune programmation ou simple projet de grille des programmes et encore moins de demande de subvention n’est arrivé sur la table du principal financeur : le Conseil Régional d’Aquitaine.

L’élu en charge de la culture et la langue occitane David Grosclaude tient avant tout à nous préciser qu’en tant qu’élu, il n’a « absolument rien à dire à une association sur la nature du projet qu’elle souhaite porter, ni à entrer dans l’organisation de cette association.  Et encore moins en ce qui concerne les médias, où nous respectons et préservons l’indépendance ».

La seule précision que s’autorise à donner l’élu régional est la suivante. « Nous finançons aujourd’hui Ràdio País à hauteur de 60.000 euros, uniquement pour des raisons linguistiques. Aucune autre radio d’Aquitaine n’est soutenue financièrement de cette façon. Le critère unique d’attribution d’aides de notre part est basé sur le projet porté pour la langue occitane. L’objectif que nous avons, dans le cadre de la politique linguistique votée par une majorité élue démocratiquement, est triple en ce qui concerne l’occitan. Il s’agit du développement de la langue, de sa transmission auprès des jeunes générations et plus généralement de son attention auprès de la jeunesse. Si le projet d’une association qui nous sollicite ne porte pas ces trois éléments là, nous ne finançons pas ».

Ràdio País ne fera pas exception à la règle. Une nouvelle réunion de travail entre les administrateurs de la radio et les représentants des élus est prévue en novembre.

Clément Alet

 

09 Oct

Còp d’uèlh : l’occitan en Lemosin

Calandreta deurà remborsar

La calandreta lemosina va dever tornar 47 000 euròs al Conselh Regional. E coma disiá l’autre : es pas una palha ! Dijòus passat lo tribunal administratiu de Lemòtges ordonèt lo remborsament d’aquel argent, en seguida d’una sasina per de ciutadans (d’unes son de « La Libre pensée ») en agost de 2012. Lo tribunal lor a donc donat rason en seguissent tanben lo raportaire public.

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© France 3 Limousin

Un còp missant per aquela escòla qu’ aviá dubèrt en 94 dins lo barri Carnot de Lemòtges. La sola calandreta lemosina qu’aculhís un cinquantenat de mainatges a demandat al Conselh Regional d’escalonar lo remborsament. Dins una entrevista al jornal « Le populaire », lo president per interim de la Region Gerard Vandenbroucke diguèt : « Nous étions dans une démarche de soutien à une culture, à une pratique linguistique, cette polémique est bien inutile et c’est dommage ». Aqui un exemple de mai per los que pensan que las lengas regionalas son pron protegidas aital e qu’an pas besonh d’un estatut.

Reforma territoriala

Alèra que Lemosin s’aprèsta a s’abessonar amb Aquitània, França 3 Lemosin es anat veire Jean-François Vignaud per parlar de l’istòria e de la realitat de la lenga.

 

De voses e de vam

Per acabar sus una nòta lemosina gaujosa e plena de vam, vos aconselhi d’anar fintar aquel grop lemosin « Le Bal à la Voix ». De joves e jovas de Corrèsa que se dison « Lost in traditions » e que petan totas las convencions polifonicas e musicalas. Un mescladís plan vivificant d’escotar d’urgencia, de primièr deman divendres 10 d’octobre per l’after de la serada DETZ a l’estanquet de Tolosa.

Lo Benaset

Aubrac dins natura 2000

Lo malhum Natura 2000 es un ensemble de sitis naturals europeus identificats per la riquesa de la lor fauna e de la flòra. Ensaja de conciliar aparament de la natura e pensaments socioeconomics. En Franca, 1758 sites son concernits. En 2002, l’Estat a prepausat d’instaurar un site Natura 2000 en Aubrac de Losèra. La question èra alèra : consi aquel malhum pòt fonccionar ?

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Aubrac ©France 3

Aprèp un inventari faunistic e floristic de la region, mantuns airals d’Aubrac son estats retenguts en abitat flòra/fauna. La dinamic èra lançada. En Aubrac pas res se pòt far sens lo sosten del monde agricòl : lo projecte a recebut un accuèlh dels bons de la majoritat dels agricultors, força estacats a la lor tèrra e a l’elevatge extensiu tipic de la region. Las constrentas implicadas per Natura 2000 son minoras : en Aubrac demandan sonque una limitacion de la fertilisacion e una regulacion del nombre de vacas per ectara. La mejana en Aubrac es de 1,4 vaca  per ectara, çò qu’es relativament faible. Aital, los parçans protegits representan ara mai de 25 000 ectaras. Aubrac es un país de ròcas, d’aiga e de sanhas per la maja part, los paisatges son encara aparats. L’agricultua tradicionala a permés lo manteniment d’una aiga pas poirida : la loira e l’escaravissa a pata blanca i son encara comunas.

 

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La còla de Viure al País ambe Laure Andrieu ©France 3

L’operaitriz del malhum Natura 2000 en Aubrac de Losèra es la comunitat de comunas que recampa 16 comunas : Laure Andrieu n’es l’encargada de mission. Delà de son travalh de contact ambe los elevaires, Laure se tracha d’estudis scientifics sus las zonas naturalas del platèu coma, per exemple, las torbièras.

L’ensemble dels actors socials d’Aubrac son estacats a un biais tradicional de travalhar los espacis e lo malhum Natura 2000 permet tanben d’anticipar una arribada eventuala de l’agricultura intensiva. La creacion venenta d’un pargue natural regional permetrà d’afortir encara las mesuras de proteccion.

Aimeric Jonard

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Tornaretz trobar lo reportatge dins « Viure al País » lo 26 d’octobre a 11o25.

 

 

 

02 Oct

Rampèl per las escòlas occitanas a França 3

Viure al País es a cambiar. L’emission novèla serà pel 12 d’octobre. Demest las novèltats, de plaça per totes los que son a aprene la lengas dins las escòlas publicas o privadas. Un bais per nautres de socialisar la lenga e d’interessar los joves a l’audiòvisual.

Visuel VAPPer aquò far, avèm besonh de conéisser los projèctes pedagogics de las escòlas : viatges, classas verdas, escambis ambe d’autres, rescontre ambe de monde, descobèrta, correspondéncia, passejada, e patin cofin. L’idèia sería de venir filmar mainatges e professors en defòra de la classa. Sabèm tanben que d’unas escòlas an de causas particularas : un verdièr, un òrt, un bornhon, un talhièr especial…Volèm plan filmar aquelas activitats que son pas sonque escolaras. O alèra se s’agís d’un projèct particular, un trabalh sus de fèstas coma carnaval, podèm venir filmar tota la preparacion. . Aqui per Viure al País. Pel jornalet del dissabte, anam seguir la vida d’una escòla de còp en còp sus tota l’annada escolara.

E pel blòg que sètz a legir, venèm de fargar una rubrica novèla « Conta-Monde » que serà la vòstra per poder metre en linha los vòstres reportatges : fotòs, vidèos, escambis, dorsièrs. A vos de nos mandar çò que cal e serà publicat sul blòg per la nòstra equipa.

Esitèssetz pas a nos contactar per nos fa part de las vòstras prepausicions, de totas menas, an aquela adreissa blogvap@francetv.fr. Per de causas mai pesugas (fotòs, vidèos…) vos caldrà passar obligatòriament per wetransfer. Se pòt tanben escambiar e charrar ambe la pagina Facebook de l’emission VAP…

 

Sèm a l’espèra ! De còr e d’òc.

Lo Benaset

01 Oct

Besièrs : l’òc sens la fèsta.

E cric e crac, la Fèsta d’òc es acabada. Une information que Robert Ménard a tenu à nous préciser lui-même : « Les concerts au cloître Saint-Nazaire autour de l’occitan sont une réussite. Mais les 3 concerts sur les allées (et la place Jean Jaurès ndr) qui n’ont rien à voir avec l’occitan, comme par exemple Agnés Jaoui, non, ce n’est pas une bonne idée ». La XIVème Fèsta d’oc était donc la dernière sous cette forme.

 

Occitània convida lo monde

En 2001, la première édition se veut un festival pluridisciplinaire, où le monde occitan s’ouvre et convie des artistes de tous les Sud. Une Fèsta d’òc qui résulte d’une charte signée en 1999 par la ville de Béziers pour promouvoir la langue d’Oc, notamment par la valorisation et le soutien du monde associatif occitan. Tous les étés, l’Occitanie invite donc le monde à Béziers. En 2003, Dominique Lautré et des bénévoles créent le « Cabaret occitan » dans le cadre de cette fête. « C’est un peu l’auberge espagnole. Il y a un aspect patrimonial, la culture occitane, les calandretas qui n’étaient pas auparavant de la fête et des produits du terroir » selon Dominique Lautré. Le Cabaret débute au cloître Saint Aphrodise. Mais il est rapidement victime de son succès. Depuis deux ans, il se passe donc au cloître Saint-Nazaire où se rendent près de 2000 spectateurs pour l’occasion. En 2014, le budget global est de 211 000 euros, entièrement financé par la ville étant donné que les concerts sont gratuits. « Franchement, il y a mieux à faire. Les ¾ de l’argent vont sur ces 3 ou 4 concerts qui ne sont pas occitans ». Et Robert Ménard ne serait pas le seul à penser ça : « Mais tous les organisateurs disent la même chose. Quand Dominique Lautré m’écrit, c’est pour défendre les concerts au cloître. Pas le reste ».

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Fèsta d’òc 2014 Photos : ville de Béziers

 

La Fèsta d’òc plegada, e lo demai ?

On verra donc sous quelle forme réapparaîtra cette manifestation occitane amputée de sa partie « mondiale ». Quant à l’autre rendez-vous estival -la Feria- elle a déjà connu quelques changements (fête de la vierge, messe, lâcher de chevaux…). Mais le Village Occitan est toujours là. « C’est une vraie réussite, place du 14 juillet. Je m’y suis rendu le dimanche après le spectacle équestre, c’était très bien ». Le maire souhaite encore d’autres modifications pour 2015 avec, pourquoi pas, un grand défilé des animaux totémiques…Des évolutions qui seront suivies par Christophe Burte le tout nouveau « Monsieur Feria ». Le patron de la salle « Zinga Zanga » où passent certains artistes occitans faisait aussi la programmation de la Fèsta d’òc pour la grande scène, la partie qui est donc aujourd’hui remise en cause par le maire.

Autre nouveauté pour 2015 : une immense fête de la Saint-Jean avec des grands feux dans toute la ville. Bien que réfractaire au communautarisme, l’édile principal se dit favorable à l’occitan et entend l’introduire plus profondément. Car «  il ne faut jamais copier les autres mais insister sur ce que l’on est. Le carnaval occitan, c’est formidable. Il faut lui donner plus de dimension et donc plus de moyens ». Et faire aussi dans le symbolique en donnant le nom de Claude Molinier à une salle de la Maison de la vie associative…

Liberar la paraula

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Zemmour invité de la ville (Photo : Karine Chevalier Députée PS)

Fèsta d’òc et Swing les pieds dans l’Orb supprimés, place à « Béziers libère la parole ». C’est le nom d’une série de conférences voulues par le maire et actées lors du conseil municipal du 18 septembre dernier, à grand renfort de panneaux publicitaires. Pour qui ? « Patriote ou anarchiste, peu importe, pourvu que le robinet d’eau gluante de trente années de pensée unique sur les questions d’identité, d’économie, de culture ou de social, soit définitivement fermé ». Premier distributeur d’eau (pure ?) invité par le maire : Eric Zemmour dont le portrait est actuellement placardé partout. L’argent d’une ville qui figure parmi les plus endettées doit-il servir à promouvoir ce type de manifestation et ce type d’individu ? « Ça ne me choque pas. La promotion, elle est partout. Quand on invite quelqu’un dans une émission, vous croyez que ce n’est pas de la promotion ? Et le coût c’est seulement 710 euros (frais d’impression des affiches)… ». Et une salle municipale mise à disposition dont l’utilisation n’est pas complètement sans frais… Reste à savoir en quoi Eric Zemmour et Philippe de Villiers (annoncé lui aussi) vont « libérer la parole » ? Est-il plus opportun et profitable pour les Bitterrois de faire venir ces personnages plutôt que des artistes de la Fèsta d’òc 2014 comme Agnés Jaoui ou Femi Kuti ?

Tiens, à propos de « libérer la parole »… Il fut un temps où il était « interdit de parler patois et de cracher par terre ». A Béziers, le maire vient de prohiber le crachat dans les rues mais on peut encore parler occitan.

Benoît Roux

28 Sep

Un jour à Ràdio País

7h30 : Ràdio País est déjà bien réveillée. Les matinaliers sont frais, autant que le café qui coule et embaume l’entrée de la station. C’est une journée un peu spéciale qui attend les six salariés de la radio ce jeudi 25 septembre. Après avoir reçu une lettre pour leur entretien préalable au licenciement en début de semaine, ils sont convoqués, pour ce fameux entretien, à 10h ce matin-là. La convocation collective les a surpris. Ils ont donc pris soin de se faire assister par un représentant syndical de l’inspection du travail. L’ambiance est assez insaisissable dans la station où tout fonctionne comme si de rien n’était. A 8h00, un nouveau journal, à deux voix. 12 minutes d’informations suivies d’un nouveau programme, issu de la nouvelle grille concoctée par la nouvelle équipe du C.A. (le Conseil d’Administration) de Ràdio País.

« Los tres sauts » ne sont jamais bien loin et la musique reprend le dessus. On reprend tous un café. Le président du nouveau C.A. arrive vers 8h50. Sourires crispés à travers la vitre du studio entre celui qui débarque et ceux qui devraient être débarqués. Il est plutôt méfiant, alors que je n’ai rien à défier. Juste besoin d’expliquer. La presse, occitane, semble lui être tombée sur la tête depuis le début de la crise à Ràdio País. C’est en tout cas ce qu’il me dit. Il aurait donc très bien pu nous dire de repartir et annuler l’interview prévue mais au final nous convenons de faire le point à l’issue de la fameuse réunion fixée à 14h.

10 heures approchent et les derniers convoqués arrivent les bras remplis de chocolatines et de croissants. L’entrée de la radio est presque trop petite pour que chacun trouve sa place. Derrière le comptoir, on refait du café. Juste au dessus, suspendu dans le vide, un vestige de la matinale de la saison dernière est toujours en vente. Il reste encore un tee-shirt de « Good Morning Occitania ». L’heure de l’appel est arrivée, nous quittons Ràdio País et ses salariés, inquiets.

« Licenciement pour faute grave pour un des deux CDD, procédures suspendues pour les CDI ».  Voilà le SMS reçu à la mi-journée. Nous repartons donc pour 14h sur place. La banquière est arrivée mais ne veut pas être filmée. On ne filme pas. Le commissaire aux comptes est là, lui aussi. Il ne veut pas qu’on filme la réunion. (Nous n’en demandions pas tant). Puis arrivent des représentants d’élus des collectivités territoriales qui financent, grâce à l’argent public, Ràdio País. Certains ne voudront pas être filmés, en entrant dans les locaux de la radio. Motif : on ne veut pas être associés à la situation actuelle. Ah bon ? Mais vous êtes là pourquoi au juste ? C’est donc à ce moment-là que le niveau de parano commence à monter. La porte de la salle de rédaction dans laquelle se tient la réunion se referme, il est 14h10. L’attente commence.

15 heures, paisiblement installés dans les fauteuils du hall d’entrée de la radio, alternant entre sieste approximative et consultation de téléphone portable pour passer le temps, nous vîmes revenir le président du C.A. vers nous, un peu… gêné. La chaleur accablante de cette fin septembre a transformé la salle de réunion en véritable sauna béarnais. Contraint d’ouvrir la porte pour pouvoir respirer et ainsi provoquer un courant d’air entre la seule fenêtre de la salle et l’entrée,  le président nous demande de quitter les lieux sur le champ. Les « experts » présents dans la salle veulent vraiment s’assurer que nous n’entendrons rien de ce qui se dit dans cette réunion. C’est trop confidentiel.

L’idée d’aller poser mes oreilles à l’extérieur de la radio juste devant la fenêtre ouverte de la salle de réunion m’a traversé l’esprit mais je me suis dit qu’ils allaient refermer la fenêtre tout de suite et suffoquer à nouveau. Je ne voulais pas être responsable d’une asphyxie collective.

15h50, le commissaire aux comptes est délivré. La banquière aussi.

16h10, un des salariés sort enfin et me précise qu’il s’attendait à pire. La réunion est terminée.

Les procédures de licenciements sont suspendues dans l’attente du versement de Fond de Soutien à l’Expression Radiophonique qui devrait permettre de payer les salaires jusqu’à la fin de l’année. Un des deux salariés CDD est lui licencié pour faute grave. Il lui est notamment reproché d’avoir signé la pétition de soutien initiée par l’ancienne équipe dirigeante de Ràdio País. L’autre salarié en CDD ne verra pas son contrat renouvelé en novembre prochain.

En repartant, un des représentants des élus me précise juste une chose :  « les associations sont libres de faire ce qu’elles veulent comme projet. Ràdio País est donc libre de composer sa grille de programme, sa ligne éditoriale comme elle l’entend. Mais les élus sont tout aussi libres de financer ou non. On va attendre de voir le dossier qui nous sera déposé pour l’année prochaine et s’il correspond à ce que nous avons l’habitude de soutenir dans le cadre de notre politique linguistique ».

Rien n’est donc réglé.

Clément Alet


 

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