Elle n’a que 13 ans. Zoé Morin est pourtant une artiste avec une personnalité artistique, engagée et mature. Elle écrit, elle compose et vient de sortir un nouvel album : « les flammes ». Un disque auto-produit qui dégage beaucoup de force.
Il faut laisser tomber les clichés. A 13 ans, Zoé Morin a déjà une vraie personnalité artistique, de l’assurance et du tempérament. Elle écrit, compose, interprète. On se dit alors que si elle fait de la musique, c’est certainement parce que ses parents en ont fait avant… Pas vraiment. Dynamique, surexcitée, « pour calmer le volcan mes parents m’ont inscrit dans une école de musique ». Elle a trouvé son domaine et un certain refuge.
L’album « Les flammes » qu’elle vient de sortir est le fruit de tout ça. Avec sa voix un peu nasale, elle balance ses textes avec une force assez incroyable. Une écriture pointu et directe et l’art de scander les mots qui fait beaucoup penser à Eddy de Pretto. La mort (« La dame en noir »), l’écologie, le féminisme (« les flammes »), ses textes parlent de l’air du temps, des convictions d’une adolescente avec l’aplomb et le culot d’une Greta Thunberg. Des mots lucides, teintés de noirceur ou d’optimisme où la poésie pointe son nez.
« Le but de mes chansons c’est de donner du plaisir à écouter, tout en prenant position ».
La vraie force de cet album et de Zoé Morin ce sont les textes et sa personnalité. Son disque auto-produit devrait rapidement lui permettre de trouver des personnes qui vont l’aider et l’accompagner dans son cheminement musical. En tous cas les bases sont là. A découvrir dans la nouvelle émission de France 3 Occitanie « C’est pas en Playback ».
Zoé Morin – « Les flammes » & « Je repense à lui » #C’est pas en playback sur France 3 Occitanie
Bruno Dibra, alias Renarde vient de sortir son premier EP. A l’écoute il y a pourtant beaucoup d’aisance et de maîtrise. De la pop matinée de rock indé bien léchée, produite et enregistrée. Le toulousain chasse sur les terres anglaises d’Arctic Monkeys ou Lloyd Cole, ou BB Brunes dans nos contrées.
La voix bien placée sonne dans la douceur et l’élégance. Bruno Dibra est originaire d’Albanie mais c’est dans le sud-ouest qu’il a posé ses valises. Dans le Gers, puis Montauban et désormais à Toulouse. « Courts métrages » est son premier EP 5 titres. Il n’est pas sorti du bois par hasard. Un travail de production avec Jeremy Dune du label Nuances Recordspour sélectionner 5 morceaux sur 20 maquettes et les produire comme il faut. Ils ont loué une maison dans le Gers transformée en studio d’enregistrement. Pour la partie cordes et cuivres, ils ont fait appel à Quentin Lachapèle, un arrangeur basé à Londres auteur lui aussi d’un très bon travail.
Premier extrait « Perdu d’avance » qui sonne à la fois un peu vintage et moderne. Les cordes sont là, rythmique efficace, chœurs nostalgiques et interprétation solide de la meute de musiciens.
Renarde – Perdu d’avance
Sous des apparences volontairement légères, tout est réfléchi, abouti avec des textes plus sérieux qu’ils n’y paraissent. Ca sonne Gainsbourg / Biolay pour les cordes et l’inspiration mais c’est très baroque dans l’esthétique y compris visuelle. « Courts Métrages » est effectivement très cinématographique et on n’a pas de mal à mettre des images dessus. Il faut souligner le talent de l’artiste (1er EP quand même !) et le travail de production et de mix de Jeremy Dune à la fois sobre, élégant et approprié, sans faute de goût.
Renarde – Une fin au silence
Nouvel extrait : « Une fin au silence » toujours rythmé par les cordes et les guitares, toujours sous influences orientales. Bassiste autodidacte à la base, Bruno Dibra a aussi fait beaucoup de guitares et batterie sur l’album.
Beaucoup d’assurance donc chez cet artiste nourri de musique traditionnelle albanaise (pas évident à l’écoute) et de variété pop-rock française des années 60-70 (là ça s’entend beaucoup plus). Un nouveau clip sortira en avril sur le titre « À L’ Envers ».
Louise Attaque en pause, Gaëtan Roussel poursuit son exploration solo avec un quatrième album. Plus intimiste et acoustique, « Est-ce que tu sais » explore le monde intérieur. Plus que jamais il révèle le talent d’un artiste aux gimmicks implacables avec une production raffinée. Côté textes, ses mots ont toujours une forte résonnance avec le vécu quotidien.
Photo : site Facebook Gaëtan Roussel
Voilà plus d’un an que Gaëtan Roussel travaille sur cet album. Un an, début du confinement, propice à l’introspection, retour à soi, aux choses simples. Pourquoi pas sa vieille complice : la guitare acoustique. Des musiciens à la pointe, un orfèvre pour la production son et les mots de Gaëtan Roussel pour un disque qui fait du bien.
L’efficacité des mélodies
A la fin de la première écoute, les mélodies sont déjà en tête. Gaëtan Roussel n’a pas son pareil pour marteler des phrases -musicales ou pas- qui vous resteront en tête. Dans les rythmiques comme dans les ballades, dans les choses tristes comme dans celles porteuses d’espoir, l’artiste touche. Petit bijou de son dernier album : Les matins difficiles.
Gaëtan Roussel – Les matins difficiles
Simples, efficaces, parfois un peu sophistiqués, les mélodies de l’artiste sont surtout touchantes et obsédantes. Le son est peaufiné par l’orfèvre Maxime Le Guil qui a travaillé pour Hans Zimmer, Morrissey, Melody Gardot, Justice… Du côté des musiciens, on retrouve l’excellent bassiste Laurent Vernerey, Reyn aux claviers, complété par les touches du complice de Cali : Augustin Charnet. On reconnaît bien la patte de l’artiste toulousain qui participe à plusieurs morceaux, ravi de l’expérience. « Je suis tellement content d’y avoir participé. J’avais carte blanche! J’ai enregistré des parties additionnelles qui ont été réalisés et mixées par Maxime Le Guil. C’était essentiellement des synthés, claviers, percussions. C’est un très bel album. Il y a une très belle variété des sources qui donne un côté très organique. Gaëtan Roussel est vraiment à part dans sa manière de travailler les thèmes, les gimmick qui reviennent et qui restent. Ca rend les morceaux immédiatement très populaires. »
Il participe au titre « Je me jette à ton cou », où l’on retrouve Daniel Auteuil pour le clip.
Les sons de l’album sont magnifiques. Les claviers notamment très « orgue de cathédrale », les cordes de Clément Libes qui portent à l’élévation, les rythmiques discrètes.
La justesse des mots
Si les mélodies restent, les mots s’entêtent. Rattachés à des thèmes de société, Gaëtan Roussel a l’art d’écrire avec beaucoup de résonnance. Des mots justes, qui parlent à beaucoup de gens, pétris d’humanité, tantôt empreints de mélancolies comme « La colère »
Chaque jour il faut s’y faire Elle revient toujours la colère Chaque jour elle nous effleure Je crois qu’elle vient de l’intérieur
tantôt légers comme le bonheur dans Est-ce que tu sais
Est-ce que tu sais Que quand les fleurs se fanent Elles nous laissent leur odeur, leur amour Là, ici et tout autour ?
Des moments contrastés, parfois au sein de la même chanson. Une sorte de mélancolie lumineuse. Mention spéciale pour le très beau « Tu ne savais pas ».
Gaëtan Roussel – Tu ne savais pas (version acoustique)
Rarement un artiste dégage autant de puissance et de fragilité. Des textes introspectifs d’une grande intensité auxquels on s’identifie. Ce quatrième album solo est un petit bijou musical et un joyau d’humanité.
Reportage France 2 : A. Le Quéré, J-P. Magnaudet, M. Petitjean, F. Cardoen
« Agapimú » est un tube des années 70 en Espagne qui est devenu l’un des hymnes version 2020 de l’Espagne confinée. A l’instar de « Resistire » du célèbre Duo Dinamico, l’immense succès d’Ana Belén a vécu une seconde jeunesse. Un pur miracle du confinement.
Ojete Calor, les auteurs de la reprise Agapimú Photo : Site Ojete Calor
Mars 2020, l’Europe se retrouve confinée, pays après pays. Les artistes cherchent un moyen d’exister et de divertir un public lointain. Début avril, l’Espagne se distingue par 2 vidéos miracles qui resuscitent des tubes de variétés presque oubliés.
Une semaine plus tard, un autre duo bien barré et loufoque va lui aussi secouer la péninsule ibérique. Son nom : Ojete Calor. Aníbal Gómez et Carlos Areces décident de reprendre une chanson d’une icone de la chanson espagnole des années 70 : Ana Belén. En mode confinement et écran partagé, le duo apparaît à l’image avec … une chaussette et la vraie Ana Belén. Un événement en Espagne.
Ojete Calor feat Ana Belén – Agapimú (2020)
« Agapimú » ce n’est pas de l’espagnol mais du grec qui signifie « mon amour ». Des paroles un peu chaudes, pas vraiment confinées. Evidemment, passée par les fourches caudines du duo, il ne reste plus grand chose de l’amour initial. Les 2 zozos emplumés feront tout de même danser l’Espagne.
Ana Belén – Agapimú (1979)
D’autres le feront depuis les balcons comme Alberto Gestoso et Alexander Lebron Torrent du côté de Barcelone. Avec du Yann Tiersen et Céline Dion.
Sur ces mêmes balcons, au début du confinement, en Espagne comme dans d’autres pays européens, on applaudissait le soir le personnel soignant. Un an plus tard, ces marqueurs ont disparu. Tout semble rentré dans l’ordre.
En fin d’année 2021 Eric Fraj va sortir un double CD intitulé « La Vida ». 50 ans d’une vie faite de chansons, de découvertes, d’échanges. Le chanteur occitan (mais pas que) a commencé très jeune. Un demi-siècle plus tard, ses mots et ceux des poètes qu’il interprète ont toujours du souffle et de la force.
Pochette de l’album à paraître Graphisme : Didier Mir
Eric Fraj n’avait pas 15 ans lorsqu’il s’est retrouvé sur scène pour chanter en public. Quelques temps plus tard, c’est le Grand Théâtre de Bordeaux rempli comme un œuf qui l’attend, en première partie de Claude Marti. L’artiste a pris la vie à pleines dents, entre chansons, échanges et rencontres. Son double CD « La Vida » qui sortira en fin d’année n’est pas une anthologie ou un best off comme en voit beaucoup mais 32 chansons issues de spectacles ou inédites. « La vida, chaque chanson est une facette, une ramification de la vie, de la mienne mais pas seulement. Je n’avais jamais enregistré ces chansons. J’avais envie de le faire car elles ont bien supporté le poids du temps ». Eric Fraj lui aussi a bien traversé le temps.
Les années 70, un vent de liberté fait suite à mai 68. Il porte sur le devant de la scène la chanson occitane. Sur son premier 45 T vinyle, 3 chansons. 2 dont il a signé paroles et musique et l’autre qui fait écho au « Blowing in the wind » de Dylan signée par Jean Rigouste, poète et écrivain occitan. Agrégé de philo, locuteur des langues occitane, catalane, espagnole et française, Eric Fraj est un amoureux des mots, qu’il sait servir et faire sonner de sa voix grave et parfaitement timbrée. Découvreur des lettres, il rencontre un jeune auteur occitan qui aura les honneurs de l’émission « Apostrophes » : Robert Marti. « Mes musiques collent bien à ses paroles. Il faut travailler pour avoir l’impression que musique et paroles ne font qu’un. Il y a la musicalité du poète. Il y a quelqu’un qui me parle et qui me touche. »
Marti/Fraj, l’alliance de la poésie exigeante va donner quelques chef d’œuvres comme « Venècia » (Venise) ou encore « Las agassas an begut le solelh » (Les pies ont bu le soleil). Des mots forts, expressifs, poétiques, servis par une musique riche, la voix souple et chaude du chanteur.
Guillaume Lopez qui est devenu son alter ego musical voit en lui un passeur de mots : « Il m’a amené une ouverture d’esprit. C’est un peu mon maître à penser, quelqu’un de singulier, sincère, un poète magnifique. Il sait mettre les mots ensemble pour qu’ils aient du sens. »
Eric Fraj – Marinièr avec Guillaume Lopez et Thierry Roques réalisation Amic Bedel
Dans le double CD à paraître, on retrouvera d’autres auteurs. Le grand écrivain occitan Jean Boudou évidemment, Eric Fraj lui-même mais aussi des troubadours (Rambaut de Vaqueiras), des auteurs français comme François Villon, chanté par Ferré. Eric Fraj a traduit en occitan « Ballade des menus propos » qui traduit en occitan devient : « Balada dels dires menuts ».
On y retrouvera aussi évidemment la langue catalane dont il est locuteur, avec 2 textes de Pere Figueres qu’il a mis en musique. Ces 2 chansons ont été interprétées lors d’un concert commun au Centre Occitan des Musiques et Danses Traditionnelles de Toulouse en octobre dernier.
Une vie de rencontres
Eric Fraj a multiplié les expériences et les rencontres. Il a ainsi partagé la scène avec des grands artistes qui sont comme des frères et sœurs en humanité : Vicente Pradal, Lluis Llach, Colette Magny, Claude Marti, Guillaume Lopez, Paco Ibanez, Angel Parra, Rosina de Pèira ou Claude Sicre pour ne citer qu’eux.
Pour ce double disque, il a réuni plusieurs musiciens complices qui baignent dans des influences musicales qui sont les siennes : la chanson traditionnelle, la variété, le flamenco, la musique latino-américaine. C’est Morgan Astruc (arrangements, guitare et palmas) qui va faire le lien entre les 2 formations qui vont jouer sur le disque. Côté batterie, Simon Portefaix ou le percussionniste Hervé Chiquet. Evidemment, on retrouvera Guillaume Lopez, le complice de toujours qui signera des arrangements ainsi que flute, cornemuse et voix. « Guillaume a composé quelques chansons. Il a pris la tête d’une équipe. J’aime bien son « duende », son feeling. Il a de la sensibilité et une imagination folle. Il fait des impros extras. C’est un grand technicien, un grand pro dans la composition et les arrangements. J’aime son éclectisme qui correspond au mien. »
A l’accordéon, Thierry Roques, musicien indispensable et véritable caméléon qui se glisse dans tous le styles, Clairveau Ramsamy à la contrebasse, le tout sous la houlette de Mingo Josserand qui signe la prise de son, les arrangements, piano Fender et claviers.
Toute la richesse musicale d’Eric Fraj est là. « La vida » avait donné lieu à un spectacle en octobre 2018. Le disque sera différent avec des inédits, des nouveaux arrangements.
A l’image de la pochette, l’arbre est toujours vert, quillé, planté. Les ramifications sont nombreuses et la vitalité musicale d’Eric Fraj intacte.
Il observe le quotidien pour en faire des spectacles et des chansons. Un mélange bien dosé de cynisme et de poésie. Alex Fredo vient de s’attaquer au sujet du moment : la vaccination. Tourné dans une pharmacie, cette parodie de Jean-Jacques Goldman risque de vous rester en tête un bon moment.
Alex Fredo Photo : Facebook de l’artiste
Alex Fredo est un compositeur interprète né à Paris parti vivre à Montréal à sa majorité. Après plusieurs expériences musicales, c’est plutôt vers l’humour qu’il s’est tourné. « Comme vous pouvez le constater, je suis le fils de Ramzy et Michel Berger ». L’art de la formule, mi provoc mi poète. Habitué des stands up, il s’est rodé lors de premières parties d’humoristes comme Patrick Timsit ou Michel Boujenah, puis une tournée des Zéniths français grâce à Kev Adams.
Dans un article publié sur « Maudits français », on apprend que c’est par Gad Elmaleh que tout a commencé : « J’étais venu à l’Olympia pour une interview et la personne qui devait faire sa première partie a annulé,” explique-t-il. Gad Elmaleh l’aurait “jeté sur scène”.“J’en ai profité pour faire quelques blagues et c’est parti comme ça…”.
Chansonnier des temps modernes, il aime la variété française. Et donc JJ Goldman, dont il reprend à sa façon le tube « Envole moi » qui devient la supplique « Vaccinez-moi ». Une parodie qui ne manque pas d’air pour retrouver la liberté.
Alex Fredo – Vaccinez-moi !
Il pousse la parodie jusqu’à reprendre le timbre de voix de Goldman, un synthé presque d’époque. Des paroles bien senties, entre humour et sérieux. Avec Jo Brami en pharmacien très drôle et des pseudo-clientes qui se lâchent dans la danse. Une chanson sous forme de piqure de rappel du Monsieur Tout le monde qui a sa dose. D’ailleurs, en attendant les siennes, il avait déjà sévit lors du premier confinement. Toujours dans la variété, avec Francis Cabrel dans son univers : « On va tous mourir ».
Crédible dans le chant, plutôt drôle et juste dans le texte, pas démago, une bonne dose de rire, un vaccin sans rappel pour l’instant, comme une antidote à la morosité du moment. « Envole-moi loin de cette fatalité qui colle à ma peau » chantait Goldman.
En 1980, Peter Gabriel enregistre un hymne poignant et engagé dédié à Steven Biko assassiné lorsqu’il était dans une prison sud-africaine. Une chanson d’une puissance incroyable qu’il ne manque jamais d’interpréter en concert. Il vient de réenregistrer ce tube mythique avec 25 musiciens dont Angélique Kidjo, Yo-Yo Ma et le bassiste Meshell Ndegeocello.
Peter Gabriel et les musiciens de Biko. Capture You tube
September ’77 Port Elizabeth weather fine It was business as usual In police room 619
Un acte « banal », comme il y en avait beaucoup dans les geôles sud-africaines lorsqu’on est noir. Un fait inacceptable pour le chanteur humaniste engagé Peter Gabriel, ami de Nelson Mandela pour lequel il a fait plusieurs concerts lors de sa sortie de prison. Pour ceux qui ont assisté comme moi à plusieurs concerts de Peter Gabriel, la puissance de cet hymne est incroyable. Un recueillement, un respect et des poings qui se lèvent à l’unisson, une humanité profonde.
Plus de 40 ans après, l’artiste anglais décide de réenregistrer la chanson, dans le cadre de l’initiative « Playing for Change’s Song Around the World » et le Fonds des Nations Unies pour la population pour célébrer le 75e anniversaire de l’ONU.
La force de l’enregistrement initial est préservée, la voix de Peter Gabriel garde sa puissance, des musiciens et chanteur viennent raviver la flamme dans une tension extrême.
Comme souvent avec Gabriel, la fusion marche, avec un vrai apport de chaque artiste, une sono mondiale brillante qui fait de la place à tout le monde, quelle que soit sa culture. La magie perdure, l’engagement du chanteur et le racisme aussi. Dans une interview au journal Rolling Stone il déclare : « Bien que la minorité blanche du gouvernement sud-africain est éteinte aujourd’hui, le racisme que l’apartheid représente et qu’on retrouve aujourd’hui partout dans le monde n’a pas disparu. »
Cette « nouveauté » ne comblera pas le manque immense pour le public de fans, sevré de nouvelles chansons. D’après l’artiste, plusieurs inédits joués lors de concerts ont été enregistrés. Alors pourquoi pas un nouvel album…
Le streaming, nouveau sésame pour venir à la rescousse d’un monde artistique en détresse. Plusieurs salles de spectacles organisent des concerts retransmis en streaming sur les réseaux. Le premier Netflix exclusivement musical français vient de voir le jour à Toulouse. Quels sont les artistes proposés ?
Les 4 fondateurs d’ALLIVE Photo : Allive
Depuis le 22 février, vous avez la possibilité de vous abonner à cette nouvelle plateforme exclusivement musicale et proposant du live lancée par une start-up toulousaine.
Une rémunération différente des artistes
Moyennant 4,99 € par mois ou 49,99 € par an, un panel d’artistes essentiellement émergeants vous est proposé. Des vidéos d’artistes dans tous les genres musicaux mais captées dans les conditions du live. Les vrais lives d’avant la pandémie ou ceux enregistrés sans public post covid. Dans un premier temps, ce sont les artistes, les maisons de disques ou les salles de concerts qui proposent à la plateforme ces contenus. Avec comme premier principe, de rémunérer différemment les artistes. Manuel Darrault l’un des 4 fondateurs: « Cette plateforme est un contre-pied au niveau de la technologie et de la rémunération. D’abord il n’y avait pas jusqu’à présent de plateformes vidéos dédiées à toutes les musiques. Sur 4,99€ que coûte l’abonnement, 1,09 € vont dans l’enveloppe artiste, soit 4 fois plus que sur un autre site. Ensuite, ces 1,09 € seront rétribués aux artistes en fonction du temps de visionnage et non au nombre de vues. Plus un artiste va fédérer, plus il sera rémunéré ».
C’est le principe de l’User Centric : l’abonné rétribue les artistes qu’il a réellement écoutés et non au prorata de l’utilisation de la plateforme selon le Data Centric, une méthode utilisée par la majorité des sites de streaming.
30 nouveaux artistes régulièrement
La plateforme ALLIVE est opérationnelle depuis le 22 février. La première semaine, 30 artistes ont été sélectionnés. Ce sont tous des artistes émergents que la start-up veut aider à percer. A l’arrivée, cinquante heures de live accessibles. On y retrouve notamment le groupe nancéen OBLIQ. 4 musiciens et une chanteuse à la voix puissante sur une musique d’influences rock progressif.
Parmi les formations coups de cœur du site, les 3 frères qui constituent le groupe RUNNING TREE. Plus pop et folk, ce groupe vient de la région lyonnaise.
On y croise aussi des groupes électro comme ENTOARTIX ou encore DANIEL MIST aux atmosphères mélancoliques sous fond d’électro hip-hop.
Autant dire que tout le monde devrait y retrouver son bonheur musical. La plateforme réalise aussi des partenariats, notamment avec une autre plateforme musicale : Groover. Lancée en octobre 2018, Groover met en contact les artistes qui veulent promouvoir leur musique avec les médias, les labels en quête de talents émergents. Une sorte de laboratoire participatif (n’importe qui peut devenir un auditeur des morceaux envoyés par les artistes) pour faire émerger de la multitude les talents de demain. Alvin Chris est ainsi passé par là.
La plateforme fait le pari que le streaming musical peut intéresser durablement un public. Tout va dépendre de la qualité et de l’originalité des contenus proposés. A terme, Allive veut aussi réaliser ses propres vidéos en organisant des sessions dans toute la France, dans des salles de concerts. En ligne de mire, un festival qui permettrait de faire découvrir sur scène les artistes qu’elle défend. Si ce nouveau mode de diffusion vous intéresse, la plateforme Allive est toujours à la recherche de nouveaux artistes.
Poétique mais souvent caustique. Quand il égraine ses accords de guitare il pleut des cordes sur « Les Confinis ». Lors du premier confinement, Pierre Perret avait fait un tabac avec cette chanson, fumant au passage quelques protagonistes du moment. A 86 ans, le couvre feu continue de l’enflammer. Il sort un double CD avec 3 inédits.
Photo du double CD de Pierre Perret
« Mes adieux provisoires » c’est le titre de la dernière tournée et du double CD qui est sorti cette semaine. Un chant du cygne qui donne des signes de résistance. Si les 2 concerts prévus à Pleyel ont été reportés 3 fois, ils sont programmés les 30 et 31 octobre 2021. Cette prolongation subie donne des ailes à Pierre Perret, toujours aussi à l’aise pour mettre les doigts dans la confiture et tartiner sur la bêtise humaine.
Toujours le virus
Pour les vœux de 2021, le chanteur natif de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) revisitait son tube « Vaisselle cassée » pour mettre la fessée à l’actualité pandémique et ses gestionnaires hasardeux. « Le virus à maman » où le nouveau vaccin contre la connerie.
Après l’confin’ment / S’y a moins d’macchabés / Après l’couvre feu / Y’a trois plus d’bébés !
Bientôt… Des bisous sur les paupières et des patins d’enfer
Encore plus poétique mais tout autant poil à gratter, le Pierrot lunaire est allé au « Grand Echiquier » de France 2 pour avancer ses pions. Avec un beau cadeau : cette magnifique chanson « Bientôt ». Sous le regard amusé et admiratif de Carla Bruni et Benjamin Biolay, la chanson se veut résolument optimiste. Il se dit prêt pour chanter « Lily » et « Les colos » bientôt. Emmené par l’accordéon de Gilou de plus de 10 ans son cadet, Il envoie valser les décideurs laissant fermés ces commerces non essentiels « dont ils auraient mieux fait de se nourrir, plutôt que de nous abêtir. » Avec une fin très assassine.
Pierre Perret – Bientôt (Le Grand Echiquier de France 2)
Des chansons virales
« Mes adieux provisoires », une nouvelle chanson arrangée et jouée avec ses amis des Ogres de Barback, c’est aussi le titre du double CD qui vient de sortir. 32 chansons dont 3 inédites (« Bientôt », « Les confinis », « Mes adieux provisoires ») pour se remémorer ce long parcours d’un artiste atypique, capable du plus joyeux comme du plus acrimonieux. Un art quasi inégalé de croquer les mots, de faire grincer, de faire sourire, avec générosité.
Tout est dit dans cette chanson « Mes adieux provisoires ». Une élégie élégante toujours imaginative. Une dernière taffe de liberté avant l’épitaphe d’une longue carrière à la plume aiguisée, pour mieux voler dans les plumes des oiseaux pas drôles. Dans le livret qui accompagne le double CD, l’artiste nous demande d’affuter nos esgourdes. Oui Pierrot, nos oreilles sont -et seront toujours- tout ouïe !
« Sans jamais hésiter, Vous fidèles anonymes, Escaladiez mes rimes, Pour sortir des sentiers, Vous avez échappé, C’est pas toujours commode, aux diktats et aux modes, Loin du prêt à chanter… »
Pierre Perret – Mes adieux provisoires (6 à la maison France 2)
Deux ans avoir reçu une victoire comme « révélation », le guitariste classique Thibaut Garcia concourt ce soir encore pour les Victoires de la Musique Classique. Il n’a que 26 ans, mais déjà beaucoup de concerts dans le monde entier et des récompenses à la clé.
Thibaut Garcia 2019 Photo: Marco Borggreve
Ce n’est pas tous les jours que la guitare classique se fait une place dans la cour plutôt fermée de la musique classique.
Révélation Victoires de la Musique Classique 2019
Pourtant ce soir, l’auditorium de Lyon pourrait voir cet instrument royal triompher sous les doigts agiles de Thibaut Garcia. D’origine espagnole, ce jeune prodige de 26 ans a posé ses cordes dans les plus grandes salles : à Tokyo, Moscou, Paris Nashville… Il est nommé dans la catégorie « soliste instrumental », aux côtés de deux pianistes, Khatia Buniatishvili et Alexandre Tharaud. La guitare classique souvent oubliée viendrait donc se frotter aux cordes plus reconnues du piano.
Reportage France 3 Eric Coorevits/Patricia Chalumeau
Passé par le conservatoire de Toulouse puis celui de Paris, n’allez pas croire que Thibaut n’écoute que de la musique classique. Si de par ses origines il a beaucoup interprété la musique espagnole, il écoute aussi beaucoup d’électro, du rap, du rock…
En 2013, il obtient le premier prix du Concours international de Séville, 2 ans plus tard celui de la « Guitar Foundation of America Competition ». Il est aussi nommé filleul de l’Académie Charles Cros.
Portrait Thibaut Garcia France 3 Occitanie Eric Coorevits (2019)
Une nouvelle Victoire de la Musique lui donnerait encore un nouvel élan pour promouvoir son instrument et sa musique. Il est aussi le créateur de l’événement « Toulouse Guitare » où les jeunes futures pépites côtoient les maestros. Un nouveau rendez-vous est prévu en mars retransmis en streaming sur la page Facebook dédiée.