Résultat

À Munster dans le Haut-Rhin, l’américaine Evelyn STEVENS remporte la dernière bataille de La Route de France 2012 sur le Boulevard Sébastopol. Une victoire au sprint  devant l’australienne Carlee TAYLOR et sa compatriote Kristin MCGRATH. Evelyn STEVENS monte du même coup sur la première marche du podium définitif de cette 6e édition de la Route de France Internationale féminine. JLG

CLASSEMENT GÉNÉRAL FINAL
1 STEVENS Evelyn  USA
2 MCGRATH  Kristin USA
3 TAYLOR Carlee AUS
4 OLIVIER Lise RSA
5 BRAND Lucinda NED
6 PITEL Edwige FRA
7 CILVINAITE Inga LTU
8 TREIER Grete EST
9 CANUEL Karol-Ann CAN
10 MUCCIOLI Dalia * ITA

Ce vendredi 10 août sur la Route de France, l’américaine Evelyn STEVENS s’est emparé du maillot orange à la Planche-des-Belles-Filles. Mais Jean René Godard n’était pas là pour tendre son micro à la belle demoiselle qui venait d’emporter la première grande bataille de la prestigieuse compétition ; privant ainsi plus d’un milliard de téléspectateurs de l’interview historique d’une victoire à la pédale qui aurait pourtant été du plus bel effet sur les centaines de chaînes de TV toutes autant absentes elles aussi… Une 7e étape de 126Km au départ de Morteau dans le Haut-Doubs pour rejoindre La Planche-des-Belles-Filles en Haute-Saône. Cette bande d’asphalte, raide comme une piste de ski (qu’on aura quand même plaisir à retrouver cette hiver, même si ça risque de gratter un peu sous les planches !…) Une ascension dorénavant célèbre sur la planète entière depuis qu’une bande de mecs l’avaient inaugurée avec « les dents de devant » qui rayaient le parquet en juillet dernier. (Je parle évidemment d’une paire de plateaux vissés au milieu du cadre, aux dimensions peut être un peu excessives ce jour là, vu les pourcentages relevés dans le final !) Bon, mais chacun raye ce qu’il peut avec ce qu’il a n’est-ce pas ?!… comme pour ce disque d’une Planche-des-Belles-Filles qui commence à s’user cette année à force de nous chanter sa chanson d’une sculpture spectaculaire en forme d’apothéose himalayenne sur toutes les ondes disponibles… Un disque dont il faut tout de même aussi reconnaître qu’il finit par trouver son public. Des dizaines de milliers de spectateurs en juillet. Bon, oui, beaucoup, beaucoup moins ce vendredi 10 août pour recenser les jolies dents des filles… Mais du monde quand même pour donner du cœur à l’image dans la presse régionale.

L’échappée dans la 7e étape de La route de France/ PHOTO © Martin Sibile

L’échappée dans la 7e étape de La route de France/ PHOTO © Martin Sibile

Une étape en Franche-Comté où à midi ce vendredi 10 août, une autre américaine, Loren Rowney avait encore la belle couleur de leader sur son dos. Mais au passage du cirque de consolation, 6 jeune femmes commencent de nous donner du plaisir dans les voitures avec une belle partie de manivelles à quelques lacets devant le peloton. L’ambition de foncer tout droit vers « la planche » pour faire leurs belles sur un podium où pour l’heure c’est la chanteuse Lorène Devienne qui fait le show. Un sacré beau disque pour le coup ! Au même moment, sur la Route, on voit « Mourir des Roses » et des « Bouteilles jetées à la mer »… Un grand fracas au classement général de la meilleure grimpeuse, et le plan d’une sacrée montée dans les gammes pour finir au pied du tube de l’été. Une Planche qui livre toutes ses promesses, comme le grand orchestre l’avait fait en juillet. Un final où deux américaines n’auront pas eu vraiment le temps de s’appesantir sur le refrain, dont Evelyn STEVENS qui n’aime peut-être pas la musique ?!… Tout comme la première française Edwige PITEL qui du coup, garde sa bonne note générale grâce à sa belle cinquième position sur la ligne d’arrivée. Les deux jeunes françaises, Lucie PADER et Oriane CHAUMET (GSD) montent elles, sur le podium provisoire du maillot de la meilleure jeune au classement général derrière l’italienne Dalia Mucciolli. Jean-Luc Gantner

Une 6e étape de 100KM entre Dijon et Arc et Senans courue à la moyenne d’un peu plus de 38KM/H… Une entrée de la Route de France dans la région de Franche-Comté à haute vitesse ce jeudi 9 août, où l’on a remis le bouquet à l’australienne Loren ROWNEY sur le podium d’Arc et Senans dans le département du Doubs.

Les coureuses à quelques kilomètres de l’arrivée à Arc et Senans/ PHOTO © Ale

Une victoire au sprint face à une Saline Royale qui avait déjà servi de champ de tirs au premier chronomètre du Tour de France favorable à ce Britannique de Bradley Wiggins, décidément imbattable cette année. Un événement, qui cette fois n’a pas nécessairement déplacé des foules cosmiques devant l’architecture de Claude Nicolas Ledoux, mais tout de même !… On pouvait compter quelques dizaines de supporters bien décidés à ne perdre aucune miettes du spectacle d’un règlement de compte sportif à la mode d’un peloton féminin lancé à toute berzingue pour se jeter dans la gueule de la photo-finish… Des amateurs de belles compétitions sportives malgré toute l’attention retenue dans l’enceinte d’un stade olympique plein à craquer sur l’autre rive de la manche.

Le sprint sur la ligne d’arrivée à Arc et senans/ PHOTO © Ale

À ce sujet d’un formidable divertissement athlétique… Il faut aussi que je vous dise la beauté considérable de celui dont nous parlons à l’instant. Du charme et tout ce qu’il faut de belle noblesse dans un peloton qui ne fait pourtant pas dans la dentelle pour malmener les classements sur les lignes d’arrivées. Des empoignades à la régulière, des belles querelles de filles comme des luttes à l’ancienne qu’on aurait quelquefois un peu oublié chez les garçons. Une grande guerre sur la Route de France que le public aurait bien tort d’ignorer… à l’heure où les Anglais finissent de nous brûler les yeux de leurs festivités outrancières à portée de canons d’Orléans.

À l’issue de cette 6e journée, c’est toujours l’Américaine Amanda MILLER qui garde le maillot de leader avant de rejoindre les reliefs du Haut-Doubs. Interviewée sur la ligne d’arrivée, la Bourguignonne Béatrice THOMAS, 51e de l’étape, nous a témoigné son « appréhension » pour cette deuxième journée en Franche-Comté. Une 7e étape de « bûcherons » au départ de Morteau pour rejoindre « la Planche-des-« Belles-Filles » vue comme un vrai calvaire dans le peloton. Peut-être ce martyre légendaire de trois « pucelles » sur les sommets de Haute-Saône… qui imprègne encore les esprits des jeunes femmes d’aujourd’hui… Mais bon ! pardonnez-moi cette impossible digression pour revenir à cette course dont je vous parle, de quelques brillantes héroïnes qui m’auront par leur panache et leur verve au combat, un peu ébouriffé l’esprit je l’avoue.
Edwige PITEL en termine à la 44e place de l’étape, toujours première française au général à la 18e position avec 1’51’’ de retard sur le maillot orange. Sandrine BIDEAU 4e. La nordiste Fiona DUTRIAUX 10e.
Jean-Luc Gantner