Plusieurs fédérations et organismes œuvrant pour la langue et culture occitanes ont établi un questionnaire et un site internet pour interroger les candidats à la présidentielle. Les 2 finalistes n’avaient jusqu’alors pas répondu. Le candidat d’En Marche vient de le faire officiellement.
Sur le site 2017oc (https://www.2017oc.fr/) ont peut donc lire la réponse d’Emmanuel Macron. Une réponse assez proche de celle qu’il avait fournie au « Réseau Européen pour l’Egalité des langues » ELEN-EBLUL. Une réponse qui commence par un cadre général.
Un point de vue général
Comme il a déjà été dit au « Réseau Européen pour l’Egalité des langues », nous vous confirmons que Emmanuel Macron considère la reconnaissance des langues de France, langues régionales, comme l’un des vecteurs de l’unité de la nation. Le patrimoine culturel et linguistique de nos territoires enrichit notre pays. C’est pourquoi il a porté une attention particulière à votre requête et tient à y répondre favorablement. Une reconnaissance juridique et un statut sont indispensables. Ils passent par une loi adaptée au contexte français. En outre, les moyens de l’expression des langues régionales seront accrus. Ainsi, le candidat d’En Marche !, facilitera, dès l’école, l’apprentissage des langues et cultures régionales, dont l’intérêt éducatif, linguistique et culturel est reconnu. Les langues et cultures régionales sont des éléments du patrimoine national reconnu par la Constitution de notre République (article 75-1). Elles font donc partie de la culture qui est une. Elles seront associées au rayonnement de la France et du français qu’Emmanuel Macron souhaite relancer par la création d’un Centre de la Francophonie. Le respect et la valorisation de sa propre diversité linguistique permettront à la France au plan international de mieux faire respecter celle du monde et ainsi contribueront à son retentissement international. À ce sujet, nous vous invitons à consulter les détails du programme à l’adresse en-marche.fr. Emmanuel Macron compte sur votre mobilisation pour participer à ce projet dès le début du prochain quinquennat.
Un élément très important : « Une reconnaissance juridique et un statut sont indispensables. Ils passent par une loi adaptée au contexte français. » L’engagement est assez clair. Reste à savoir s’il sera bien mis en place.
Un peu plus vague : « En outre, les moyens de l’expression des langues régionales seront accrus. » Pas d’engagement précis de ce côté là. Quant à la « Création d’un Centre de la Francophonie »… Pas sûr que cette nouvelle structure solutionne grand chose.
Un peuple se tient dans son rapport à sa langue, à sa culture, à sa littérature. #MacronPrésident
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 4 mai 2017
Reportage diffusé le samedi 29 avril sur l’occitan dans la présidentielle.
B. Roux J. Levé E. Auriaux A. Amsili F. Ratel M.P. Fournier
L’occitan dans la présidentielle par france3midipyrenees
Les réponses aux questions
Le candidat se dit favorable à la mise en place d’une politique linguistique pour l’occitan. Concernant sa volonté de faire voter une loi : « Oui, une loi, compatible avec la Constitution de la France et l’unité du peuple français qui donne un véritable statut est une exigence démocratique et une mesure indispensable ». Et la modification de l’article 2 qui dit que « le français est la langue de la République » : « Avec une loi qui assure une véritable reconnaissance et un statut aux langues régionales il n’est probablement pas nécessaire de faire une modification constitutionnelle dont on sait qu’elle serait très difficile à faire accepter. C’est un point à étudier. »
Par rapport à la convention signée par la Ministre Najat Vallaud-Belkacem avec les régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine, Emmanuel Macron se dit favorable à des objectifs chiffrés, par académie pour les 3 enseignements (optionnel, classes bilingues et calandretas), sous réserve des contraintes budgétaires. Là où les enseignements ont été supprimés, il souhaite les remettre en place : « Oui, car ces possibilités supprimées, de façon injustifiée et unilatérale, ont provoqué des régressions contraires à une politique de développement. » Favorable aussi à l’extension de cette convention dans les académies concernées qui ne sont pas signataires et ignorent ce cadre réglementaire.
Ce « grand acte d’audace » dont parle Jaurès, c’est celui de l’école, de la recherche, l’émancipation par la transmission. #MacronPrésident
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 4 mai 2017
Emmanuel Macron répond aussi de manière positive à la présence de l’occitan à l’université, des moyens accrus pour l’Office Public pour la Langue Occitane, mais aussi pour les langues régionales dans les services de l’Etat (DRAC, DGLF-LF) : « Oui, et les langues régionales, langues de France, langues de la République, auront leur place dans le Centre de la Francophonie que Emmanuel Macron envisage de créer. «
Il veut aussi un schéma directeur de développement pour soutenir le patrimoine et la création occitane et pérenniser le CIRDOC.
Des réponses pas inintéressantes, obtenues après une mobilisation ininterrompue de certains acteurs et organismes à l’initiative du site 2017oc pour que le favori de cette présidentielle réponde avant le second tour.
Pour avoir rencontré et discuté avec plusieurs représentants des différents mouvements En Marche de la région Occitanie, l’accueil est plutôt favorable et les échanges constructifs. Mais tout reste à faire. Vous pouvez consulter la réponse intégrale d’Emmanuel Macron sur le site https://www.2017oc.fr/communiques/Reponse_EnMarche_2017oc.pdf
Lo Benaset @Benoit1Roux