24 Oct

Pendant les vacances, la ligne R rime avec Renouveau

010La ligne R du Transilien – qui relie la gare de Lyon à Montereau et Montargis – n’est pas la plus malade de la région, loin de là, mais sa forme est toute relative, avec 87,5 % de trains à l’heure. D’où l’importance du vaste plan de modernisation lancé l’an dernier et destiné à renforcer la fiabilité du réseau sud est d’Ile de France.

Ce week-end, c’est même une double opération coup de poing qui est entreprise : en l’espace de 5 jours, du vendredi 28 octobre au 2 novembre, le pont ferroviaire de Souppes-sur-Loing (77) sera déposé puis remplacé, pendant que, dans le même temps, 1,2 km de voies et 4 aiguillages seront renouvelés entre Bois-le-Roi et Fontainebleau, grâce à l’utilisation d’un train grue.

Au total, cette année, 6.5 km de voies et 24 aiguillages auront été refaits à neuf sur les secteurs de Moret, Fontainebleau et Samois. Une sorte d’avant goût avant une année 2017 de tous les records : l’an prochain, 60 km de voies seront  ainsi renouvelés et une sous station d’alimentation électrique créée. Une bonne nouvelle pour les voyageurs toujours plus nombreux de la ligne (+4% par an).

Sans surprise, le trafic sera fortement impacté ce week-end, notamment entre Nemours St-Pierre et Montargis. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Bertrand Lambert

21 Sep

La galerie des glaces comme si vous y étiez : le RER C à la mode versaillaise

Bassin_de_Latone_Peu gâtés par les évènements ces derniers mois – entre la crue de la Seine et les travaux Castor – et habitués aux perturbations liées à la vétusté de la ligne, les usagers du RER C sont choyés par SNCF. Dans notre émission du 10 septembre, nous apprenions qu’ils seraient les premiers, en sous sol, à bénéficier de la 4G sur le réseau transilien : le tunnel parisien est en train d’être équipé ! Parallèlement, les travaux pour moderniser l’infrastructure et les gares de la ligne se multiplient : cette année, 29 appareils de voie, 8.5 km de caténaires et 7 km de voie et de ballast ont été rénovés, un record ! De quoi gagner normalement plusieurs points de ponctualité.

Les usagers pourront également désormais égayer leur voyage en empruntant l’une des 5 rames aux couleurs du plus célèbre château de France. Devant le succès rencontré depuis 4 ans par les 5 rames aux décors du château de Versailles, SNCF Transilien, le STIF et l’Etablissement public du château ont en effet réédité une nouvelle version de ces rames.

Evocation_des_topiaires_et_des_perspectives_du_jardin_de_Versailles_Les décors ont été choisis pour offrir de nouvelles perspectives. Les jardins du château y sont davantage valorisés que dans la première version du décor, et le célèbre bassin de Latone, inauguré en mai 2015 après 2 années de restauration, y est particulièrement mis à l’honneur. On y retrouve également des lieux incontournables tels que la galerie des Glaces et la galerie des Batailles, mais aussi des décors plus intimes et moins connus, comme la chambre de la Reine au Petit Trianon, le Temple de l’Amour et le Belvédère du Domaine de Marie-Antoinette, le péristyle du Grand Trianon ou la bibliothèque de Louis XVI. Bref, de quoi voyager dans le temps… tout en se déplaçant.

Comme ça avait été le cas pour le RER D version cinéma, ce sont les cheminots qui ont entièrement relooké les wagons et leur travail est assez bluffant. La pose de ce pelliculage, très spécifique, demande une extrême précision. C’est un véritable puzzle de 941 visuels par rame, sur laquelle chaque morceau doit trouver sa place et se coordonner.

Ces 5 trains traverseront tous les jours 36 gares du RER C et 5 départements (Paris, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Essonne, Yvelines). Vous allez donc forcément en emprunter un lors de vos pérégrinations. Quant aux touristes, très nombreux sur le RER C (ils sont près de 50 000 touristes par jour, soit 10% de la clientèle de la totalité de la ligne), on imagine d’ici leur étonnement…

Bertrand Lambert

► Sur le même thème : RER D en mode cinéma : épisode II
► Pour aller plus loin : Crue de la seine : le RER C n’est pas passé loin de la catastrophe

20 Sep

La fraude en Ile de France coûte chaque année l’équivalent de 6 trains neufs à la SNCF

1 million d’euros par jour : voilà ce que coûte la fraude en Ile de Fraude, tous réseaux confondus. Pour le directeur du Transilien, Alain Krakovitch, il est temps de faire comprendre aux fraudeurs que le jeu n’en vaut plus la chandelle. Amendes en hausse, moyens de contrôle plus importants… la chasse aux fraudeurs est lancée. Pour la 1ere fois, une campagne commune est lancée par la RATP, la SNCF et le STIF.

► Ecoutez Alain Krakovitch, le directeur du Transilien.

Bertrand Lambert

► Pour aller plus loin : Petite révolution à la SNCF : désormais les agents en gare pourront verbaliser les fraudeurs

13 Sep

Sous les voies 3 et 4 de la gare de l’Est, un bunker resté intact depuis 70 ans

IMG_7098La machine à remonter le temps existe ! Un escalier, trois portes imposantes en acier… nous voilà dans le bunker de la gare de l’Est, 8 mètres sous les voies 3 et 4, comme transporté en pleine deuxième guerre mondiale. Tout est resté en l’état ou presque : central téléphonique, plan manuscrit de la gare, machinerie, inscriptions en français mais aussi en allemand… témoignent d’un temps que seuls une minorité de nos contemporains a connu.

Construit et pensé par les Français, ce bunker était d’autant plus stratégique pour les militaires que c’est de la gare de l’Est que partaient alors, comme en 14-18, l’immense majorité des soldats en direction de la frontière franco-allemande. Ses 10 pièces, dont 3 principales, pour une surface de 120 m2, permettaient d’abriter 70 personnes et d’assurer la continuité du service en cas de bombardement. L’idée était aussi de protéger une partie de la population – ou des cheminots œuvrant en surface – d’éventuelles attaques de gaz (les horreurs de la première guerre mondiale sont alors encore dans toutes les mémoires).

L’ensemble fut achevé le 30 mars 1941 par les Allemands, alors maîtres de Paris.

Si le mystère reste entier sur l’usage réel du bunker, il n’en reste pas moins incroyable d’authenticité. La SNCF travaille à son ouverture prochaine au public, mais sécuriser un tel lieu n’est pas évident.

Je vous donne rendez-vous samedi prochain, le 17 septembre à 12h05 sur France 3 Ile de France, pour découvrir en image ce lieu exceptionnel. L’historien Clive Lamming sera notre invité. A samedi !

Bertrand Lambert

► Sur la même thématique : Les journées du patrimoine à la RATP, demandez le programme 2016 !
► Découvrez Transportez-moi, l’émission, chaque samedi à 12h05 sur France 3 Ile de France

05 Sep

Des chèvres en gare … et des vraies !

Après les écrevisses et les poules exploitées – pour la bonne cause – sur une terrasse du siège parisien de la RATP, voilà que des chèvres sont appelées à la rescousse d’une gare SNCF ! Et ce sont bien des animaux, pas des voyageurs en déshérence, et donc énervés, comme ça peut parfois arriver…

chevreSi vous voyagez sur la ligne R du Transilien, au départ de Gare de Lyon, vous avez peut-être déjà aperçus, à Champagne-sur-Seine, trois chèvres des fossés (une espèce protégée en voie de disparition) destinées à débroussailler de manière écologique les abords de la gare. Cette expérimentation d’éco-pâturage, lancée discrètement cet été, est, semble t-il, déjà très appréciée par les agents SNCF, les voyageurs mais aussi par les riverains : il faut dire que ces nouveaux compagnons à 4 pattes font notoirement moins de bruit qu’une tondeuse !

Au-delà de l’aspect environnemental, cette initiative a également une portée sociétale puisque l’abri des chèvres a été réalisé par des travailleurs en insertion.

Bertrand Lambert

► Sur la même thématique : Sur le toit du siège de la RATP : 80 écrevisses, les seules à l’air libre de tout Paris (vidéo)

02 Sep

La gare Saint-Lazare transformée en… boîte de nuit !

Saint LazareOubliés les annonces SNCF et le bruit des locomotives, place au son, au vrai ! Samedi soir, le 3 septembre, la gare Saint-Lazare toute entière se transforme en boîte de nuit, avec des scènes et des boules à facettes, pour une soirée à mi-chemin entre clubbing et festival. Deux dancefloors seront montés en un temps record le soir même, entre 22h et 23h : le plus vaste se trouvera dans le hall principal (face aux voies d’arrivée et de départ des trains) et le second se situera lui un peu en retrait, dans le hall commercial (au niveau du Burger King). Le public aura accès aux lieux dès 23h, et pourra  en profiter jusqu’à 07h du matin ! Une expérience pour le moins surprenante et inédite.

La programmation a été pensée pour s’intégrer dans l’esprit du lieu, avec un line-up orienté house et 100% français (Jérémy Underground, Apollonia…). Seul bémol, le prix de la soirée, 40€. Et non, votre pass unique ne vous permettra pas d’accéder aux quais en loosedé… dommage Héliane ! Si vous voulez tout de même tenter l’aventure, et prendre vos billets, c’est ici ! Vous pouvez aussi, tenter de gagner des invitations . L’avantage, c’est que pour rentrer chez vous, vous n’aurez qu’à prendre le train sur le quai d’en face…

Bertrand Lambert

► Sur le même thème : Métro, boulot, disco : le 4eme Lunchbeat RATP en version funk et hip hop
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01 Sep

Avec l’arrivée du Francilien, la ligne K va reprendre des couleurs

Francilien BombardierEn l’espace d’un week-end, c’est tout une ligne qui va passer du gris à la couleur… et faire d’un coup un bond de 40 ans ! Dès samedi, le 3 septembre, le Francilien – la rolls des trains de banlieue – assurera la totalité des trajets de la ligne K, entre Paris Nord et Crépy-en-Valois. Une sacrée pour révolution pour ses 12.000 voyageurs quotidiens, habitués à être ballotés et malmenés dans des « petits gris » plus que quadragénaires (les fameux RIB RIO pour les connaisseurs).

16 trains Francilien vont être déployés sur cette ligne K, la plus petite du réseau avec ses 61 km, mais où les innombrables problèmes de fiabilité du matériel roulant rendaient la vie infernale à la fois aux cheminots et aux voyageurs (qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreux sur cet axe, +40% depuis 2010). Actuellement, la ponctualité y est de 88%, un chiffre clairement en hausse depuis 2013 (80,6%) mais qui restait loin des 92,5% fixés contractuellement par le STIF, le syndicat des transports d’Ile-de-France. Grâce à ce nouveau matériel, la SNCF espère se rapprocher de cet objectif en gagnant 4 points de régularité. Le Francilien présente en effet de bien meilleures performances d’accélération, de freinage et de fiabilité que les RIB RIO (les petits gris). Le train, spécifiquement conçu et construit par Bombardier pour Transilien, dispose aussi d’équipements anti-enrayage (très utiles à l’automne pour limiter les retards liés aux feuilles mortes) et de portes plus larges (ce qui, l’air de rien, élimine un facteur de potentiel retard en gare en facilitant les montées et descentes). Bref, le Francilien a tout pour plaire et les voyageurs de la ligne K devraient très vite voir la différence.

Photo-FrancilienDésormais ce sont donc 450.000 personnes, au départ ou à l’arrivée de Paris Nord, Paris Est et Saint-Lazare, qui vont voyager quotidiennement sur le Francilien, un chiffre en constante augmentation depuis l’arrivée de la première rame sortie des usines Bombardier, en décembre 2009. Depuis cette date, 188 rames ont été déployées en Ile de France, d’abord sur la ligne H (où la régularité a augmenté de 6 points depuis 2012, CQFD), puis sur les lignes L, J et P. Les prochaines livraisons de Francilien prévues sont destinées à la branche Creil-Pontoise de la ligne H : 1er tour de roue en décembre prochain.

Bertrand Lambert

► Sur la même thématique : Rénovation du matériel roulant : les promesses de Valérie Pécresse sur de bons rails
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22 Juin

Top départ pour le « balcon vert » entre les gares de l’Est et du Nord

balcon 3Feu vert pour le balcon vert ! C’est mercredi prochain, le 29 juin à 9h, que seront – enfin – lancés les travaux pour le « Balcon Vert » de la rue d’Alsace, véritable serpent de mer imaginé il y a près de 10 ans et qui consiste à créer une passerelle verte entre les deux gares du nord de Paris. Ce nouvel espace de promenade et de détente, un jardin public de près de 200 m de long propriété de la ville de Paris, sera accessible aux riverains bien sûr mais aussi et surtout aux voyageurs en transit entre les deux gares. Des escalators permettront même de passer directement du quai n°1 de la gare de l’Est à la passerelle, et donc, in fine, à la gare du Nord, sans avoir à emprunter la rue d’Alsace. Une bonne nouvelle pour les voyageurs en correspondance (6.000 par jour), contraints aujourd’hui d’emprunter cette rue étroite et peu accueillante, mais aussi pour les habitants et commerçants du quartier Alsace – Deux Gares, depuis longtemps mobilisés pour dénoncer les nuisances qu’ils subissent au quotidien (saleté, insécurité…).

balconCe balcon vert sera en fait un toit végétalisé de 2.600 m², construit sur la terrasse d’un tout nouvel hôtel 4 étoiles situé en lisière du quai n°1 de la gare de l’Est. Cet hôtel, destiné aux voyageurs en transit, disposera de 170 chambres haut de gamme et d’un « club » ouvert 24h/24 adapté aux besoins des voyageurs d’affaires.

Les travaux devraient durer 3 ans : ils débuteront dès cet été par l’enlèvement des voies ferrées, le renforcement du mur de soutènement puis par la démolition du centre de tri postal aujourd’hui abandonné.

Bertrand Lambert
Copyright perspective (article et vidéo) : Richard TolbinskiSLA Architecture

► MAJ 29/06/2017 : voyez le reportage de Virginie Delahautemaison et Philippe Aliès

Top départ pour le « balcon vert » entre les gares de l’Est et du Nord
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14 Juin

Le passe Navigo à 70€ est-il viable ?

NavigoValérie Pécresse se prépare t-elle à augmenter substantiellement le tarif du pass unique ? Lundi, le STIF accueillera, sous son égide, des économistes et des experts reconnus dans le domaine des transports, pour, officiellement, « éclairer les enjeux de la politique tarifaire et dialoguer avec les élus et les acteurs des transports collectifs en Ile de France ». Le thème de cette table ronde est on ne peut plus clair : « Le passe Navigo à 70€ est-il viable ? ». Comme je le soulignais déjà dans un précédent post publié en mars dernier – le pass Navigo à 70 euros a-t-il vécu ?, la question n’est pas la survie du pass unique, que la présidente de la région s’est engagée à conserver. La question est évidemment celle de son prix, fixé à 70€ depuis sa mise en œuvre par la précédente majorité régionale. Depuis sa prise de fonction en janvier, la présidente LR du conseil régional d’Île-de-France multiplie les déclarations ambigües, que ce soit à la télévision (comme ici sur France 2 ou encore sur notre blog) comme si elle voulait préparer l’opinion à une éventuelle hausse de tarif du Pass Navigo, en contrepartie notamment d’une amélioration de l’état des transports régionaux. Au delà du financement à proprement parler du pass unique, ce sont les 8 à 9 milliards d’euros que vont coûter les fameuses 700 rames neuves que Valérie Pécresse a promis d’ici 2021 qui pose la question d’une hausse éventuelle des tarifs des transports franciliens. La table ronde de lundi semble être une nouvelle étape vers une hausse quasi inéluctable, laquelle ferait une victime de taille : les parisiens, les seuls à avoir déjà subi une hausse tarifaire de leur abonnement lors de la suppression des zones, en septembre dernier

Bertrand Lambert

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09 Juin

Grèves, inondations : les usagers au bord de la crise de nerf

« On en a marre de ces grèves« , s’énerve un usager. On le serait à moins. Depuis neuf jours c’est la galère sur la ligne D dur RER. À Villeneuve-Saint-Georges, prendre les transports en commun est un combat de chaque instant. Sans même parler des fermetures de ligne causées par les inondations. « Je travaille à 7h30 et je dois prendre le premier train qui est à 5h28 au lieu de prendre le train de 6h49 pour être sûr que je puisse en avoir un », explique un autre usager croisé hier.
Fait rarissime, face à une telle situation, les trois associations d’usagers les plus importantes de la région sont montées au créneau pour faire part de leur mécontentement et de leur exaspération. Dans un courrier adressé à Alain Krakovitch, le directeur du Transilien, les présidents de la SADUR (RER D), de la FNAUT et de Plus de Trains (lignes L et U) déplorent des conditions de transport devenues intolérables.
Sur certaines lignes (réseaux Est et Saint Lazare notamment), les usagers subissent aujourd’hui leur 22ème jour de grève en 2016. Sur certaines lignes, le plan de transport minimum de 33% de trains en circulation n’a pas été respecté (cf. annexe I-C-3 du contrat STIF-SNCF) : ligne U fermée ou limitée certaines journées, ligne R avec environ 10% du trafic normal, RER C et D avec environ 25% du trafic normal. Sur de nombreuses lignes, notamment les B, D et L, le plan de transport annoncé n’est pas respecté.
Ce chaos quotidien est principalement du à la grève du personnel de la SNCF (lancée le 1er juin puis reconduite), mais les inondations et ses conséquences sur le réseau ont été, si j’ose dire, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

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