Le nouveau « tandem » fédéral a —comme il était prévu— choisi un cadre Franc-Comtois pour faire avancer la nouvelle bicyclette de course nationale avec le président Lappartient dorénavant aussi au guidon de l’Union Cycliste Européenne.
Élu aujourd’hui samedi 9 mars à la présidence du tout nouveau Conseil Fédéral de Cyclisme, le Franc-Comtois Gilles Da Costa dit vouloir débuter son mandat dans un esprit de « complémentarité » face au bureau exécutif de l’instance Nationale. Une assemblée dirigeante qu’il avait d’abord ardemment combattu il y a quatre ans, notamment avec le Rhône Alpin Michel Callot (un proche du responsable du Cyclisme Franc-Comtois) avant d’estimer que David Lappartient commençait d’entreprendre les premières réformes « nécessaires » au besoin de transparence réclamée par les comités régionaux.
Gilles Da Costa à Paris (18/10/2011) devant les caméras de France 3 Franche-Comté lors de la présentation du Tour de France 2012/ PHOTO © France Télévision 2011
Choisi par ses collègues pour 15 voix* « seulement » sur les 32 membres élus le 23 février dernier lors de l’assemblée générale, Gilles Da Costa seul candidat en lice pour diriger ce collège inédit dans l’histoire de la vie politique fédérale, a dû faire face à une réelle opposition de principe. « Le même groupe qui s’oppose à moi depuis le début » réagit le nouveau président joint au téléphone après son élection.
Le dirigeant franc-Comtois qui explique devoir toujours ferrailler « auprès d’une mouvance plutôt conservatrice » peu encline à cette « vision d’un cyclisme différent » qu’il défend depuis 4 ans. « J’avais été le seul par exemple » commente Gilles Da Costa « le seul à émettre une opposition sur ce projet proposé par David Lappartient de chercher à imposer à ASO le retour des équipes nationales sur le Tour de France. Un projet fédéral non concerté qu’on nous demandait de ratifier sans aucune discussion préalable. » L’idée visait —tout le monde l’avait bien compris— à imaginer un moyen pour reconstruire l’image d’un cyclisme défait par les affaires de dopage. « Sur le fond, pourquoi pas ? On pouvait discuter ? Mais on a choisi une méthode très Franco-Française… Celle de faire cavalier seul dans cette histoire et sans concertation préalable avec les principaux interlocuteurs. Pour finir, l’équipe de Christian Prudhomme s’est tout de suite fendue d’une fin de non recevoir sur le sujet. Pour autant, la question reste posée de savoir si la dégradation de l’image de notre discipline impacte ou non nos activités courantes, et comment la France, une nation importante du cyclisme, peut se faire entendre ».
UN MODE DE GOUVERNANCE ENTIÈREMENT REFONDÉ
Un cyclisme « dont le mode de gouvernance serait entièrement refondé ; plus transparent, et dont les acteurs, d’où qu’ils agissent sur le territoire, se sentiraient plus proches, dans toutes les disciplines concernées ». Une des grandes propositions du premier élu à la tête d’un Conseil pour lequel il avait fortement milité pendant des mois auprès de David Lappartient. Une idée fixe qui a fini par s’imposer dans le paysage un peu catastrophique des relations entre l’instance et sa base depuis longtemps. (Cet épisode de la récente démission de Florian Rousseau aux commandes de la piste Française, comme preuve ultime d’un divorce largement consommé entre l’exécutif fédéral et « le terrain ». Ce week-end, les partisans de Gilles Da Costa peuvent imaginer que le cadre de la réforme envisagée est d’ores et déjà soudé, et qu’il ne reste plus qu’à enfiler les roues avant de se lancer dans la première campagne de compétitions avec l’arrière garde politique du peloton fédéral.
« UNE GRANDE CONSULTATION AVANT UN GRAND CHANTIER DE RÉFORMES »
Le nouveau « numéro 1 bis du cyclisme Français » comme l’ont désigné quelques confrères, se lance dans cette nouvelle aventure, convaincu de plusieurs chantiers essentiels à mettre en œuvre comme cette réflexion à mener sur l’implication des clubs et des comités régionaux dans l’exercice de la politique fédérale. « Il nous faut rétablir le sentiment d’appartenance des clubs et du monde cycliste à leur représentation nationale. Nous lancerons d’abord une grande consultation auprès de tous les comités pour définir les besoins ». Mais c’est aussi sur la formation des dirigeants que Gilles Da Costa entend faire peser la voix du tout jeune Conseil sur la feuille de route fédérale. « Il nous faut rapidement créer un outil, un institut de formation des cadres du cyclisme pour faire face aux nouveaux enjeux auxquels sont confrontés les clubs. Le problème du financement, les contraintes administratives de plus en plus complexes. Un autre point important sinon le plus important concerne les ressources de notre instance. Cette fédération est pauvre et n’a aucune culture de la recherche de financements externes. On met la pression sur les clubs pour tenir le budget de 15 millions d’euros annuel, juste, juste. Et la livraison du nouvel équipement à st Quentin en Yvelines (NDLR : Le nouveau vélodrome en cours de construction dans la région Île de France et qui servira de futur siège social de la FFC.) ne fera qu’ajouter un surcoût. Il faut absolument trouver de nouvelles recettes en s’appuyant peut-être sur le modèle du cyclisme professionnel sur route. Envisager des prestations de services… Le problème posé par le Haut niveau est entièrement lié à ce problème de ressources. En avril prochain, il sera question de choisir un nouveau DTN (Directeur Technique National) en remplacement de Isabelle Gautheron. C’est un poste clé pour préparer la prochaine échéance Olympique à Rio. En résumé, un chantier énorme sous les dossards des 32 membres élus de la nouvelle assemblée dont on ne sait pas encore de quelle réelle influence celle-ci pourra bénéficier dans les mois à venir sous l’autorité de son capitaine de route Franc-Comtois en tout cas très motivé dans la perspective de l’exercice… Une assemblée dont il a d’ores et déjà été prévu qu’elle se réunira pour délibérer trois ou quatre fois par an (Le prochain Conseil Fédéral FFC se tiendra en juillet prochain). Une assemblée sans laquelle plus rien ne saurait être tranché par la seule voie d’un bureau exécutif aux pouvoirs néanmoins considérablement renforcés ce début d’année. « Pas un contre pouvoir, mais une véritable force complémentaire » conclut l’ancien coureur cycliste rompu à l’importance d’une saine collaboration dans les échappées au long cours, et malgré toutes les divergences d’opinions qui prévalent une fois les podiums consommés ». Jean-Luc Gantner
Outre le Président Gilles Da Costa, trois autres Franc-Comtois participent aux commissions du nouveau Conseil fédéral :
Eric PIHET (Commission BMX)
Philippe BERTEAUX (Commission VTT)
Roger CHEVALIER (Commission Jeunesse)
*(29 votants : 15 « pour » / 5 « nuls » / 9 « blancs »)