Jacques Grosperrin
Alors que le conseil municipal de Besançon a adopté lundi une motion demandant au gouvernement d’accorder le droit de vote à tous les étrangers dès 2014, Jacques Grosperrin dénonce une manœuvre « électoraliste ». Pour le candidat UMP aux municipales, l’objectif du maire PS Jean-Louis Fousseret est « au minimum, (de) faire plaisir à sa majorité composite, au maximum, (de) faire faussement espérer aux familles étrangères qu’elles pourront voter pour les municipales. » Pour l’ancien député, c’est clair: « si un ressortissant étranger souhaite voter, il lui suffit de demander la nationalité française ». Le reste serait une « remise en cause profonde des fondamentaux de la République… »
Le communiqué de Jacques Grosperrin
A lire aussi:« M. le maire sortant nous habitue clairement à innover sur le plan de la démocratie participative… Mieux en tant que « non candidat officiel aux municipales », il met déjà en oeuvre des accords électoralistes ! Il occupe le terrain du débat sociétal pour faire plaisir à sa majorité composite. Mais quel débat ? Dans les faits il n’y en a pas ! Ou plutôt si, mais le débat n’est pas sociétal, seulement électoraliste. Faut-il vraiment laisser le PC et les Verts déposer la motion et ne devrions-nous pas la déposer nous-mêmes. C’est a priori la seule question importante ? Les Bisontines et Bisontins apprécieront… Ce ne sont pas les problèmes quotidiens des Bisontins qui préoccupent la majorité mais les accords passés et futurs pour les élections à venir…
Donc acte, le vote des étrangers pour 2014 est un débat interne au PS afin de savoir qui de leur parti ou des alliés PC et Verts doit tirer le premier sur des sujets qui sont clairement des remises en causes profondes des fondamentaux de la République…En effet, l’objectif du maire sortant, et je le rappelle « non candidat officiel », est donc très simple : Au minimum, c’est faire plaisir à sa majorité composite, au maximum, c’est faire faussement espérer aux familles étrangères qu’elles pourront voter pour les municipales alors même que cette décision ne sera pas prise… Aveux même de M le Président Hollande ! Car le sujet concerne en premier lieu la Nation quant à sa représentativité et non le seul désidérata démagogique du maire sortant.
Pour ma part, si débat il doit y avoir, c’est parce qu’il y a un vrai enjeu à légiférer. Il me semble qu’une élection ne mérite pas que soit ainsi remis en cause les valeurs essentielles de la Nation. Le droit de vote est un des derniers attributs de la nationalité française. Comme de nombreux débats depuis 12 mois, la volonté de la majorité présidentielle est de légiférer quant à des droits qui existent déjà ou que notre système républicain tolère pleinement. Preuve en est, si un ressortissant étranger souhaite voter, il lui suffit de demander la nationalité française. C’est là une belle démarche d’adhésion républicaine. Notre tradition d’accueil en France est claire : La souveraineté nationale est fondée sur le lien entre citoyenneté et droit de vote. Permettre aux étrangers de voter au motif qu’ils paient l’impôt n’est pas suffisant. Cet argument et digne d’une conception rétrograde et ploutocratique de la démocratie française, qui nous ramène à l’époque du suffrage censitaire où seuls ceux qui payaient l’impôt pouvait voter. Accorder a minima le droit de vote juste pour les élections municipales relève d’une forme de discrimination. Il y aurait donc deux types d’élection : celles auxquelles les étrangers ont le droit de participer et les autres dont ils seraient exclus.
Ne confondons pas non plus, la possibilité offerte aux membres de l’Union européenne de participer au scrutin municipal et la possibilité d’ouvrir le droit de vote aux étrangers en situation régulière. Si les ressortissants communautaires ont le droit de vote aux élections municipales, c’est parce qu’ils partagent avec nous les valeurs sociétales composant les Nations européennes.
J’appelle donc solennellement le maire sortant à ne pas agiter ce sujet fondamental »
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