11 Jan

FRANCE DE CYCLO-CROSS/ LE MATCH MOUREY-DUVAL/ 2

La Franche-Comté accueille la bataille de l’hiver ce week-end à Nommay. Une course au titre national dans laquelle deux hommes se détachent nécessairement du peloton des principaux protagonistes engagés sur l’épreuve la plus importante de l’année pour le Cyclo-cross Français. Deux hommes qui se connaissent bien et qui s’apprécient pour avoir couru plus jeunes sur le même circuit et partagé le même maillot professionnel à la FDJ en 2009. Francis MOUREY, multi champion de France de la discipline et Aurélien DUVAL qui avait enfilé le beau maillot l’an passé dans le Morbihan.

2/ AURÉLIEN DUVAL

Aurélien DUVAL. 24 ans. Champion de France en titre de cyclo-cross.Le coureur habite Renwez. Une commune proche de Charleville Mézières, mais située surtout à quelques kilomètres de la Belgique où le jeune Ardennais a enchainé les manches du Superprestige dominées par Sven NYS depuis le début de la saison !…)

C’est Max, le papa d’Arthur VICHOT, qui m’avait donné rendez-vous chez lui à Colombier-Fontaine. Juste à quelques kilomètres du circuit de Nommay dans le Pays de Montbéliard. Le champion de France collait des boyaux dans l’atelier depuis le début de la matinée ; ou plutôt celui où Max monte ses fameuses Max-Wheel®. « Un jour Aurélien m’a téléphoné. Il avait des problèmes de matériel. Alors j’ai décidé de l’aider. » m’annonce tout de suite l’ancien coureur et vendeur de la marque de roues artisanales réputées. Arthur (vainqueur d’une étape du Dauphiné au début de l’été dernier) était déjà parti en Corse pour effectuer un stage avec la FDJ sur les premiers kilomètres du prochain Tour de France. Dans la cour, un camion barre l’entrée du domicile. Celui d’Aurélien DUVAL emprunté à l’entreprise de son père, avec son nom imprimé sur la taule grise un peu usée, et celui de ses sponsors (son club, son département…). Le véhicule sert à la fois d’atelier de mécanique, de garage pour le matériel et d’hôtel improvisé au jeune champion lors de ses déplacements sur les compétitions internationales.

Aurélien Duval et Max Vichot à Nommay / PHOTO © JM Picard

« Sans équipe, je dois me débrouiller tout seul. Trouver mes propres sponsors pour obtenir du matériel. Je dois tout gérer en plus de mes entrainements et de mes compétitions, alors ça complique un peu ». Le camion ? Aurélien avoue qu’il préfère finalement ce mode de vie ambulant. « Je me sens bien comme ça, dans mon coin. Je vis ma vie et je n’ai de compte à rendre à personne ». Chez les VICHOT, son amie Elodie et Lou, sa fille de 2 ans, trouvent un sol un peu ferme pour quelques jours. Une aide réconfortante avant la grande bataille de cette fin de semaine.  Depuis sa victoire il y a tout juste un an à Quelneuc dans le Morbihan. Le coureur Ardennais n’a toujours pas retrouvé une équipe professionnelle qui lui ferait confiance depuis son retour de suspension (2010 – 2012). « Le maillot de champion de France ne m’a pas apporté grand chose » explique Aurélien. « Je continue de préparer le camion et de laver mes vélos tout seul. Si rien ne change, je ne sais pas si je continuerai le vélo. Je ne réclame pas un salaire de ministre, mais juste de quoi me préparer dans de bonnes conditions. Le coureur venu du moto-cross avant de gagner les championnats de France juniors dans sa nouvelle discipline, peu avant ses 18 ans, avait continué de briller sur tous les circuits lorsqu’il courait chez les espoirs. Son titre de vice champion du monde l’hiver 2007-2008 par exemple… avant de signer un contrat pro à la FDJ l’année d’après. Aujourd’hui. C’est comme si tout était à refaire !… L’Ardennais se dit moins en forme que lors de sa course fédérale en 2012. « Une année noire. Mais ça va. » Quelques ennuis de santé, et aucune victoire significative à noter en Belgique où il a couru depuis le début de la saison sans mettre un pied sur une course Française. Certains le lui reprochent. « Je comprend, mais je n’ai pas vraiment le choix. Je dois aussi gagner ma vie. Je fais du vélo pour manger. Si je dispute les manches du Challenge National, même si ça veut sourire, ça ne me rapporte rien. Et puis lorsque je roule sur le Superprestige, je suis avec les meilleurs du monde. Ça change tout ! Si Francis MOUREY changeait son programme au lieu de viser le Challenge, il aurait les capacités de devenir champion du monde, c’est sûr ! En tout cas, dimanche je ferais tout pour reconquérir le maillot.» Et Francis, justement. Ton principal adversaire ? « Je l’apprécie vraiment. Il m’a déjà hébergé dans le passé. J’aime bien son côté humain. Francis MOUREY, c’est un palmarès. Toujours bien placé dans les manches de coupe du monde. Ce sera le client N°1 dimanche ; mais ça ne m’impressionne pas. Non. Personne ne m’intimide. Je suis toujours un peu stressé ; petite ou grande course, mais pas plus que ça. Si ça veut sourire, ça sourit. En tout cas, ça va être usant à mort ! » Jean-Luc Gantner

1/ FRANCIS MOUREY

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