03 Mar

Grand Paris des Bus : vers un grand gâchis ?

bus21Attention, révolution à venir ! Depuis plusieurs mois, la RATP, la ville de Paris et le STIF travaillent de concert à la restructuration du réseau de bus parisien. Il était temps puisque sa conception date de… 1947 ! Trop de bus dans le centre, pas assez en périphérie et près des nouveaux bassins d’emplois... le constat est partagé par tous, et depuis belle lurette. Mais les solutions proposées aujourd’hui ne semblent pas à la hauteur des enjeux.

Sans surprise, la concertation s’avère complexe. Elle est d’ailleurs loin d’être achevée. A tel point qu‘il est quasiment acquis que la mise en œuvre du nouveau plan bus ne pourra avoir lieu en septembre 2018, comme prévu initialement, mais plus sûrement à l’automne 2019. Pas de déclaration officielle à ce propos, mais des bruits de couloirs de plus en plus insistants. Après 70 ans d’inaction, nous ne sommes plus à un an près me direz-vous. Soit. Mais encore faut-il que les aménagements proposés répondent aux manques actuels et facilitent globalement l’usage du bus. Malheureusement ce n’est pas vraiment le cas.

Certes, le remaniement envisagé est conséquent :

  • 22 lignes fortement impactées, soit par fusion entre deux lignes (20+53, 21+81) soit par modification importante de leur desserte (24, 28, 30, 47, 48, 61, 65, 66, 67, 69, 72, 75, 83, 85, 86,87, 91, 92)
  • 20 lignes modifiées à la marge, localement
  • 1 ligne créée, à l’est : la 71, entre la porte de la Villette et la gare d’Austerlitz

Mais plusieurs problèmes sont peu, ou mal, traités :

  • l’interconnexion Paris – banlieue ne change guère : seules 7 lignes sont prolongées pour tisser du lien entre la capitale et sa proche banlieue (5 autres pourraient l’être aussi, mais aucune décision n’a été prise)
  • 3 « traversantes » – lignes structurantes circulant de porte à porte) sont créées par fusion/absorption (20-53, 21+81, 92 + partie sud 28) mais aucun aménagement de voirie n’est prévu pour faciliter la fluidité de ces nouvelles lignes
  • les 3 lignes les plus chargées du réseau (62, 26, 60) sont comme figées, alors qu’elle mériteraient au moins une réflexion sur leur saturation et leur régularité très inégale
  • le « bus des gares » n’est pas forcément une mauvaise idée en soi, mais la solution proposée – le prolongement du 91 vers les gares de l’Est et du Nord – semble peu pertinente d’autant plus que la gare de Bercy est toujours délibérément oubliée
  • la desserte des gares est censée être améliorée – et elle le sera sans doute – mais la modification de certains itinéraires va rendre fou bon nombre de touristes ou de banlieusards. Certaines lignes vont ainsi desservir une gare dans un sens mais… pas dans l’autre ! Ex : 21 (Saint-Lazare), 29 (gare de Lyon), 39 (gare de l’Est). Du grand n’importe quoi !
  • la lisibilité globale du réseau, déjà pas évidente, va encore prendre un coup : pour limiter l’engorgement de certains tronçons – politique nécessaire au rééquilibrage de l’offre – , il a été décidé de dévier certaines lignes et donc de leur faire faire une boucle, avec une forte dissociation des trajets aller/retour. Ex : 32, 39, 58, 67, 69, 75, 85. Comment voulez-vous que les voyageurs s’y retrouvent ?

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Grand Paris Express : la ligne 15 sud comme vous ne l’avez jamais vue !

Comme promis, je vous emmène au plus près des gares de demain, au cœur des chantiers, pour découvrir concrètement à quoi ressembleront et où se situeront les 16 gares de la ligne 15 sud du Grand Paris Express, prévues pour être mises en service en 2022 entre Pont de Sèvres et Noisy-Champs. Comme vous allez le constater, les pelleteuses sont déjà au travail, la révolution des transports en Ile de France est en marche ! Sur certains trajets, le gain de temps sera de plus d’une heure !

La gare de Fort d’Issy – Vanves – Clamart

La gare Arcueil – Cachan

La gare de Villejuif – Institut Gustave Roussy
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28 Fév

Grand Paris Express : découvrez in situ les 16 futures gares de la ligne 15 sud

TPM-Carte_Ligne-15Petit évènement jeudi. Je vous propose de vous faire découvrir in situ les 16 gares de la future ligne 15 sud du métro. 16 gares, 16 Facebook live avec des invités, des infos et surtout une visualisation des travaux en cours ou à venir. Top départ à 9h sur la page Facebook de France 3 IDF. Premier direct depuis la station Pont de Sèvres puis nous longerons la future ligne, d’ouest en est, via Clamart, Bagneux, Villejuif, Créteil, Champigny… avant d’arriver vers 18h à notre terminus, Noisy-Champs. Soyez au rendez-vous ! Pour revoir tous les lives, c’est ici !

15sud2017 est une année charnière pour le Grand Paris Express. 14 des 16 gares de la ligne 15 sud verront leur construction débuter d’ici la fin de l’été, ainsi que 31 (sur 38) ouvrages annexes – puits de ventilation, accès pompiers… implantés tous les 800 m environ -, tous indispensables au fonctionnement de cette branche du futur métro automatique, dont la mise en service est prévue en 2022. A cette date, les trains sont censés desservir toutes les gares entre Pont de Sèvres (à l’ouest) et Noisy-Champs (à l’est), avec de nombreuses correspondances à la clé.

Trois chantiers ont d’ores et déjà débuté sur la ligne 15 sud :

  • le chantier de la gare Fort d’Issy – Vanves – Clamart, lancé en juin 2016. Les quais seront implantés sous les voies du Transilien (ligne N) et le parking de la gare de Clamart, à une profondeur de 26 m.
  • les opérations de génie civil de l’arrière-gare de Noisy-Champs, débutés en décembre dernier. Au programme : construction des voies de garage du terminus, des voies de retournement des trains et forage du puits d’entrée du futur tunnelier de la ligne 16.
  • la construction des ouvrages annexes sur le tronçon reliant Noisy-Champs à Champigny-Centre.

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24 Fév

EXCLU – Fini les rames à un étage sur le RER A !

EXCLU – Bonne nouvelle pour les 1.2 million de galériens quotidiens du RER A : dès ce week-end, seuls des trains à deux niveaux circuleront sur la ligne ! Une petite révolution pour la ligne la plus fréquentée d’Europe.

Le geste inaugural, comme on dit, avait eu lieu en grande pompe le 5 décembre 2011 à la station la Défense. Ce jour là, Nicolas Sarkozy accueillait le premier train à double étage MI09, tout nouveau matériel appelé à remplacer, à terme, l’ensemble des rames du RER A. Cinq ans et demi plus tard, les 140 exemplaires commandés – et fabriqués dans le nord de la France – ont tous été livrés, le dernier l’a été il y a quelques jours, ce qui va permettre à la RATP de se débarrasser ce week-end définitivement des dernières rames à un seul étage encore en circulation sur la ligne, les fameux MI84 (qui ne seront regrettés par personne, soyons clair). Les ultimes tours de roue du MI84 sont prévues aujourd’hui vendredi, sur une mission Saint Germain – Boissy.

Contrairement à ce que l’ancien président de la République espérait à l’époque, le MI09 (le RER blanc et vert d’eau) n’équipera pas 100% de la ligne : 43 trains MI2N (le RER bleu et rouge, également à deux étages) continueront de circuler au côté du MI09 sur les 109 km de la ligne pour desservir les 46 gares du RER A. Il n’empêche, c’est un sacré bol d’air pour les voyageurs, qui se voient donc offrir des rames bien plus capacitaires : un train MI09, composé de 2 rames de 5 voitures, accueille ainsi 2600 voyageurs (dont 948 places assises) : c’est presque 1.000 de plus que le MI84 et ses 1684 places (dont 432 places assises). De quoi faire – peut-être – passer auprès des usagers la pilule de la future grille horaire, laquelle proposera, dès décembre prochain, moins de RER en circulation (mais censés être à l’heure, c’est en tout cas la promesse de la RATP et de la SNCF) : à certaines heures, le nombre de trains en circulation pourrait ainsi passer de 30 à 24 par heure sur le tronçon central. Affaire à suivre : les élus, comme les associations d’usagers, continuent de ferrailler sur le sujet pour obtenir des compensations à cette diminution de l’offre, comme la suppression de la fameuse interconnexion à Nanterre Préfecture.

Pour en savoir plus, je vous donne rendez-vous le samedi 11 mars à 12h05 sur France 3 Paris pour un numéro de Transportez-moi consacré justement au RER A.

Bertrand Lambert @B_Lambert75

Sur le même sujet : TPM#15 : dans les coulisses de conception du train et du métro du futur
Pour aller plus loin : RER NG : un RER plein de promesses pour les lignes D & E

03 Fév

TPM#22 : les chefs étoilés entrent en gare

Cette semaine, Transportez-moi passe à table et vous dit tout sur ces chefs étoilés qui ouvrent, les uns après les autres, des brasseries haut de gamme dans les gares et aéroports de la région. Après Eric Frechon, le précurseur, c’est au tour de Thierry Marx, de Guy Martin et bientôt d’Alain Ducasse de s’installer à deux pas de notre quai de gare habituel ou de notre salle d’embarquement. Que mijotent-ils donc ? Que valent des escales culinaires ? Qu’en pensent les voyageurs, les gastronomes ? Eric Fréchon, le trois étoilés du Bristol, nous accueille dans sa cuisine du Lazare, ouvert en septembre 2013. Jean-Claude Ribaut, célèbre critique culinaire, nous livre, quant à lui, son regard d’expert. Accrochez vos papilles !

Attention, la révolution gastronomique de la SNCF ne s’arrête pas aux gares : le tant redouté sandwich SNCF a bel et bien vécu, et c’est heureux ! Les chefs étoilés se sont creusés la tête pour proposer une restauration abordable – et mangeable – au sein des TGV : nous avons testé pour vous ces nouveaux petits plats. Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi…
Bertrand Lambert @B_Lambert75

30 Jan

TPM#21 : Transports sur la Seine… Sea Bubble se dévoile en avant première

Le transports fluvial est-il LA solution pour décongestionner Paris ? Transportez-moi lève l’ancre et mène l’enquête… Nous verrons que les Batobus, désormais accessibles pour 40 euros par an avec le passe Navigo, ne sont pas franchement adaptés à nos transports du quotidien, en termes de fréquence et de vitesse… A l’étranger et même ailleurs en France, à Bordeaux et à Nantes par exemple, le transport fluvial urbain a pourtant le vent en poupe, alors pourquoi pas chez nous ? La Seine deviendra t-elle un jour une nouvelle autoroute fluviale ? C’est en tout cas le rêve d’Alain Thébault, le célèbre navigateur qui a imaginé Sea Bubble, le taxi volant 100 % électrique à quatre places qui sera testé sur la Seine au printemps prochain. Il nous présente en avant première la toute première maquette de ce taxi flottant amené à concurrencer VTC et taxis.

Bertrand Lambert @B_Lambert75

► Sur un autre thème : TPM#20 : Autolib’, un modèle dans l’impasse ?

23 Jan

Véhicules autonomes : revivez notre Facebook live !

Comme je vous l’annonçais en exclusivité la semaine dernière, les deux navettes autonomes testées par la RATP ont bien effectué leurs premiers tours de roue aujourd’hui sur le pont Charles-de-Gaulle, entre les gares d’Austerlitz et de Lyon.
On y était 🙂
En notre compagnie : Elisabeth Borne, PDG de la RATP, Christophe Nadjowski, adjoint à la maire de Paris chargé des transports et Stéphane Beaudet, le vice-président de la Région en charge des transports.

Bertrand Lambert

► Pour aller plus loin : Navettes autonomes entre Austerlitz et gare de Lyon : c’est parti !

20 Jan

Liaison Paris – Roissy : des TGV plutôt que le CDG Express ?

gare tgv (7)EXCLU – Avec le vote définitif du parlement, le 20 décembre dernier, en faveur du Charles-de-Gaule Express (CDG), le débat semblait clos : une nouvelle liaison ferroviaire de 32 km doit bel et bien voir le jour, en partie à cheval sur les rails du RER B, pour relier en 20 minutes, dès 2023, la capitale à son principal aéroport, avec des trains toutes les 15 minutes, de 5 heures à minuit.

Depuis le début, ce projet hérisse bon nombre d’élus et d’associations, de par son coût (1,7 milliard d’euros, certes à la charge exclusive d’une filiale commune à la SNCF et à Aéroports de Paris), sa cible (les touristes ou les franciliens aisés prêts à débourser les 24€ du ticket) ou ses conséquences probables sur la régularité du RER B (contraint de partager 24 km de ses voies, déjà bien encombrées). Jusqu’ici, ces opposants n’ont pas obtenu gain de cause. Mais ils viennent d’avoir une nouvelle idée, bien aidés en cela par un énième incident sur le réseau de Paris nord.

Souvenez vous de la pagaille montre, début décembre, autour de la gare du Nord : caténaire arraché, RER et Transilien à l’arrêt pendant deux jours… et donc plus aucune liaison ferrée entre Paris et Roissy. La cata. C’est alors que la SNCF décide de faire circuler, faute de mieux, deux TGV – sur les voies à grande vitesse – pour faire la navette entre la gare du Nord et l’aéroport, dans les deux sens et à raison d’une navette par sens par heure. Une première totalement inédite qui surprend bon nombre de voyageurs et de touristes, complètement perdus, mais qui fonctionne. D’où l’idée, qui sait, de pérenniser cette navette.

C’est en tout cas ce que suggère Pierre Serne, actuel administrateur du STIF et ancien vice président (les Verts) de la Région en charge des transports, dans une lettre confidentielle, que je me suis procurée, adressée le 4 janvier dernier à Guillaume Pépy, président de la SNCF, et à Patrick Jeantet, président de SNCF réseau.

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19 Jan

Navettes autonomes entre Austerlitz et gare de Lyon : c’est parti !

IMG_2840EXCLU – Il y a cinq mois, nous les avions découvertes avec curiosité lors d’une première démonstration sur les quais de Seine. Les petites navettes autonomes conçues par la start-up toulousaine EasyMile, associée au constructeur Ligier, font leur grand retour à Paris : dès lundi à 17h, vous pourrez monter à bord !

Leur trajet : les 207,75 m (soyons précis) du pont Charles de Gaulle, entre les gares de Lyon et d’Austerlitz. Les ultimes tests ont débuté aujourd’hui et vont durer trois jours. On aurait aimé que la navette aille vraiment d’une gare à l’autre, mais malheureusement le logiciel embarqué n’est pas capable aujourd’hui de franchir des carrefours et des intersections … du coup, les navettes permettront seulement de gagner un peu de temps, en ligne droite, dans l’espace fermé et sécurisé que représente le couloir de bus du pont (côté droit de la circulation), réquisitionné pour l’occasion.

La RATP a acquis deux navettes autonomes, pour un coût unitaire qui approcherait les 200.000 euros, soit plus ou moins le prix d’un bus dernière génération évidemment bien plus capacitaire. L’innovation a bien un prix ! Les deux véhicules sont 100% électriques, bardés d’informatique embarquée, de capteurs et de caméras, et peuvent transporter jusqu’à douze personnes (six assises, six debout -> cf vidéo ci-dessous). Le tout évidemment sans chauffeur et à une vitesse respectable de 20 km/h (les bus roulent en moyenne à 14 km/h dans la capitale).

Deux espaces de remisage (temporaires car amenés à être démontés ensuite) sont en cours de construction à chacune des extrémités du pont Charles de Gaulle, pour abriter – et sécuriser – les navettes la nuit.

Cette expérimentation, financée à 100% par la RATP, durera trois mois, jusqu’au 7 avril 2017, et ne coûtera rien aux usagers, puisque ces navettes seront gratuites.  Bertrand Lambert @B_Lambert75

► Sur le même thème : TPM#15 : dans les coulisses de conception du train et du métro du futur
► Pour aller plus loin : EXCLU : on a testé pour vous le futur vélib’ électrique !

12 Jan

Qualité de l’air : dans les gares du RER c’est parfois pire que sur le périph’

EXCLU – AirParif s’apprête à publier les premiers résultats d’une étude lancée en septembre dans les gares RER parisiennes de la SNCF pour évaluer la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines. Et ces premiers résultats sont assez alarmants, à l’image de ceux recueillis sur le réseau RATP lors d’une précédente enquête.

En exclu pour Transportez-moi, Karine Léger, la directrice de communication d’AirParif, vous révèle que certains polluants, comme les particules fines (les fameuses PM10 et PM 2,5, issues directement de l’exploitation ferroviaire, notamment lors du freinage) atteignent dans ces stations des niveaux nettement supérieurs aux normes en vigueur. D’autres polluants redoutés des citadins, tel le dioxyde d’azote, sont en revanche présents en plus faible quantité qu’à l’extérieur (voire même quasiment absents, comme l’ozone).

Les résultats précis seront mis en ligne dans les prochaines heures sur le site d’Airparif. L’étude, elle, est amenée à se prolonger : la campagne de mesures, engagée en septembre 2016, est prévue pour durer deux ans, et concernera 25 gares souterraines de Transilien, sur les 387 gares du réseau. Le rapport final comprenant l’ensemble des gares sera disponible fin 2018.

Deux modes opératoires sont utilisés : la mise en place de stations de mesures « permanentes » dites de référence et des campagnes de trois semaines de mesures pour les autres gares.

Deux gares aux typologies très différentes (système de ventilation, profondeur, volumétrie, ancienneté) servent de référence et font l’objet de mesures continues, avec deux stations fixes :

– l’une à Saint-Michel-Notre-Dame, sur un quai du RER C.
– l’autre à Magenta, sur un quai du RER E.

Bertrand Lambert