Le premier tour des élections législatives annonce un rééquilibrage droite/gauche en Franche-Comté. L’UMP, qui avait 11 députés sur les 13 sortants, aura du mal à maintenir son avance dimanche prochain. Derrière le ministre Pierre Moscovici, quasiment assuré de retrouver son siège dans une triangulaire avec l’UMP et le FN, Barbara Romagnan (PS), Etienne Butzbach (MRC) et Eric Alauzet (EELV) sont en position favorable avant le 2e tour. La droite est en position de force dans cinq circonscriptions. Trois duels restent très incertains. État des lieux.
Il y a cinq ans, dans la foulée de la victoire de Nicolas Sarkozy, la droite franc-comtoise avait transformé l’essai dès le premier tour des législatives, avec les réélections de Jacques Pélissard, Michel Raison, Alain Joyandet et Jean-Marie Binetruy. Hier, aucun candidat n’a été élu dès le premier tour. La droite conserve l’avantage, avec 38,85% des suffrages. C’est près de 5 points de plus que la moyenne nationale, et c’est plus de 12 points de plus que le score de Nicolas Sarkozy le 22 avril en Franche-Comté. Il y a donc eu une prime au sortant, avec notamment un transfert d’une partie des voix de Marine Le Pen vers les candidats UMP. Les candidats du Front national perdent plus de 6 points par rapport à la présidentielle. Avec une moyenne régionale de 15%, ils triplent néanmoins leur score de 2007.
Le Front National n’a qualifié pour le second tour que sa chef de file régionale, Sophie Montel, dans une triangulaire qui ruine les espoirs de la droite face au sortant Pierre Moscovici. Le ministre de l’Économie bascule largement en tête de ce premier tour (40,8%).
Avec Pierre Moscovici, la gauche franc-comtoise pourrait avoir une représentation très « plurielle » à l’Assemblée nationale. Dans la circonscription qui a le plus voté Hollande le 6 mai, Barbara Romagnan est en position de force devant la sortante UMP Françoise Branget (39,4% contre 32,6%). Dans l’autre circonscription bisontine, l’écologiste Éric Alauzet n’est devancé que de 26 voix par l’UMP Jacques Grosperrin et devrait bénéficier d’un bon report des voix du Front de Gauche (7,95% pour Annie Ménétrier). Enfin, un autre partenaire du PS pourrait faire son entrée à l’Assemblée: le maire MRC de Belfort Étienne Butzbach a 99 voix de retard sur le sortant Michel Zumkeller (PRV-UMP). Là encore, le candidat de gauche semble avoir plus de réserves de voix que son concurrent.
La droite conserverait au moins 5 sièges
A droite, trois sortants sont en ballotage favorable: Jacques Pélissard (40,9%) et Marie-Christine Dalloz (37,1%) dans le Jura, ainsi que Damien Meslot (40,2%) dans le Territoire de Belfort. Annie Genevard (40,2%) dans le Jura et Alain Chrétien (40%) en Haute-Saône devraient succéder sans trop de souci à Jean-Marie Binetruy et Alain Joyandet. Ils conserveraient ainsi leurs circonscriptions dans le giron de la droite.
De quatre à sept sièges pour la gauche
Trois duels restent indécis: Marcel Bonnot (36%) contre Arnaud Marthey (34,2%) dans le Doubs, Jean-Michel Villaumé (35,4%) contre Michel Raison (33,6%) en Haute-Saône, et Jean-Marie Sermier (37,6%) contre Sylvie Laroche (25,8%) dans le Jura.
De l’issue de ces trois confrontations dimanche soir dépendra l’ampleur du rééquilibrage entre la droite et la gauche en Franche-Comté. Avec seulement deux élus sortants, le PS et ses alliés pourraient avoir de quatre à sept députés dimanche soir.