Le député socialiste Jean-Michel Villaumé, contre lequel Michel Raison a déposé plainte hier pour diffusion de fausses informations, réplique aujourd’hui à son adversaire. Le député-maire d’Héricourt persiste et signe: il y a bien eu selon lui un millier d’emplois de services publics supprimés ces cinq dernières années en Haute-Saône. « Saisir la justice pour ne pas s’expliquer devant les électeurs ? Jeter un écran de fumée plutôt qu’assumer ? La ficelle est grosse… », écrit-il dans un communiqué.
Entre les deux députés sortants, en compétition suite à la suppression de la 3e circonscription de Haute-Saône, le climat s’est encore un peu plus tendu hier. En déposant plainte pour diffusion de « fausses nouvelles » ayant pour but de « détourner des suffrages » (article L97 du code électoral), Michel Raison entendait contester le chiffre de 1000 emplois de service public supprimés pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy en Haute-Saône. Un chiffre régulièrement avancé par Jean-Michel Villaumé pendant cette campagne pour illustrer la « casse » du service public.
La préfecture prise à témoin
Aujourd’hui, le député socialiste réplique, en s’appuyant sur… des chiffres fournis par la préfecture. « La Préfecture m’a confirmé ce matin la suppression effective de 991 postes en cinq ans sur tout le département « , assure Jean-Michel Villaumé, qui détaille: « 614 militaires, 4 tribunaux fermés, 50 postes de professeurs, 68 agents des services des finances et de l’équipement, 32 suppressions d’emplois à la Préfecture et sous-Préfecture, suppressions dans la gendarmerie et la police, etc. »
Il s’agit « bel et bien de décisions politiques votées par Monsieur Raison député UMP sortant », qui, pour Jean-Michel Villaumé, « feint de découvrir la réalité d’un département sacrifié qu’il prétend défendre à Luxeuil mais qu’il méprise à Paris ».
Dans la seule circonscription de Franche-Comté où Marine Le Pen est arrivée en tête le 22 avril, cette guerre ouverte entre les deux députés sortants n’est pas anodine. Si le FN, représenté par Jean Receveur, parvient à profiter de la dynamique présidentielle, il peut écarter l’un des deux sortants du deuxième tour.
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