21 Mai

Marie-Christine Dalloz: "mesurer ce qu'ils savaient et pourquoi ils n'ont pas agi"

Marie-Christine Dalloz

La députée UMP du Jura est le seul parlementaire de Franche-Comté à siéger au sein de la commission d’enquête sur les « éventuels dysfonctionnements dans l’action du gouvernement et des services de l’Etat, entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013, dans la gestion d’une affaire qui a conduit à la démission d’un membre du gouvernement », en l’occurrence l’ancien ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac. Entre deux auditions, elle nous a confié qu’elle attendait beaucoup de cette commission, notamment sur le rôle du ministre de l’Economie Pierre Moscovici: « On va décortiquer tout cela et faire la lumière sur cette affaire. Cela est passionnant ». Interview.

Pourquoi avez-vous postulé à cette commission d’enquête ?

« Nous étions beaucoup à en avoir fait la demande. Nous sommes finalement dix députés UMP au sein de la commission, et je suis la seule femme. Je suis ravie de représenter la gente féminine. A la commission des Finances, j’ai eu l’occasion de travailler avec Jérôme Cahuzac ou Eric Woerth. J’ai la volonté de comprendre les mécanismes et le fonctionnement de ce type de dossier. C’est une reconnaissance de mon assiduité à l’Assemblée. D’ailleurs, jusqu’à juillet, je serai désormais obligée de venir le lundi soir à Paris pour participer aux auditions chaque mardi. Du Haut-Jura, c’est impossible d’arriver le matin même. »

Qu’attendez-vous des travaux de cette commission d’enquête ?

« Nous n’aurons pas une vision juridique du dossier. Mais on pense qu’entre les révélations de Mediapart le 4 décembre et les aveux de Jérôme Cahuzac le 2 avril, il y a eu de graves dysfonctionnements dans l’action du gouvernement et des services de l’Etat, l’administration et les ministères. Nous allons tenter de mesurer ce qu’ils savaient et pourquoi ils n’ont pas agi ».

Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie et supérieur de Jérôme Cahuzac à Bercy, est régulièrement mis en cause par l’opposition dans cette affaire Cahuzac. Qu’allez-vous lui demander ?

« Je serai très attentive, en tant que Franc-Comtoise, à ce que dira Pierre Moscovici. Lors de son audition devant la commission des Finances, j’étais porte-parole du groupe et je n’ai pas eu les réponses que j’attendais. Il y a des ombres étonnantes dans ce dossier. On ne peux pas dire en février « Je n’ai aucun doute » alors qu’on demande en décembre aux services de cloisonner et d’établir une Muraille de Chine entre Cahuzac et le dossier. On va décortiquer tout cela et faire la lumière sur cette affaire. Cela est passionnant. S’il y a eu des dysfonctionnements, Jérôme Cahuzac n’est pas le seul concerné ».

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