07 Juil

Ennio Morricone, l’homme aux 500 musiques devenues des classiques

Sa musique est profondément humaine tout en touchant au divin. Le compositeur italien et chef d’orchestre Ennio Morricone jouait souvent les premiers rôles dans les films dont il a composé la bande originale. Des chefs d’œuvres gravés sur pellicule et dans les mémoires. On doit 626 œuvres à Mozart durant sa courte vie et presque autant à Morricone qui vient de s’éteindre à 91 ans. Des musiques qui sont devenus des classiques. Hommage à l’un des plus grands maestros de la musique.

Graffiti Mural à Rome. Photo : FABIO FRUSTACI via MaxPPP

De la toute première « Mission ultra-secrète de Luciano Salce en 1961 à la dernière « A rose in winter » de Joshua Sinclair, Morricone aura signé la musique de plus de 500 films. Sans compter toutes les musiques écrites pour la télévision et autres œuvres orchestrales. Des musiques souvent simples, 3 ou 4 notes qui vont à l’essentiel et des arrangements hors pair. Il savait aussi jouer des silences, des bruits, des sifflements, des instruments inattendus qui s’invitent dans une mélodie. Voici quelques chefs d’œuvres de son génie créatif.

Et tout d’abord, une chanson immortalisée par Joan Baez pour le film « Sacco et Vanzetti ». A partir de 2001, Ennio Morricone a privilégié la direction d’orchestre à la composition. C’est le cas ici 2007 à Venise.

Ennio Morricone – Here’s to you

Evidemment, celui qui l’a fait connaître n’est autre que son ami d’enfance Sergio Léone. Morriconne signera la musique de la plupart de ses westerns. L’art de la mise en perspective des images, une composition orchestrale fabuleuse et une écriture pour les voix splendide.

Ennio Morricone – Once upon a time in the West

Ennio Morricone – Le bon la brute et le truand

Morricone était d’abord un trompettiste de formation qui sera diplômé plus tard en direction d’orchestre. Ce qui transparait dans beaucoup de films comme l’émouvant « Cinéma paradiso ». Une version où l’on retrouve Yo-Yo-Ma et Chris Botti.

Ennio Morricone – Cinéma paradiso

Morricone a aussi beaucoup composé pour les réalisateurs français. Il signe par exemple une partie de la bande originale de « La cage aux folles », et participe au succès du film de Georges Lautner « Le professionnel ».

Ennio Morricone – Le professionnel

Mais aussi « Le clan des Siciliens » d’Henri Verneuil avec un orchestre classique mais aussi une section rythmique basse-batterie sur des envolées de cordes.

Ennio Morricone – Le clan des Siciliens

Mais pour moi sa composition la plus touchante, la plus aboutie c’était la BO du film « Mission » de Roland Joffé. Un thème obsédant, des cordes splendides, des voix divines. Un chef-d’œuvre d’une émotion incroyable. Une version du thème principal dirigée par le maestro en 2012 lors d’un concert de noël.

Ennio Morricone – Mission

Avec sa version de l’Ave Maria Guarani. Grandiose.

En 2016 il obtient enfin la consécration. Grand fan, Quentin Tarentino prendra à plusieurs reprises ses compositions. Pour « Les 8 salopards », il obtient enfin un Oscar (il n’a jamais eu de César).

Ennio Morricone – Les 8 salopards

La même année, son étoile est inaugurée sur l’Hollywood Boulevard. L’artiste resté dans l’ombre des images méritait au moins ça. Lui qui a tant magnifié les pellicules en les empreignant de sa musique puissante, riche et inoubliable. Grazie mille Maestro Morricone.

Benoît Roux