09 Avr

Pierre Moscovici: "Ce n'est pas dans ce gouvernement que l'on trouvera des avocats d'affaires"

Pierre Moscovici lors des questions au gouvernement

« Vu le contexte », Pierre Moscovici avait décalé son rendez-vous avec le nouveau secrétaire américain au Trésor pour assister aux questions au gouvernement ce mardi à l’Assemblée « auprès du Premier ministre ». Bien lui en a pris. C’est en effet lui qui est monté au front dès la première question de l’opposition, par la voix du député UMP du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle concernant l’affaire Cahuzac. Le ministre de l’Economie a répondu à la place de Jean-Marc Ayrault, pour assurer que la faute « impardonnable » de Jérôme Cahuzac n’était ni celle du gouvernement, ni celle de l’administration fiscale. Il a également annoncé que la majorité entendait agir contre les conflits d’intérêt. « Moi je suis avocat, et j’ai démissionné en 2007, quand j’ai été élu député », rappelle-t-il.

Alain Chrétien et Annie Genevard

Avant de quitter en milieu de séance l’Assemblée pour rejoindre Jack Lew à l’ambassade américaine (un rendez-vous confirmé à la presse hier soir à 23h40), Pierre Moscovici a attaqué l’UMP sur sa proposition de loi d’amnistie pour les exilés fiscaux.

« C’est vous qui faites cela », a-t-il lancé en regardant les bancs de la droite. Parmi les vingt députés cosignataires de cette proposition de loi, figurent les Francs-Comtois Annie Genevard et Alain Chrétien.

Ce qu’a dit Pierre Moscovici à l’Assemblée:

« Il y a eu une faute personnelle, impardonnable, comme l’a dit le Président de la République, mais cette faute n’est en aucun cas celle du gouvernement, en aucun cas celle de l’administration fiscale, une administration exemplaire que vous mettez en cause de façon, j’ose le dire, assez sournoise. Ce n’est pas non plus sous ma responsabilité, qu’a été déposé le 28 mars dernier, soit cinq jours avant les aveux de Monsieur Cahuzac, une proposition de loi visant à proposer une amnistie fiscale pour les exilés fiscaux.  C’est vous qui faites cela. Nous ici, nous avons une démarche qui est celle de dire la vérité, qui est celle de moraliser la vie publique, qui est celle de ne pas tolérer les conflits d’intérêts. Ce n’est pas dans ce gouvernement que l’on trouvera des avocats d’affaires, qui sont en même temps députés. Moi je suis avocat, et j’ai démissionné en 2007, quand j’ai été élu député. »

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