Annonces, crissements, dégazages… les oreilles des voyageurs sont mises à rude épreuve dans le métro parisien. Pour autant, le métro est-il plus bruyant que les autres modes de déplacement ? Quelles sont les mesures mises en place par la RATP pour lutter contre les nuisances sonores ?
Découvrez notre enquête, réalisée avec Olivier Badin et menée avec la collaboration de BruitParif.
Pour compléter ce reportage, sachez que nous avons demandé à avoir une explication quant aux dégazages à quai bien connus des usagers de la ligne 13 (et qui peuvent atteindre 92 décibels selon nos propres mesures, soit au dessus du seuil de dangerosité pour l’oreille)… nous l’attendons toujours. Pourquoi diable ces dégazages n’ont-ils pas lieu en tunnel ???
De son côté, la SNCF a lancé un programme anti bruit en 2008 pour changer les semelles de frein du Transilien et des RER : cette campagne est aujourd’hui achevée. Les semelles composites (qui ont remplacé celles en fonte) ont permis de gagner 3 à 10 décibels près des voies ferrées et 6 à 9 décibels à l’intérieur des rames. Ce qui fait, dans certains cas, une diminution par deux du bruit ressenti.
Longtemps sous-estimée, à la fois par les opérateurs et les décideurs, la problématique du bruit et de ses effets est pourtant un véritable enjeu de santé publique, et pas seulement lorsque nous nous trouvons à notre domicile. Les Franciliens passent en moyenne 96 minutes dans les transports chaque jour, ils sont donc particulièrement exposés au bruit lors de leurs déplacements, que ce soit en voiture ou dans le métro. Acouphènes, troubles du sommeil, stress, augmentation des risques d’infarctus du myocarde : les impacts sur la santé sont multiples, et parfois méconnus. Les études menées par Bruitparif estiment que 75.000 années de vie en bonne santé sont perdues chaque année dans l’agglomération parisienne du fait du bruit environnemental des transports.
Bertrand Lambert