04 Juin

Le RER C n’est pas passé loin de la catastrophe

IMG_1896Il y a quelques années, une Seine à 6.10 m dans Paris aurait nécessité d’inonder volontairement le tronçon central (5 km dont 2 de tunnel) pour lui permettre de résister au poids et à la pression de l’eau. Mais grâce aux travaux Castor, menés depuis 20 ans tous les étés, le tunnel est désormais suffisamment solide. Une chance car dans le cas contraire, il aurait fallu des mois avant que les trains ne puissent rouler de nouveau dans cette section de la ligne. Certes, depuis plusieurs jours, le trafic est interrompu et les voies sont partiellement inondées, mais rien de comparable en terme de dégâts avec ce qu’aurait occasionné l’inondation complète du tunnel ! IMG_5001Les principaux équipements électriques ont été mis à l’abri avant l’arrivée des eaux et dès que la Seine sera redescendue sous les 5.75 m la reprise du trafic sera envisageable. Les équipes de maintenance sont d’ailleurs déjà à pied d’œuvre pour préparer le terrain : il leur faudra 48h pour remettre les voies en état. La reprise du service n’est pas attendu avant le week-end prochain.

Voyez notre reportage, réalisé avec Nicolas Metauer

► MAJ 08/06/2016 : les travaux de remise en service du tronçon inondé dans Paris ont débuté la nuit dernière, le 7 juin, un premier train a circulé à vide aujourd’hui et la reprise de la circulation est espérée pour la fin de la semaine, au mieux vendredi. Une conférence de presse se tiendra demain, jeudi, à la gare Invalides. Peut-être enfin la fin du calvaire pour les 500.000 personnes qui empruntent chaque jour cette ligne, dont la partie intra-muros est paralysée depuis 6 jours.

► MAJ 23/01/2018 : suite à une nouvelle crue de la Seine, en cette fin janvier 2018, la SNCF a décidé d’interrompre la circulation sur 7 gares intra-muros du RER C dès demain, mercredi 24 janvier : Saint-Michel Notre Dame, Musée d’Orsay, Invalides, Champ de Mars, Av Pdt Kennedy, Boulainvilliers. Au vue des  estimations de Vigicrue, ces gares resteront fermées au moins jusqu’à vendredi. La nuit prochaine, SNCF Réseau a prévu d’envoyer une équipe de grimpeurs  professionnels fermer les baies de ventilation du tunnel intramuros donnant sur la Seine. C’est précisément cette opération, qui altère la conformité du tunnel aux normes incendie, qui entraîne l’arrêt des circulations sur ce tronçon.Les installations électriques et mécaniques situées le long des voies, sur les aiguillages et dans les gares seront par ailleurs mises en sécurité. Ces mesures permettront à SNCF de maintenir un maximum de trains en circulation en dehors de la zone touchée par la crue et faciliteront la reprise normale du trafic à l’issue de l’épisode climatique.

Bertrand Lambert @B_Lambert75

► Pour aller plus loin : Inondation : une situation inédite depuis 50 ans à la SNCF

Inondations : une situation inédite depuis 50 ans à la SNCF

Dégâts liés aux inondations, RER C sous l’eau, reprise attendue du trafic, indemnisation des usagers… le directeur du Transilien, les pieds dans l’eau au milieu du tunnel central du RER C, répond à toutes les questions que vous vous posez, en exclusivité pour Transportez-moi : « on n’a pas connu un telle situation depuis 50 ans !« . Malgré la reprise du trafic sur les lignes P et N, Alain Krakovitch prévient : même si le pire a été évité et les équipements vitaux préservés, il faudra du temps pour retrouver des conditions d’exploitation normales.

Bertrand Lambert

► Pour aller plus loin : Le RER C n’est pas passé loin de la catastrophe avec la crue

05 Mai

EXCLU : nous avons passé une journée avec le directeur du Transilien

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Quand votre train est annulé ou en retard vous le maudissez sans le connaître : Alain Krakovitch, 47 ans et déjà 24 ans de SNCF derrière lui, est pourtant un patron dynamique, accessible et déterminé à moderniser le Transilien. Son crédo : que les 13.000 salariés sous son autorité aient toujours la satisfaction client à l’esprit. Les retards, il n’aime pas ça. Il reçoit d’ailleurs en permanence sur son téléphone les alertes incidents et n’hésite pas à se rendre sur le terrain lorsque la situation l’exige. La difficulté de son métier : devoir gérer à la fois ce qui s’est passé sur le réseau 10 minutes plus tôt et anticiper les 10 ans à venir. Le jour où nous l’avons suivi, nous avons pu assister à l’intégralité de toutes ses réunions, sans exception. Au programme : une démonstration de caméras vidéo intelligentes destinées à équiper le réseau à la rentrée ; un comité de direction où chaque directeur de lignes dispose de 5 min chrono pour faire un point régularité et mettre en avant le dossier de son choix ; une réflexion sur la billétique de demain et les futurs tourniquets de validation de St Lazare et du Grand Paris ; un point sur les travaux à venir ; une visite des différents centres névralgiques de St Lazare, l’une des principales gares du réseau par où transitent chaque jour 600.000 voyageurs ; une visite de chantier de la future tour de contrôle de St Lazare, opérationnelle le 9 juillet ; une rencontre avec des planificateurs, des régulateurs, des gilets rouges… En l’espace de 10 heures (nous l’avons suivi de 8h00 à 18h30), celui qui est directeur du Transilien depuis 2 ans, a abordé des thématiques très diverses, rencontré une dizaine de métiers distincts, avec toujours la même curiosité et disponibilité. Pas de voiture de fonction, mais un vélo (pour venir travailler) et bien sûr un pass navigo (pour se déplacer entre deux rendez-vous). Repas sur le pouce entre deux dossiers. Disponibilité totale pour répondre à toutes les questions. Bref, un directeur « normal » – à l’image de son bureau sans chichi où la seule excentricité est un banc en cuir orange récupéré dans un ptit gris desossé – mais qui gère pourtant la branche la plus importante de la SNCF : chaque jour en Ile de France, nous sommes 3,2 millions à voyager avec Transilien, à bord des 6.000 trains et RER en circulation. Titanesque.

Vis ma vie avec Alain Krakovitch, reportage tourné avec Olivier BadinBertrand Lambert

29 Mar

700 rames neuves d’ici 2021 : la promesse impossible de Valérie Pécresse

IMG_3864-1On ne peut pas lui faire le reproche du manque de volonté. Ni celui de l’inaction. Trois mois après son élection, Valérie Pécresse fera voter demain au STIF une première délibération dévoilant les grandes lignes de sa stratégie pour déployer, d’ici à la fin de son mandat en 2021, les fameuses 700 rames neuves ou rénovées promises lors de la campagne. Le calendrier se veut serré : la SNCF et la RATP sont instamment priés de fournir au STIF, d’ici la fin mai, l’ensemble des éléments techniques et financiers qui permettront de valider, ou pas, les différents scénarios envisagés. Le nouveau schéma directeur serait, lui, présenté dans la foulée, fin juin. Et les commandes se feraient dans la foulée, une fois trouvés les financements (environ 8.5 milliards d’euros).

Pour l’heure, nous ne sommes donc toujours qu’au stade du constat – « l’âge moyen du matériel roulant ferroviaire SNCF et RATP en circulation fin 2015 dépasse 20 ans, et plus de 200 rames ont plus de 30 ans » est-il écrit dans le rapport du STIF N 2016/109 que nous nous sommes procurés – et surtout des intentions. Celles ci sont dans la droite ligne des promesses de campagne faites en 2015 et que nous avions dénoncées, dans un précédent papier, comme souhaitables pour les usagers mais globalement irréalistes dans un délai aussi court.

Le document qui sera fourni demain aux administrateurs du STIF ne fait pas la distinction entre les commandes déjà effectuées (et payées) avant l’arrivée de Valérie Pécresse, les options sur les contrats existants facilement enclenchables (mais à financer) et ce qui est réellement nouveau par rapport au précédent schéma directeur. Selon nos calculs, sur les 657 rames neuves ou renouvelées (+43 éventuelles) envisagées par le STIF, 416 seulement seraient réellement commandées en plus de celles déjà prévues. La différence est de taille. Exemple : 124 nouvelles rames sont annoncées pour le RER E, mais ce renouvellement est connu de longue date. Idem pour les 24 nouvelles rames Mi09 annoncées pour le RER A, déjà commandées. Idem encore pour les 42 rames neuves de type Regio2N sur la ligne R, prévues par le dernier contrat STIF-SNCF signé fin 2015.

L’impact de l’élection de Valérie Pécresse sur le renouvellement du matériel ferroviaire serait donc bien moindre que celui annoncé lors de sa campagne, ou dans les déclarations et communiqués à venir. Les intentions sont là, certes. 416 rames, ce n’est pas rien (c’est 1/3 du parc en circulation) : c’est évidemment une bonne nouvelle pour les voyageurs ! Mais il reste de nombreux points à préciser : le financement, le calendrier ; et la nouvelle présidente de Région va surtout devoir trouver des lignes de production disponibles chez les principaux constructeurs, Alstom ou Bombardier par exemple, ce qui est loin d’être gagné. Affaire à suivre.

Les intentions du STIF, dans le détail, ligne par ligne, à voter le 30 mars : Continuer la lecture

23 Mar

Pourquoi sécuriser les gares à 100% n’est pas possible

bagagesC’est une mesure spectaculaire, sans doute souhaitable, mais qui pose de tels problèmes – humains, financiers et logistiques – qu’elle ne verra sans doute jamais le jour, sauf à y consacrer des moyens colossaux et réaliser des travaux herculéens. Mardi, quelques heures après les attentats de Bruxelles, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que, désormais, « les accès aux zones publiques de transport seront réservés aux personnes munies d’un titre de transport et/ou d’une pièce d’identité ». Il a aussi prôné une palpation et une fouille systématique des voyageurs et des bagages. Mais ces deux annonces sont quasiment impossibles à mettre en œuvre dans les grandes gares parisiennes. Démonstration.

Je vous propose une démonstration par l’absurde en prenant la gare du Nord pour exemple, là où sont déjà installés les fameux portiques de sécurité voulus par Ségolène Royal.

Thalys

Hypothèse 1 : si l’on veut avoir dans les gares une sécurité du type aéroportuaire, à savoir vérification à la fois de la carte d’identité, du billet de transports et des bagages, il faut s’intéresser à la seule ligne fonctionnant aujourd’hui de la sorte, à savoir Eurostar. Eurostar, c’est 3% du trafic de la gare du Nord mais en terme de surface c’est beaucoup plus : si on compte les deux quais réservés, les espaces d’attente, de contrôle, d’accès, de restauration, de commerces, de sanitaires, de lieux de repos pour les personnels douanes et de la police aux frontières, Eurostar occupe environ 13% de la surface total de la gare. Si on veut traiter de la sorte 100% du trafic, que ce soit dans la gare ou à ses entrées, il suffit de faire une simple règle de 3 : il faudrait une gare du Nord 4 fois plus grande ! Une telle perspective est évidemment illusoire, même en imaginant creuser 30 mètres sous terre, sous les actuelles lignes de RER. Continuer la lecture

23 Fév

Petite révolution à la SNCF : désormais les agents en gare pourront verbaliser les fraudeurs

C’est une révolution silencieuse, qui prendra du temps, mais qui pourrait bien sonner le glas des fameux saute-montons devant les portillons. La SNCF a en effet décidé de proposer à ses agents en gare de faire évoluer leur métier : ils peuvent, s’ils le souhaitent, demander à être assermentés, à l’issue d’une formation pointue et rigoureuse (photo).assermentation Fini donc les saute-moutons : les agents pourront désormais constater des infractions, dresser des PV, mettre des amendes et lutter concrètement contre les différentes incivilités généralement constatées en gare : cigarette allumée, crachat, fraude etc… De quoi lutter concrètement contre le sentiment d’impunité de certains et permettre à la SNCF de récupérer au moins une partie des 63 M€ que lui ont coûté la fraude en 2015. Promis, ces agents aux supers pouvoirs ne seront pas des contrôleurs au rabais : ils conserveront leurs missions habituelles (accueil, information, gestion du site…) et ils œuvreront seulement dans leur gare d’origine. Les premières opérations seront menées d’ici quelques semaines, à raison de 3 ou 4 agents présents, de façon dissuasive, derrière les lignes de CAB (portiques en jargon SNCF). Le retour d’expérience incitera alors, ou pas, la SNCF à généraliser l’assermentation de ses agents franciliens. Pour l’heure, seuls les volontaires sont concernés. D’ici à la fin de l’année, 250 agents auront été assermentés, sur les 5.000 travaillant dans les gares franciliennes.

Voyez ce reportage, réalisé avec Laure BignaletBertrand Lambert

10 Fév

Financement, conduite automatique : le prolongement du RER E à l’Ouest se précise enfin

47 km de voies à réaménager, 8 km de tunnel à creuser, trois nouvelles gares à faire sortir de terre (Porte Maillot, La Défense-CNIT et Nanterre-la-Folie) … le prolongement du RER E à l’Ouest s’annonce d’ores et déjà comme un chantier colossal, alors même qu’il n’a pas encore débuté. Il est pourtant d’une importance primordiale : le RER E est le seul à même de pouvoir soulager durablement le RER A en facilitant les voyages entre la Défense et l’est de la région. En l’espace de quelques jours, le projet vient de faire deux grands pas en avant : financier et technologique.

rer_e«Nous avons décidé que l’Etat apporterait une contribution exceptionnelle supplémentaire de 500 M€ pour permettre le lancement du chantier Eole, et ce dès maintenant». Lorsque le Premier ministre, Manuel Valls, s’exprime, samedi dernier, le matin de l’inauguration officielle de la nouvelle gare Rosa Parks, c’est un véritable soulagement pour les défenseurs du projet. Car son financement était dans l’impasse depuis des mois. Certes, la Société du Grand Paris a promis 1 milliard, l’Etat et la Région 1,5 milliard (dans le cadre du contre de plan 2015-2020) et les collectivités concernées près de 500 millions. Il manquait donc 500 millions pour boucler les 3,5 milliards d’euros nécessaires. C’est désormais chose faite.

L’autre avancée est technologique. On le sait, la SNCF veut faire du RER E étendu le RER de demain, avec des rames dernière génération, une gestion du trafic par 1/2 ligne (pour éviter que des incidents à l’est ne se répercutent à l’ouest, et inversement) avec des trains en provenance des terminus est et ouest se croisant seulement sur le tronçon central (autrement dit, contrairement au RER B ou D, aucun train ne parcourra l’ensemble de la ligne, de bout en bout), et surtout un nouveau système d’exploitation des trains. Ce dernier, appelé NExTEO, doit permettre de réaliser un authentique bond en avant en terme de performance et de fiabilité. Il fera circuler un nombre plus important de trains et ce, à une vitesse plus importante (120 km/h). Continuer la lecture

26 Jan

EXCLU : fêtez 120 ans de cinéma en prenant le RER D

Et si le septième art s’échappait des salles de cinéma ? Et si les expositions sortaient des musées pour venir à la rencontre de leurs publics ? Gaumont profite de ses 120 ans pour se taper l’incruste dans une dizaines de rames de RER ! L’opération, inédite, a été réalisée par une équipe spécialisée composée d’agents de la SNCF : ce sont les cheminots qui ont entièrement relooké les wagons et leur travail est assez bluffant. Il met en scène le cinéma et la culture là où on ne les attend pas. C’est sur les rails, au cœur même du réseau francilien, à bord d’un train de la ligne D, aménagé du sol au plafond, que les voyageurs – pas vraiment gâtés ces derniers temps – découvriront une rétrospective sur l’histoire du cinéma. L’inauguration aura lieu ce jeudi. Pour transportez-moi, Geneviève Faure et Nedim Loncarevic nous propose une visite en avant-première ! Bertrand Lambert

11 Jan

Les portillons d’accès aux TGV testés à Montparnasse

Grande première cet après-midi en gare de Montparnasse : les voyageurs du TGV 8415 de 14h04 à destination de Bordeaux devront valider leur billet en passant par un portillon électronique, semblable à celui du métro mais sans tourniquet. Le dispositif, qui n’a rien à avoir avec celui des portiques de sécurité mis en place gare du Nord, a été installé ces derniers jours et c’est pour la SNCF un enjeu de taille, celui de la lutte contre la fraude qui lui coûte chaque année 300 millions d’euros.

portillon monparQuatre technologies distinctes vont être testées pendant plusieurs mois en France, deux à la gare Saint Charles à Marseille, deux autres à la gare Montparnasse. Coût de l’opération : deux millions d’euros. A Paris, quatre quais sont ainsi équipés de ces nouveaux portillons : les quais 4-5 (cf photo) et 8-9, auxquels seuls les voyageurs munis de billets pourront désormais accéder. Finis donc les adieux, larmoyants ou pas, au pied du TGV. Les enfants de bas âges qui voyagent seuls et les personnes à mobilité réduite ne pourront plus être accompagnés par leurs proches, ils le seront par du personnel SNCF. Continuer la lecture

11 Déc

Les nouveautés du transilien pour 2016 : à quelle sauce allez-vous être mangé ?

IMG_3864-1A chaque nouvelle année ses bonnes résolutions… pour la SNCF, 2016 se traduit par de nombreux changements et modifications sur la plupart des lignes du Transilien, suite aux décisions du STIF. Refonte des grilles horaires des lignes L et U, nouvelle desserte sur le RER E via la gare Rosa Parks, renforcement de certaines destinations… petit tour d’horizon de ce qui vous attend dès dimanche. Car, oui, à la SNCF, l’année 2016 débute le 13 décembre … 2015 ! Continuer la lecture