Dimanche. Il pleut. Ou plutôt il crache. Ce machin grisonnant et humide qui empêche d’imaginer sereinement une belle sortie en longueur sur les routes de la Comté. L’envie d’un chouette parcours de 150 km au moins et semé de bosses de toutes sortes autour de la vallée de la Loue, sur le plateau d’Amancey, ou un peu plus loin encore pour remonter le Dessoubre, escalader le Noirmont depuis Damprichard ou grimper depuis les gorges du Doubs vers la Chaux-de-Fonds… Une de ces randonnées à fond de train qui me rapporterait certainement quelques « Kudos » supplémentaires sur Strava™ !... Dimanche, jour d’un 104e Milan San Remo… pour se consoler de laisser sa machine au garage un si beau jour comme ça ! La « Primavera » qui s’est invitée à la messe cette année, mais toujours pas à la Télévision française. Un Milan San Remo du dimanche pour la première fois de sa carrière au lieu d’être forcé de s’élancer le jour d’une autre forme de courses traditionnelles dans les allées du supermarché. On pense à tout au pays des Tifosis ! 298 km d’une formidable bataille annoncée dont je commence par chercher l’horaire de diffusion sur France 3, « la chaine du cyclisme » comme on l’entend chaque jour pendant la grande course de juillet. Mais dans l’ordre du beau programme de l’après-midi : le tiercé, puis Maigret et Chabada… plutôt qu’un peloton à l’attaque dans la Cipressa. Pas de quoi s’arc-bouter sur sa télécommande au pied du Poggio ! À moins que je ne me sois trompé de dimanche ? À moins que je ne confonde une chaine de vélo avec la graisse qu’on met dessus pour éviter que ça grince vu la redevance qu’on paye pour voir notre sport préféré diffusé au rayon des chaînes concurrentes et payantes… En l’occurrence « Bein Sport » pour cette fois. Alors que le prochain Tour de Catalogne sera retransmis lui sur « Eurosport ». De quoi se ruiner en abonnements qu’on nous oblige à multiplier pour seulement quelques courses par an coincées au milieu de réunions de snooker.
UN DIMANCHE SUR INTERNET !
Un dimanche à chercher une combine sur Internet pour me mettre en selle sur une course ou une autre sans avoir à mettre le nez dehors. Deux heures de recherche sur un écran brodé de messages publicitaires pour n’aboutir à rien entre des demandes de plugins impossibles à installer ou des applications dont les sites choisis me réclament sans cesse une nouvelle mise à jour. De quoi rêver d’une machine à remonter le temps, au temps où le cyclisme se regardait encore du bord de la route avec les copains un saucisson-bière au lieu d’un plateau-télé-ordi. Un temps d’avant le monde réel converti en pixels sur nos écrans débordés. Cette manière comme j’aurai peut-être dû m’inspirer pour rejoindre un « prix de Bologne » près de Chaumont, ou un « Troyes-Dijon » au menu du calendrier amateur ce dimanche. Une course où l’on trouvait un gros peloton de Franc-Comtois sur la liste d’émargement, dont l’Amicale Cycliste Bisontine montée en force avec son président, et le CC Étupes décidé à prendre sa revanche après un début de coupe de France Elite un peu en dessous ses moyens. Un bon dimanche dont j’ai finalement entrepris de dresser la liste de tout ce dont je vous aurais bien parlé depuis deux semaines, mais dont le temps m’avait manqué pour tout mettre en ligne à temps.
Nacer Bouhanni & Geoffrey Soupe (FDJ) – Paris Nice 2013/ PHOTO © Pressesports
Yann Offredo et Nacer Bouhanni (FDJ) – Paris Nice 2013/ PHOTO © Pressesports
Comme la chute du vosgien Nacer BOUHANNI avec son beau maillot jaune sur le dos au lendemain de sa victoire sur la première étape de Paris Nice. Ce duo génial de « la Française des jeux » entre le jeune sprinteur champion de France et son poisson pilote Geoffrey SOUPE en plein sur la ligne d’arrivée de Nemours. Geoffrey SOUPE, le licencié d’Étupes dans un numéro sensationnel au chronomètre, la veille, lors du prologue à Houilles. Deux images fortes que l’on préfèrera retenir de cette 71e édition de la course au soleil, comme celle de ces 3 français sur le podium le soir du 4 mars, avant qu’un peu de pluie sur un passage piéton rendu glissant ne foute tous nos espoirs de supporters en l’air.
UNE MAUVAISE CHUTE DE NACER BOUHANNI SUR PARIS-NICE ET ARTHUR VICHOT PLUTÔT BIEN SUR TIRRENO-ADRIATICO
L’inéluctable loi du sport. Un Paris Nice finalement remporté par un australien, Richie PORTE (Sky) au nez et à la barbe de l’américain Andrew TALANSKY, dépité d’avoir dû lâché sa jolie tunique si près du but pour une vraie bourde tactique. Sylvain CHAVANEL en vert dimanche 10 mars au bout du col d’Eze et 5e du général à deux places derrière le premier français Jean-Christophe PERAUD (AG2R La Mondiale). Cette information aussi, bien évidemment passée inaperçue au début de la 6e étape au départ de Manosque, mais pour laquelle les Jurassiens ont dû prêter une oreille particulièrement attentive. L’abandon du Jurassien Alexis VUILLERMOZ, la jeune recrue de l’équipe (Sojasun) qui participait à la première course World Tour de sa carrière. Une chute à 20km de l’arrivée de la 5e étape avait fini par contraindre le spécialiste de VTT à rendre les armes au départ de l’ultime étape en ligne pour rejoindre la Promenade des anglais.
Lors d’un planning à peine décalé, deux Franc-Comtois sous les couleurs de la (FDJ) affrontaient la difficile Tirreno-Adriatico. 7 étapes bien arrosées cette année, à l’issue desquelles Arthur VICHOT termine à la 28e place, quelques kilomètres après l’abandon du Haut-Saônois Laurent MANGEL. Une « course des 2 mers » remportée pour la deuxième fois consécutive par l’italien Vincenzo NIBALI.
Un dimanche bien enfoncé dans l’endroit le plus matelassé du salon en attendant les résultats de la journée sur quelques rendez-vous amateurs et pour découvrir le nom du vainqueur d’un « San Remo » 2013 arrêté par la neige Entre le km 117 et le km 163 avant d’être relancé d’Arenzano. Un drôle de dimanche, si vous voyez le boulot !
JL Gantner