Mardi, Jean-François Laffont président de Convergéncia Occitana organise la désormais habituelle rencontre entre les candidats aux élections et les Occitans. Histoire de faire le point et interroger les politiques sur leur programme pour la langue et la culture occitanes. Mais après avoir demandé un asile symbolique à l’UNESCO en mai 2013, Jean-François Laffont a été reçu à l’Elysée.
4 têtes de listes très au fait de la question occitane
C’est un rituel bien rodé pour chaque élections Convergéncia Occitana prépare un questionnaire et demande aux politiques d’y répondre. Demain à 16H, salle Ossète à Toulouse, les candidats auront 15 minutes pour faire part de leurs propositions pour les élections régionales et répondre aux questions de la salle. Le candidat sans étiquette Philippe Saurel devrait être lui-même présent; les 3 autres listes conviées seront représentées par un candidat et non la tête de liste : Patric Roux pour Gérard Onesta, Guy David pour Carole Delga et Philippe Rodriguez-Jauze pour Dominique Reynié. Les autres listes n’ont pas été sollicitées. Dans une campagne un peu spéciale vu les événements de Paris, l’occitan a réussi à se faire une place dans les débats de la future région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Les 4 têtes de listes ont déjà pu faire part de leur programme dans le journal occitan de France3, sur le blog occitan, mais aussi lors de la manifestation du 24 octobre à Montpellier. Il n’y a donc pas grand chose de neuf à attendre pour demain. La surprise pourrait venir d’ailleurs.
Jean-François Laffont à l’Elysée
L’initiative vient de Jean-Marie Cambacérès ancien conseiller régional du Languedoc-Roussillon et ancien député du Gard. Ce languedocien préside actuellement Démocratie 2012, une association très proche du président François Hollande et qui oeuvre entr’autres pour sa réélection. Il connaît Jean-François Laffont et le rencontre il y a quelques jours au moment où l’on s’apprête à enterrer la Charte Européenne des langues minoritaires au sénat. Le président de Convergéncia Occitana lui fait part de ses inquiétudes et de celles des défenseurs des langues régionales. Quelques jours plus tard, Cambacérès le rappelle et le convoque à l’Elysée. Mercredi dernier, il est reçu à l’Elysée avec Bernard POIGNANT, ancien maire de Quimper et rapporteur sur les langues régionales, Florence GINISTY, correspondante de l’association pour Toulouse et la Haute-Garonne et de Jean LEVAIN, membre du Bureau National Démocratie 2012 et défenseur du breton.
Un centre national des langues régionales à Paris?
Les invités du jour tentent d’alerter sur la situation des langues régionales en France et demandent à ce que, faute de ratification de la Charte européenne des langues minoritaires, faute de loi (le calendrier législatif est quasiment plein jusqu’à la fin de cette mandature), des arrêtés ou des circulaires soient pris en faveur de ces langues. Histoire que François Hollande -à défaut de tenir sa promesse 56- fasse quelque chose pour protéger des langues sans statut. La rencontre avait évidemment été préparée en amont en petits comités avec des Occitans et des Bretons. La situation de l’enseignement inquiète (Réforme des collèges, nombre de postes au CAPES…) Les intervenants demandent aussi qu’un interlocuteur soit identifié au ministère de la Culture pour les langues régionales comme il existe pour les langues anciennes.
Plus surprenant, un Centre National des Langues Régionales serait en projet dans le 15ème arrondissement de Paris dans les locaux de l’ancienne école Diwan désormais fermée. Ce centre pourrait être un centre de formation pour les maîtres, un lieux ou pourraient aussi se retrouver les Offices Publics qui existent pour les langues régionales. Affaire à suivre. mais d’autres rencontres sont d’ores et déjà prévues.
Lo Benaset
Réunion sur les élections régionales mardi 1er décembre salle Osète à Toulouse à partir de 16H