13 Juin

Jean-Luc Mélenchon à Besançon: "On assume tout à fait"

Le Front de Gauche espère rassembler 2000 personnes autour de Jean-Luc Mélenchon samedi à Besançon

Samedi, le Front de Gauche fait la fête à Besançon. 2000 personnes au moins sont attendues sur le site de la Rodia. Le point d’orgue de cette journée de mobilisation contre l’austérité et la finance sera le discours de Jean-Luc Mélenchon, qui avait rassemblé un peu plus de 11% des électeurs au premier tour en Franche-Comté. Une star de la politique nationale qui a fait ses études ici et qui conserve un « affect » particulier avec la capitale comtoise. Benoît Maillard-Salin, en charge de la communication au Front de Gauche bisontin, répond à nos questions.

Pourquoi une Fête du Front de Gauche à Besançon?

« Historiquement, le Parti communiste, qui est une composante du Front de Gauche, organisait une fête annuelle en juin à Bregille. Le PCF a décidé de passer le flambeau. Les comités locaux du Front de Gauche ont souhaité organiser une réplique de la marche du 5 juin contre l’austérité, contre la finance et pour la VIe République. »

Vous annoncez également vouloir dénoncer les idées reçues. Quelles sont-elles?

« Il y en a plein, comme par exemple l’idée qu’il faut s’en remettre aux technocrates, que l’on n’a pas le choix, que ce n’est plus le politique qui décide. Ce n’est pas vrai. On peut prendre un tas de mesures, comme changer les statuts de la Banque centrale européenne, pour améliorer les choses. Nos responsables politiques se dédouanent de tout cela, et c’est relayé par les médias dominants qui répètent les mêmes bêtises et fonctionnent comme un marteau-piqueur. Si les politiques ne pouvaient rien faire, pourquoi y a-t-il de plus en plus de candidats au poste? Ce n’est pas une question d’argent, parce qu’on gagne plus dans le privé. C’est donc bien parce que c’est là que se joue un certain nombre de choses. Une autre idée reçue: la France n’a plus d’argent. Mais jamais la France n’a été aussi riche. Et en pleine crise, seule une minorité s’enrichit ».

En faisant venir Jean-Luc Mélenchon, vous vous assurez un succès populaire…

« Et on l’assume tout à fait. On nous a reproché, notamment les anarchistes et les libertaires, d’avoir mis en gros le nom de Jean-Luc Mélenchon sur nos affiches. Mais on ne souhaite pas faire une kermesse entre nous mais une grande fête populaire. On est très contents de rassembler beaucoup de monde autour de Jean-Luc Mélenchon. L’objectif, c’est 2000 personnes. »

A-t-il été facile de le faire venir à Besançon?

« Oui, parce qu’il a un affect très positif avec cette ville. Ce fut le meeting le plus réussi de la campagne présidentielle par rapport au nombre d’habitants. Et puis il y a fait ses études ».

Cette relation particulière de Jean-Luc Mélenchon à Besançon fait dire à certains qu’il pourrait s’y présenter l’an prochain aux municipales. Comment réagissez-vous à ces supputations?

« Tant qu’on parle de lui… On laisse dire. Même si c’est noble de gérer une ville, ce n’est pas quelqu’un qui a cette ambition. Il s’intéresse plus à l’échelle nationale ou européenne. Pour nous, ce serait une grande surprise s’il s’engageait aux municipales. Ce n’est pas le projet. »

Pour les municipales justement, Jean-Luc Mélenchon prône des listes autonomes dans une soixantaine de villes, dont Besançon. Pourtant des élus communistes gèrent la Ville avec les socialistes. Pourront-ils leur tourner le dos au moment des élections?

« Le point de rupture, c’est la retranscription locale des politiques d’austérité. Donc on veut bien faire marche commune avec le PS si on n’est pas obligé de voter le budget. Aujourd’hui, le PC est plutôt partisan d’une liste commune avec le PS. Les trois autres composantes du Front de Gauche (Parti de gauche, Gauche anticapitaliste et Gauche unitaire) sont sur une ligne de rupture avec une liste autonome. On votera en septembre ».

Début de la Fête du Front de Gauche vers 11h avec un apéro musical.
Dans l’après-midi, débat avec une délégation des Fralib, concerts et animations diverses.
Discours à partir de 18h.
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