04 Mai

Des artistes occitans à New-York

C’est devenu un classique, un passage presque obligé et plus vraiment « exotique », beaucoup d’artistes occitans se produisent aux USA et notamment à New-York. Dernier exemple, le duo Alidé Sans-Paulin Courtial, symbole d’une musique occitane en plein renouveau, en concert pour la Sant-Jordi catalane à New-York.

Alidé Sans Photo : Julien Bresson

Alidé Sans Photo : Julien Bresson

Un parelh occitan a Nova-York

Le 22 avril dernier, la chanteuse aranaise Alidé Sans et le musicien aveyronnais Paulin Courtial ont donné un concert dans un bar new-yorkais, le Red Room KGB bar.

Alidé Sans Photo : Julien Bresson

Alidé Sans au Red Room KGB bar Photo : Julien Bresson

Un public d’une cinquantaine de personne, des New-Yorkais curieux, des Catalans venus la veille de Sant-Jordi pour fêter la culture et les livres. Un public plutôt surpris, curieux de culture occitane et qui n’a pas hésité à poser des questions aux artistes.

Alidé Sans Paulin Courtial Photo : Julien Bresson

Alidé Sans Paulin Courtial
Photo : Julien Bresson

Cette manifestation plus large s’est tenue du 17 au 23 avril, organisée par Farragut Fund (un organisme qui recueille des fonds auprès des donateurs américains et catalans pour les donner aux artistes américains et catalans) et le Catalan Institute of America (qui crée des liens et des soutiens entre les 2 cultures). Elle est également soutenue par Diplocat (Conseil de Diplomatie Publique de Catalogne) et l’Institut Ramon Llull.

 

Avant le concert, l’artiste gasconne Nicole Peyrafitte qui vit aux USA avait présenté la culture occitane et les artistes. Une première américaine pour Alidé Sans et Paulin Courtial en pleine préparation de leur album. Il devrait s’enregistrer à l’automne 2017 pour une sortie prévue début 2018.

D’autres artistas occitans a las Americas

Avant Alidé et Paulin, d’autres artistes occitans ont connu les mêmes honneurs. Lo Còr de La Plana a même joué au prestigieux Carnegie Hall en 2012.

Photo : site Carnegie Hall

Photo : site Carnegie Hall

Joan-Francés Tisner a produit le spectacle « Ny’Òc Trobadors » en 2013 avec Jakes AymoninoDomenja Lekuona, Nicolle Peyrafitte et Pierre Joris au Poets House.

Joan Françés Tisner, Jakes Aymonino et Nicole Peyraffite en répétition pour la création « Ny’oc » © Domenja Lekuona

Joan Françés Tisner, Jakes Aymonino et Nicole Peyraffite en répétition pour la création « Ny’oc » © Domenja Lekuona

Les Bigourdans d’Eths Bandolets eux aussi sont allés chanter à New-York mais aussi Chicago…

Photo site www.pyrenees-pireneus.com

Photo site www.pyrenees-pireneus.com

Enfin la Rosa Trobadoresca qui vient de sortir un nouvel album s’est produit en Caroline du Nord en avril 2015.

La Ròsa Trobadorescaaficha de la virada a las Americas © Hervé Julien

La Ròsa Trobadorescaaficha de la virada a las Americas © Hervé Julien

Lo Benaset @Benoit1Roux

 

 

02 Mai

La Setmana cambia de cap redactor

Lo 1èr de junh, Clamenç Pech serà pas mai lo cap-redactor del jornal la Setmana. Va començar un trabalh novèl per l’associacion Òc-Bi. Remplacèt Dàvid Grosclaude al cap del jornal quand foguèt elegit conselhèr regional. Serà pas lo sol cambiament al jornal que va tanben mudar.

Clamenç Pech va trabalhar per Òc-Bi

A comptar del mes de junh Clamenç serà donc encargat de mission per l’associacion Òc-Bi per l’academia d’Occitània. Serà pas complètament copat del jornalisme estant que i aurà quauquas enquistas a far sul terren, encontrar monde… Fa longtemps que trabalhava pel jornal, coma simple jornalista puèi coma cap-redactor en 2010 per remplaçar David Grosclaude elegit coma conselhièr regional. Pas de lassièra de son costat mas una enveja personala de s’investir dins la transmission, dins l’ensenhament… Una seguida logica per el.

Clamenç Pech Photo : Jack levé

Clamenç Pech Photo : Jack levé

Començèt lo mestièr a la ràdio per Ràdio Lengadòc. Faguèt tanben de musica coma selecta tre 1998 ambe Mauresca que n’es un dels fondadors. Daissèt lo grop en 2003 per se consacrar al jornalisme. Quita la ràdio mas vòl ensajar de contunhar son trabalh a Oc-télé.

D’autres cambiaments a La Setmana

De primièr, lo jornal ven de mudar. Son pas mai a Lescar mas si ben tant a Pau, 166 baloard de la Patz. Va caler sustot remplaçar Clamenç e trobar l’equilibri financièr. Es Fanny Lartigot que pren la direccion del jornal.

L'ancian e la novèla cap redactritz de La Setmana. Photo : Jack Levé

L’ancian e la novèla cap redactritz de La Setmana. Photo : Jack Levé

Li trabalha dempuèi d’annadas. Son en cèrca d’un jornalista de dialècte lengadocian, mas tanben de cronicaires. Se sètz interessats, podètz escriure a : lasetmana@wanadoo.fr

Ambe la FIMÒC son tanben a estudiar de partenariats. Se parla d’un raprochament amb Lo Jornalet de Ferriol Macip… Va caler far viure La Setmana, lo sol setmanièr occitan.

http://lasetmana.fr/

Lo Benaset @Benoit1Roux

01 Mai

Massilia Sound System, le film

Lui c’est Christian, Christian Philibert. Pas Nicolas. Nicolas Philibert c’est l’autre, celui de « Etre et Avoir ». Un cinéaste, dont l’oeuvre oscille toujours entre documentaire et fiction. Avec « Massilia Sound System, le film », pas de doute, pas de mise en scène mais un documentaire à l’occasion de la tournée des 30 ans du groupe. Ce n’est pas un film sur les 30 ans de Massilia, qui raconterait son histoire, ses évolutions, mais plutôt un documentaire réalisé lors de la tournée des 30 ans depuis la sortie de leur dernier album qui est certainement l’un des meilleurs. Pas des tonnes d’archives, pas d’analyse poussée mais un regard personnel sur ce groupe qui est bien plus qu’une formation musicale.

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Massilia chez Espigoule

« Mythique, forcément mythique », aurait pu dire Duras tellement le travail et les valeurs du réalisateur des « 4 saisons d’Espigoule » et du groupe marseillais se confondent. Le film est sorti le 5 avril. Hors de tous circuits et de tout financement, on peut le voir dans différentes salles, souvent pour une seule projection. C’était le cas à Carcassonne où l’Institut d’Etudes Occitanes a financé la projection. Militant, indépendant, enraciné, universel, autant d’adjectifs qui qualifient bien Christian Philibert et Massilia.

Christian Philibert et Alan Rouch à Carcassonne. Photo : Jack Levé

Christian Philibert et Alan Rouch à Carcassonne. Photo : Jack Levé

Christian Philibert doit beaucoup au groupe : c’est grâce à lui qu’il est resté « vivre et travailler au pays », en Provence, qu’il a pris conscience de certaines choses, l’envie de partager, de faire voir son cinéma en plein air, comme pour les concerts de Massilia. Dans Afrikaïoli le groupe lui a donné une chanson. Il y a eu aussi cette encontre avec Gari Greu. Le film germait dans la tête depuis longtemps et les 30 ans lui ont permis de naître. « Je leur avait dit : vous êtes un groupe mythique, culte…Je vais essayer de faire un film culte. Je leur devais au moins ça. Et je crois l’avoir réussi. Il n’y a qu’à voir le sourire des gens quand ils ressortent de la projection ! »

Ca vaut bien une tournée !

Massilia, c’est toute une histoire et elle valait d’être contée. Même quand on croit connaître le groupe. Les débuts en 84, premières télés de François Ridel alias Moussu T. René Mazzarino qui n’est encore que l’électricien dans l’ombre, présenté par un oiseau de bonne augure : Jo Corbeau. Jali prendra le micro en 86. Tiens au passage : « Jah » « Light » ! Comme leur célèbre « aïoli » et tous ces mots inventés rentrés dans nos univers. Le film ne s’attarde pas trop sur l’histoire du groupe mais donne quelques clés. En 90, premières distributions de pastis, le premier job de Gari avant d’intégrer Massilia. Les Fabulous Troubadors et Castan qui vont élargir le champs de vision. On y retrouve aussi Lux B évidemment, disparu depuis presque 10 ans et dont le groupe commence à peine à se remettre… Ah, la fameuse anecdote de la descente des douanes dans le bus des Massilia endormis après un concert… Sacrée lumière ce Lux !

Les Massilia ont réinventé un folklore, une langue, une culture et leur terrain de prédilection -hormis le stade Vélodrome- c’est évidemment la tournée. « Massilia c’est notre Marseille rêvée » dit Gari dans le film.

Massilia par B. Roux J. Levé E. Auriaux A. Amsili F. Ratel M.P. Fournier

Le plaisir d’être ensemble et de partager

Sur scène c’est le pastis mais dans la vie de tous les jours, les échanges sont permanents pour être un acteur du quotidien, sur son territoire. Bien sûr les Chourmos, bien plus qu’un fan club qui compte plus de 2000 membres, « une espèce de toile avant l’heure » selon Blu. Toutes ces soirées organisées, pour s’amuser, délirer, mais aussi pour marquer les consciences comme ces rassemblements tous les 1er mai à Marseille. Si ce n’est pas eux qui les font, « qui propose ça aujourd’hui ?  » s’interroge Blu dans le film.

C’est bien ça la force de Massilia et forcement, ces messages de fraternité, de partage, de tolérance trouvent en ces temps-ci un écho très particulier.

Des univers différents et l’aïoli qui prend

Une des parties les plus réussies du documentaire, c’est certainement celles où les musiciens se dévoilent, notamment ceux que l’on connaît moins. Janvié par exemple. Il a l’air timide comme ça mais il monte facilement dans les tours. Des années de conservatoire à Paris avant d’atterrir dans le groupe. « Quand je faisais des accords, il y avait trop de notes ! »

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Pour Kayalik idem. Toujours le conservatoire, pour la guitare. Il s’emm…, revend sa gratte et se frotte aux platines grâce à Gari. L’anecdote aussi de Gari à peine arrivé dans Massilia et se retrouvant au Vélodrome, en première partie de Johnny, rentrant sur scène pour jouer le Coupo Santo… Terrible.

Grand morceau de bravoure magnifiquement raconté, le passage où une intruse célèbre se glissant sur scène lors du concert des 30 ans aux Docks Des Sud. Je n’en dirai pas plus, il faut voir le film. On mesure alors l’exploit de ce groupe toujours là, ensemble, alors que rien ne les prédestinait à faire un bout de chemin musical.

« Massilia est un groupe indépendant depuis plus de 30 ans et c’est exceptionnel dans le paysage musical français » note Christian Philibert. Un groupe qui comme le réalisateur ne craint -ni n’a besoin- de dégun.

On ressort du documentaire avec la banane, fier de connaître ce groupe qui donne du sens. En cela le film est très fidèle au groupe. Avec quelques longueurs et un peu moins de folie que celle qui se dégage de Massilia.

Jetez bien un œil attentif sur le Facebook du film pour en connaître les quelques dates de projection.

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https://www.facebook.com/MassiliaSoundSystemLeFilm/

C’est le prix de l’indépendance, le film n’a pas été repris par un distributeur, ni par une télé pour l’instant. Mais comme les films cultes, ils traverseront le temps et le plaisir de les revoir sera toujours intact.

Lo Benaset @Benoit1Roux