19 Juil

TOUR DE FRANCE/ Le chevalier Riblon « sauve l’honneur » dans l’Alpe…

Il aura sauvé l’honneur et conjuré la plus grande des déveines, depuis la chute hier de son compagnon de route Jean-Christophe PERAUD. (Le coureur tricolore de l’AG2R-La Mondiale, jusqu’alors le mieux placé au général, 9e… mais condamné à quitter le Tour dans les derniers mètres du contre la montre d’Embruns après avoir été projeté au sol, une clavicule brisée. Une vraie poisse dans les rangs français depuis l’abandon de Nacer BOUHANNI (FDJ.fr) lors de la 6e étape !

La victoire de Christophe Riblon (AG2R-La Mondiale) à l’Alpe d’Huez/ PHOTO © ASO

Une « victoire Française » sur ce Tour du centenaire… Et franchement la perspective commençait à manquer de vraisemblance, tant malgré le panache dans les formations nationales, le succès se dérobait chaque fois sous la plus implacable des procédures. Christophe RIBLON va pouvoir dormir tranquille ou même ne pas dormir du tout s’il veut ! Tout le monde s’en fout maintenant ! La fierté retrouvée sur la plus belle des lignes d’arrivée. Ce même final où avant lui deux ans plus tôt, Pierre ROLLAND avait aussi tiré le pompon au nez et à la barbe du grand Cantador.

« IL LE MÉRITE CENT FOIS… »
« L’Alpe », gravie deux fois de suite ce 19 juillet. Pour permettre au public de mieux réussir à photographier les « Alpe-inistes » dans la plus folle, la plus mythique des ascensions. « Peut-être l’étape qu’il fallait gagner dans toute l’histoire du Tour de France. » a réagi son coéquipier Samuel DUMOULIN « C’est magique ! » Blel KADRI en larmes : « Il le mérite cent fois. Il a fait un truc de fou aujourd’hui ». Un truc « de fou » comme reprendre et déposer l’américain de la (BMC) Tay VAN GARDEREN dans les ultimes dénivelés de « l’Alpe » alors que le français était d’abord en perdition au pied de la pente terminale. Un de ces revirements qu’on adore tous au moment des matchs d’exception, où « la noble cause triomphe des limbes auxquelles cette si belle vertu semble un long moment destinée »… Cet instant où celui qu’on voyait déjà vaincu, surgit finalement, plus fort que jamais, et maitrise le pire des adversaires… VAN GARDEREN, devant, à trente secondes pendant toute la montée, d’un seul coup transformé en bête de somme. Le lieutenant de Cadel EVANS, maillot blanc du Tour 2012 ; motivé pour accrocher la bannière de l’Union Jack sur son costard helvétique en plein dans le mile d’une étape du Tour du centenaire qu’on disait trop « corsé » pour voir un français se distinguer…

DE QUOI RÉVEILLER L’ALLOBROGE QUI SOMMEILLE…
L’aigle Yankee, parti à l’assaut du saint empire « orange » au passage du virage n°7, et  sûr de réussir à bouffer du coq gaulois sur son propre stade. Tout de même ! De quoi réveiller l’Allobroge qui sommeille dans chaque isèrois, et jeter toute la sainte Chrême dauphinoise dans la Romanche pour mieux pouvoir hurler des insanités sur le bord de la route. Des hordes barbare tricolores plantées dans les dernières épingles, aussi vétustes qu’au rayon précédent des hollandais.  Près d’un million de spectateurs galvanisés dans l’arène de l’Alpe ce 18 juillet au moment de l’extrême-onction. RIBLON, le coureur de Tremblay-lès-Gonesse en Seine-Saint-Denis, qui ne tremble plus du tout. L’ancien champion de France amateur, et surtout vice champion du monde sur piste en 2010… débarrassé de son joug dans les derniers kilomètres.  Le capitaine de route de l’AG2R-La-Mondiale, qui retrouve son coup de pédale des grands matchs à l’américaine pour faire bouffer l’hostie au champion de Washington. Voilà le fait d’armes du jour. L’issue de la grande bataille du mérite, le plus fabuleux des exploits du magnifique Chevalier Riblon, entré dans la légende de l’Alpe ce jeudi 18 juillet 2013.
JL Gantner