« Art. L. 665-6. – Le vin, produit de la vigne, fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France. » C’est cet amendement que viennent de voter les sénateurs, sur la proposition de Roland Courteau (PS). Il devrait permettre de considérer le vin autrement que sous l’angle de l’alcool et du problème de l’alcoolisme espère la profession vicitole. Ce vote intervient alors que les sénateurs étudient depuis mercredi en première lecture le projet de loi sur l’avenir de l’agriculture. Son examen devrait s’achever mardi.
« Le vin exprime un patrimoine vivant, il fait partie du patrimoine culturel, littéraire mais également gastronomique, paysager, architectural, matériel, économique et social, aussi bien sûr avec des centaines de milliers d’emplois » a plaidé Roland Courteau (PS).
C’est ce sénateur de l’Aude, qui est à l’origine de cet amendement. Il fait suite à une proposition de loi qui avait été déposée sur ce sujet en 2012. L’article proposé était alors le suivant : « Art. L. 665-6. – Le vin français fait partie intégrante du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France. On entend par vin français, les vins de qualité produits dans une région déterminée, les appellations d’origine vin délimité de qualité supérieure et les vins de pays. »
« La culture du vin, partie du patrimoine bimillénaire, culturel, cultuel, paysager et économique français, transmise de génération en génération, a grandement contribué à la renommée de notre pays et tout spécialement de sa gastronomie aux yeux du monde », a souligné en leur nom Gérard Bailly (UMP). « Le travail des vignerons a imprimé une profonde empreinte sur le patrimoine bâti et les paysages de nombreuses régions », selon cet élu du Jura.
« Grâce à cet amendement, nous engageons un réel processus pour la protection du vin et sa réhabilitation face aux attaques dont il est l’objet et aux amalgames avec les autres boissons alcooliques« , a déclaré à l’issue de la réunion de la commission l’auteur de l’amendement, Roland Courteau (PS).
Quant à Michel Issaly président des vignerons indépendants, il avait déclaré en octobre dernier dans le quotidien L’Humanité, alors que l’initiative commençait à prendre tournure : « L’objectif est de sortir le vin de la seule problématique « alcool », dans lequel il a été enfermé à tort ces dernières années, pour le valoriser à sa juste dimension par ses apports multiples et incontestables, sur les plans culturel, gastronomique, social et économique, mais aussi environnemental. »