Le texte est presque passée inaperçue, durant l’été. Un projet de loi relatif à l’égalité et à la citoyenneté a été adopté en juillet en première lecture. Un projet porté par Victorin Lurel député PS de Guadeloupe et défendu par plusieurs de ses confrères dont Paul Molac. Dans son article 45 ce projet stipule :
« Les œuvres musicales interprétées dans une langue régionale en usage en France constituent au minimum 4 % de cette proportion d’œuvres musicales d’expression française. »
Un quota refusé par les radios privées et certainement retoqué au Sénat
Un article voté contre l’avis du gouvernement et contre l’avis du président de la commission culture et qui contraindrait les médias à mettre des artistes occitans, bretons, basques, catalans, corses etc…dans leur programmation. Aujourd’hui, tout ceci resurgit dans la presse… Pourquoi ? Tout simplement parce que les radios privées font campagne -via leur syndicat- pour mettre la pression sur les élus et exiger le retrait de cette obligation. Dans Les Echos, on peut même lire cet argument imparable : « Pour les radios privées, ce quota n’est pas applicable parce que les chansons en Corse ou en Créole ne sont pas dans leur ligne éditoriale mais aussi, selon elles, parce qu’il n’y a pas assez de morceaux pour se conformer à cette obligation. » Plus sérieusement, le texte devrait être examiné au sénat début octobre (certainement le 4) et n’a quasiment pas de chances d’être adopté. Dans ce même texte, on trouve aussi d’autres éléments relatifs aux langues régionales, comme par exemple le fait qu’il ne peut pas y avoir de discrimination à l’embauche basée sur le fait de parler une autre langue que le français. Pas de quoi faire la révolution!
Un autre projet de loi avant la fin de l’année à l’Assemblée Nationale
Toujours pas de révolution mais le groupe PS travaille sur un nouveau texte, porté par la députée PS des Côtes-d’Armor Annie Le Houérou. Un projet qui reprend certains éléments de la proposition de loi de Paul Molac soumise au vote le 15 janvier dernier. Le groupe PS s’était alors illustré en faisant voter les absents tant et si bien que les articles avaient été adoptés lors de la séance, mais rejetés lors du vote final grâce à des délégations de vote!
Ce nouveau texte viserait à « promouvoir les langues régionales, non seulement en dotant notre pays d’un cadre juridique stable et renforcé, mais aussi de nouveaux moyens d’enseignement des langues régionales. L’objectif est en effet d’offrir aux collectivités territoriales des instruments de promotion du patrimoine linguistique, notamment dans les domaines de l’enseignement, des médias, de la culture… » selon l’un des co-sigantaires du texte, l’Alsacien Eric Elkouby, lui aussi député (PS). Selon nos informations, le texte pourrait être présenté courant novembre. Pas sûr là-aussi qu’il aille jusqu’au bout…
Lo Benaset