19 Oct

Piétonisation XXL des berges : un moindre mal pour les automobilistes

Selon un rituel de communication désormais bien rôdé, c’est dans le JDD que la Maire de Paris a dévoilé les détails de son un plan de piétonisation des quais bas rive droite. Deux options étaient sur la table depuis plusieurs mois : la plus modeste envisageait une fermeture sur 1,5 km, de la Place du Châtelet au Pont de Sully. La seconde, plus ambitieuse, portait sur 3,3 km, entre le tunnel des Tuileries et le port de l’Arsenal.

quai longFinalement, c’est cette dernière option (cf infographie ci-contre) qui sera soumise au Conseil de Paris. La consultation menée auprès des Parisiens depuis juin a, semble t-il, conforté Anne Hidalgo dans ce qui était sa préférence depuis le départ, à savoir «  le scénario le plus large s’il est compatible avec une mobilité acceptable sur Paris » (conférence de presse du 5 mai). C’est aussi dans cette direction que poussaient les alliés verts de la maire PS, et notamment son adjoint chargé des transports, Christophe Najdovski.

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L’option retenue, avec le tronçon plus long, est d’autant plus logique pour Anne Hidalgo qu’elle est, contrairement à ce qu’on pourrait croire, la plus favorable en terme de mobilité… y compris pour les voitures ! (une fois acté, bien sûr, qu’une partie des berges allait être fermée à la circulation) ! Car lorsqu’on regarde dans le détail l’étude menée cet été par la direction de la voirie et des déplacements (DVD) de la mairie de Paris, il n’y a pas photo : les temps de parcours seraient davantage détériorés sur les quais hauts dans le schéma d’une fermeture limitée des berges, avec la création au point de sortie de la voie Georges-Pompidou d’un « goulot d’étranglement qui entraîne une forte congestion sur les quais hauts jusqu’au Pont Royal aux heures de pointe du matin (HPM) et jusqu’au Pont du Carrousel aux heures de pointe en soirée (HPS) ».

Dans le premier scénario, celui qui n’a donc pas été retenu par la Mairie de Paris, les temps de parcours en quais hauts, de Concorde au Quai Henri IV seraient passés de 16 à 25 minutes en HPS et de 12 à 28 minutes en HPM. Dans le second scénario, celui qui verra donc le jour dans un an, les temps de parcours passeraient de 16 à 24 minutes en HPS et de 12 à 23 minutes en HPM. Le choix d’Anne Hidalgo est donc celui qui réconcilie le plus deux logiques a priori contradictoires : reconquérir au maximum les Berges et limiter la casse en terme d’embouteillages. Des bouchons, il y en aura, soyons clairs : là où il faut aujourd’hui 8 minutes en moyenne, il en faudra plus de 20. Mais l’expérience de la rive gauche montre, à flux équivalent (près 1.500 voitures par heure aux heures de pointe avant fermeture), que les embouteillages sont finalement moins importants qu’escomptés au départ par les études. Rive gauche, la traversée d’est en ouest a ainsi été rallongée de seulement deux minutes, au lieu des six à sept minutes attendues.

A revoir : notre reportage réalisé le 5 mai 2015, lors de l’annonce de la piétonisation

Bertrand Lambert