11 Mai

Una vida de calandretas

Près de 3500 enfants scolarisés dans  60 écoles et 3 collèges, repartis sur 18 départements, depuis plus de 35 ans les écoles immersives occitanes sont en développement constant. Mais tout est loin d’être simple. Calandreta qui est le plus gros employeur occitan (plus de 200 personnes) est en difficultés perpétuelles : de logement, de moyens, de développement. Exemple avec une novice (celle de Saint-Céré) et une très confirmée (Muret).

L’Esquiròl manca de plaça e d’avelanas

Calandreta l’Esquiròl est à ce jour la seule école de ce type dans le Lot. Installée depuis 4 ans dans une maison de lotissement à Saint-Céré. Elle accueille 27 enfants et en a refusé 10 à la rentrée faute de place.

Les premières années d’une calandreta sont toujours les plus compliquées : il faut trouver un logement, payer le salaire des professeurs pendant 5 ans (le temps de la contractualisation avec l’état), du personnel qui travaille… A Saint-Céré, le loyer coûte déjà près de 850 euros. Les parents regroupés en association doivent mettre les mains à la poche. Dans un premier temps aussi, la fédération des calandretas aide à la création. Puis la subvention diminue, en l’occurrence elle est passée de 8000 à 2000 euros. Conséquence : la calandreta ne peut plus employer quelqu’un pour le ménage et la cantine. Le système D ou système OC quoi ! Alors une école calandreta va toujours de pair avec une association culturelle pour toucher certaines subvention et faire rentrer de l’argent de par ses activités. Dans le Lot il y a Aquí l’Òc qui organise plusieurs activités et un festival les 22, 23 et 24 mai.

imageSe far un niu a las Cabanas

Les enfants sont obligés d’aller manger un peu plus loin, dans une ancienne école, au faubourg de Lascabanes (sic). Pour le coup, de la place il y en a. Sur 2 étages, des salles de cours, une cuisine un peu équipée, un préau, du terrain, une cour arborée… Le rêve quoi ! De quoi s’installer pour l’école car c’est sûr, la rentrée ne se fera pas au même endroit en septembre. Sauf qu’il faudrait mettre le bâtiment aux normes, que la marie qui loue ce lieu à l’évêché pour en héberger des associations accepte, que ceux qui l’utilisent aussi… Tout ceci va devoir se décanter très vite. Les parents cherchent par ailleurs un terrain sur la commune ou dans les environs pour y bâtir ou aménager la future école. Mais forcément, ce ne sera pas pour la rentrée.


calandretas par france3midipyrenees

Murèth tostemps dins la batèsta

Autre calandreta, autre situation et quelques similitudes. Ici ce n’est pas un problème de place ni de cantine, plutôt de vétusté des préfabriqués. Les 98 calandrons sont scolarisés dans 3 préfabriqués qui ont été donnés par les collectivités territoriales. Seulement voilà : ils sont plus vieux que l’école. La calandreta del Païs Murethin existe depuis 1984. Elle a fait plusieurs lieux avant de s’établir dans le quartier Saint-Jean de Muret (31). Chose exceptionnelle : elle est propriétaire de son terrain. Les relations avec l’école voisine (Mermoz) sont bonnes : ils partagent la cantine, dans le quartier il y a un gymnase, le cinéma… La vie pourrait être un petit fleuve tranquille si… les préfabriqués en question n’étaient pas vétustes. Et pour cause : ils ont plus de 40 ans, coûtent cher à l’entretien et la climatisation est en option. Voilà plusieurs années que calandreta veut remédier à la situation en construisant un bâtiment en dur. Ce qui permettrait aussi d’avoir un préau qui manque cruellement, et pourquoi pas un CLAE… Les projets précédents étaient assez onéreux. Le dernier en date s’élève à plus de 400 000 euros, financés par calandreta et les parents d’élèves, avec un emprunt sur 20 ans. Calandreta un appel à dons. L’an dernier il avait rapporté 13 000 euros.

Projet construction calandreta Muret

Projet construction calandreta Muret

L’avenidor ambe la comuna ?

Le permis de construire est déposé à la mairie depuis quelques jours. Le maire dispose de 6 mois pour y répondre. La mairie compte désormais une élue chargée de la valorisation du patrimoine culturel et de l’occitan. Virginie Corbères est aussi maman de calandreta, ancienne présidente d’Òctan, l’association culturelle liée à la calandreta. Une position pas très confortable entre les exigences de calandreta et un maire -André Mandement- peu habitué à déléguer facilement. Dans sa campagne, le maire avait aussi parlé d’un centre culturel occitan des cultures du monde. La mairie n’a pas les moyens de financer ce centre qui pourrait éventuellement abriter calandreta. « Le maire a parlé d’accompagner cette création en faisant des études de faisabilité par exemple. Mais nous ne pourrons pas aller au delà de 10% du financement », selon l’élue chargée de l’occitan. La mairie voudrait aussi réhabiliter ce quartier populaire et défavorisé où se trouve la calandreta. Le gouvernement a mis en place des contrats de ville pour aider ces quartier. Saint Jean est bien concerné mais pas le côté où est implantée la calandreta. Donc il ne pourrait pas y avoir d’aides pour l’instant afin de réaliser ce centre culturel dont le coût dépasserait 1M d’euros.

Pour les enfants, il y a urgence à trouver une solution pour sortir de ces préfabriqués. Une réunion est prévue le 2 juin entre calandreta et la mairie de Muret. Vous pouvez aider la calandreta à cette adresse : www.calandreta-don.fr/

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