21 Oct

27 octobre : un énième enterrement de la charte européenne ?

Charte européenne des langues minoritaires : un serpent de mer où le France prend un malin plaisir à se noyer. La semaine dernière , nous avons eu confirmation de ce que l’on sait déjà : ce texte signé en 1999 par la France mais jamais ratifié n’est pas prêt de l’être. Pris dans des enjeux politiciens à droite comme à gauche, le président de la commission des lois du Sénat Philippe Bas a sans doute porté un nouveau coup fatal en faisant voter une motion de rejet du texte proposé par Christiane Taubira.

La bataille n’aura pas lieu au parlement, mais simplement sur twitter.

 

 

Alors qu’elle avait la majorité aux 2 chambres, la gauche n’a jamais voulu en profiter pour faire voter ce texte. Il réapparaît maintenant -promesse 56 de François Hollande oblige- et surtout de manière très opportune au moment des élections régionales. Quand à la droite, divisée elle aussi, elle n’a jamais poussé ce texte lorsqu’elle était au pouvoir : Jacques Chirac avait enterré le projet, Nicolas Sarkozy s’était refusé à le rouvrir.

Il ne fait quasi aucun doute que la motion de Philippe Bas sera adoptée mercredi prochain au Sénat privant ainsi cette chambre de débat et de vote sur le texte visant à la ratification. Gérard Larcher a depuis longtemps fait connaître sa position et celle de la droite au gouvernement. Des manœuvres politiciennes qui laissent les langues régionales sans statut et sans texte législatif.

Le comité consultatif pour la promotion des langues régionales mis en place par Aurélie Filipetti en 2013 et auquel avait participé David Grosclaude, n’aura malheureusement servi à rien. Dans ce jeu de dupe, le gouvernement a lancé une « grande consultation » sur la charte européenne, où tout le monde peut participer et autant de fois qu’il le veut… « Une parodie de démocratie  » comme l’indique Philippe Blanchet sur son blog Médiapart.

Ite missa est.

Lo Benaset


Charte européenne par france3midipyrenees

Reportage : Sirine Tijani Olivier Denoun M. Blasco Marie-Alice Dailly Marie-Pierre Fournié