On connaissait le co-voiturage, voici le co-motorage ! Le principe est le même, à une exception près bien sûr… le nombre de roues ! Une application dédiée au partage de trajet à moto vient de voir le jour. Mapool a été créée par deux trentenaires franciliens, actuellement en pleine recherche de fonds pour développer leur activité. Les débuts sont prometteurs et le concept particulièrement innovant. Nous l’avons testé pour vous ! Reportage réalisé avec Virginie Delahautemaison.
Du côté des sociétés de moto-taxi, on pourrait aisément crier au loup, certains aspects de l’application pouvant rappeler la désormais feu (et interdite) Uber Pop (vous pouvez demander à une moto, conduite par un conducteur non professionnel, de venir vous chercher pour un trajet précis). Pourtant, il semble que mapool soit plutôt bien accueillie. « Nous sommes plutôt pro-innovation tant que cela reste dans le cadre légal et le maquillage de ce service de transport de personnes en « comotorage » est relativement bien fait même si personne n’est dupe » nous explique Xavier Fonte, PDG de Skoot – Motocab. « Si cette application arrive à se développer, cela se ferait sur une nouvelle tranche de clientèle, nous ne pourrions alors qu’applaudir. » Et le PDG de détailler son propos, laissant effectivement penser que les sociétés de moto taxi n’ont rien à craindre de mapool :
– « 72 % des trajets s’effectuent entre Paris et les aéroports, transferts quasiment impossibles à effectuer sur un véhicule non adapté et sans équipement spécifique (tentez d’aller à Charles de Gaulle derrière un scooter 125 un 11 novembre par 2°C et je pense que vous ferez ensuite appel à nous rapidement !) »
– « Notre clientèle est presque exclusivement professionnelle et tend vers une parfaite maitrise de ses agendas. Acheminer une moto à l’heure et à l’endroit prévus nécessite donc soit une activité de dispatch (affectant à l’avance un trajet à un pilote) soit une flotte suffisamment conséquente pour espérer toujours trouver un pilote quand on en a besoin. On considère qu’il faut environ 2000 véhicules tournant 35H par semaine pour arriver à cette masse critique, cela nous laisse un peu de temps pour adapter notre modèle économique ! »
Qui sait, peut-être un jour mapool réussira-t-elle à s’imposer et à suivre les pas de son modèle à 4 roues, Blablacar, désormais valorisé 1,6 milliard de dollars… En tout cas, cette nouvelle application est l’une des plus innovantes à Paris pour les deux roues, à l’exception faite sans doute de Cityscoot, service encore plus ambitieux qui propose aux Parisiens de se partager une flotte de scooters électriques en libre service.
Bertrand Lambert
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