28 Juin

La gauche, la droite, c'est quoi la différence? La réponse des lycéens de Besançon

C’est un joli petit ouvrage, qui consacre lui-même une jolie histoire. Pendant plusieurs mois, des élèves d’une classe de terminale du lycée Pasteur à Besançon, ont planché sur la politique. Dans le cadre de leur cours d’Education civique juridique et sociale, ces scientifiques ont étudié le clivage droite-gauche en France. Un travail si complet que leur professeur s’est battu pour le faire publier. Le résultat, c’est un fascicule de près de 140 pages. « Un travail collectif qui restera », se félicite Samuel Chaîneau, à l’origine du projet. Le livre n’a été publié qu’à quelques dizaines d’exemplaires pour l’instant. Un pari réussi, « objet de fierté » pour cette classe de lycéens déjà citoyens.

Le travail de ces lycéens a cela de bon qu’il nous rappelle l’essentiel: le sacro-saint clivage droite-gauche qui structure la vie politique de notre pays ne date pas d’hier. Il remonte même à… 1672, et prend réellement forme à la Révolution, quand l’Assemblée se divise entre « les personnes attachées à la royauté et au roi » à droite et « les personnes opposées à la monarchie » à gauche.

Les élèves ont également décrypté l’usage des symboles de chaque camp. Jeanne d’Arc, « jeune fille du peuple courageuse, héroïne de la patrie », est par exemple d’abord célébrée par la gauche, à l’image de Jaurès ou Péguy. Mais la béatification de la fille de Domrémy change la donne au début du XXe siècle: elle devient le « symbole de la lutte contre les ennemis de l’intérieur ». Les nationalistes s’en emparent. Le Front national en fait même un emblème désormais.

L’ouvrage étudie et décode aussi les clichés dont sont victimes les deux camps, une droite trop préoccupée par l’économie et une gauche trop complaisante à l’égard des immigrés.

Pour d’évidentes raisons économiques, le tirage du « clivage droite-gauche » est très limité. Mais si vous connaissez un élève de cette classe TS4 ou si vous passez par le CDI du lycée Pasteur, n’hésitez pas à vous plonger dedans.

L’interview de Samuel Chaîneau, le professeur de philosophie à l’origine du projet, explique sa démarche (vidéo réalisée par deux élèves de la classe)