« la vie en arc-en-ciel » ont écrit les uns, « La France en or » ont titré les autres ce dimanche 24 février 2013 en relevant ce formidable exploit de la paire Française. Morgan KNEISKY et Vivien BRISSE champions du monde à l’Américaine sur le vélodrome de Minsk… Mais la Biélorussie est « tellement » loin !… Une quatrième médaille Française dans la spécialité du « Madison » (La course mythique à l’Américaine qui déplaçait les foules d’après guerre). Une couronne mondiale qui s’est donc dispensée de quelques gros titres de la presse TV pour ne pas faire sursauter tout le monde en entendant les cris de joie des commentateurs autrement préoccupés ce jour là. Minsk, où aucune chaine de TV française n’a vraisemblablement réussi à trouver un parking de libre pour stationner une bagnole de reportage. Pas une interview filmée disponible pour raconter à chaud « ce beau parcours des cyclistes hexagonaux sous la coupole du Minsk-Arena malgré une équipe de France diminuée d’un Grégory Baugé et sous le coup d’un peu de rififi récurrent avec sa fédération ces derniers temps ». Une belle campagne. De si belles batailles sportives ! mais loin, si loin des routes du « Tour de France » il est vrai ! Ce sacré PERVIS d’abord… (5 jours de compétition et 3 médailles à lui tout seul !) Et puis BRISSE et KNEISKY pour conclure la semaine… De quoi remplir des colonnes de canards le lundi matin, tout au bout des pages de foot et des rubriques de sports d’hiver. C’est vrai que les journalistes font aussi du ski l’hiver, plutôt que des tours de piste… Mais bon, je m’énerve pour rien. On ne bouscule pas les institutions avec quelques coups de pédales, même bien placées sur un parquet Belarus. Tout le monde sait bien qu’une médaille « n’en vaut pas forcément une autre » sur la scène médiatique… comme le « Blog cycliste » avoue d’ailleurs lui aussi réserver son attention là plutôt qu’ailleurs ; privilégiant les uns aux autres pour des tas de raisons, comme je préfère, oui, tout le monde l’aura deviné, les grandes épopées cyclistes aux compétitions d’art moderne dans les officines politiques…
Une télé un peu en rade dans l’ère d’arrivée du week-end pour filmer les confettis dans le public, les hurlements de joie, les pleurs… Des caméras de télévision un peu arrêtées à la frontière de l’hexagone, mais une avalanche de compliments dans la presse régionale. Des magnifiques images de la victoire à Minsk d’un enfant du pays. Morgan KNEISKY qui « raconte sa course » sous la plume du journaliste Thierry Sandoz dès le dimanche après midi sur Internet, et dans l’édition de l’Est Républicain du lundi 25 février. Le grand quotidien régional qui faisait sa une du début de semaine avec l’exploit d’un garçon devenu comme par hasard, « Roubaisien » sur France 3 Nord-Pas-De-Calais. Pourquoi se gêner ! Quoi qu’après tout… (comme « le Belge », l’entraineur des pistards Bisontins l’a confié à l’équipe de France 3 Franche-Comté lundi) : « Pour ce que les Bisontins, la municipalité Bisontine a fait à ses coureurs en gâchant toute une histoire du cyclisme dans leur propre ville… Tous ces mensonges qu’on a entendus après la destruction de notre piste à Léo Lagrange, de penser à nous et de nous proposer une solution équitable au lieu de dépenser tout notre temps, notre énergie et notre argent dans des voyages à Dijon ou en Suisse pour continuer de rester dans la partie ».
(Ce gâchis aujourd’hui d’une piste Bisontine remplacée par un stade de foot pour le moins prétentieux au regard du niveau de jeu qu’on y voit du haut des tribunes quand même un peur chères pour l’image déplorable qu’on en retire. (Pour l’anecdote, Morgan KNEISKY est un des derniers jeunes coureurs en exercice a avoir débuté sur le vélodrome L. Lagrange aujourd’hui détruit. Là même où en 1980, la foule avait envahi les gradins pour un championnat du monde organisé dans la capitale Comtoise.)« Oui », concluait celui qui a consacré toute sa vie a des centaines et des centaines de gamins pour tout leur apprendre du sérieux et difficile métier de coureur cycliste. « Oui, vraiment, je préfère voir aujourd’hui Morgan qui a commencé chez nous, courir avec son maillot de Roubaix sur le dos. Au moins là-bas, il a maintenant un superbe vélodrome sous la main où le gamin enflamme le public avec son talent. Le Stablinsky, sky… ça finit comme Kneisky, non ? Peut-être un jour, il ne faut jamais perdre espoir… verra-ton ce nom là écrit sur le bois d’un anneau cycliste Bisontin promis depuis bientôt 15 ans. Mais je suis vieux maintenant et il y a des chances que je ne le vois jamais. je n’ai plus confiance en ces gens là ».
Juste un anneau cycliste, deux virages relevés, reliés par deux petites lignes droites pour rendre un peu à Pierre-Yves Bordy ce qu’il a tant donné à la jeunesse Bisontine et au cyclisme Franc-Comtois depuis des décennies et pour pas un copeck. 250 mètres en tout et plutôt agréable à l’œil avec son côté bois écologique et biodégradable qu’on viendrait photographier pour sa ligne moderne et élancée posée au bord du Doubs. Un chouette truc sportif qu’on verrait en entrant à Besançon à côté d’une cité culturelle des arts et de la musique pour n’oublier personne sur le bord de la route, et qui servirait à beaucoup plus de choses qu’on n’y pense un peu trop rapidement. Des entrainements de pistards bien sûr, comme on prépare des combinards à Chaux-neuve grâce à son tremplin aux côtes internationales… Mais surtout de quoi faire tourner des centaines de gamins les jours de semaine pour leur apprendre le métier en toute sécurité comme on fait jouer au hand-ball ou au volley les minots dans des endroits prévus pour ça ; investir sur un avenir de médailles Franc-Comtoises au plus haut niveau pour un investissement qui ne ruinera personne (à peine le prix d’une tribune d’un stade de deuxième division…) Une simple charpente en bois sur laquelle les amoureux du sport pourraient venir applaudir des grands matchs cyclistes régionaux et retrouver les copains en mangeant des frites chaque week-end.
L’art de la piste, toute une histoire française, Franc-Comtoise et Bisontine qui ne demande qu’à renaitre de sa plus belle flamme grâce à un grand monsieur du cyclisme Français, Morgan KNEISKY. Comme de la même manière un autre, ce génial Francis MOUREY aura sans conteste donné sa part à la progression d’une notoriété sans précédent d’un cyclo-cross en Franche-Comté aujourd’hui officiellement numéro 1 en France.
Une revue de presse à propos d’une immense médaille Française qui n’aurait pas été complète sans cette « une » du journal l’Équipe… Oui, bon ! non, bien sûr ! Tout le monde aura bien compris d’emblée le postiche, la supercherie sur cette couverture trafiquée par le Blog Cycliste, en forme de réaction potache à ce qui précède dans le texte et pour ne pas se quitter en restant sur une trop mauvaise impression dans les journaux.
Jean-Luc Gantner