06 Sep

Vendanges 2016 : une récolte petite et compliquée

vendangeC’est la question rituelle à la rentrée  : quand les vendanges vont-elles commencer ?

Il n’y aura sans doute pas de 1er coups de sécateur avant le 15-20 septembre dans le sud de la région et pour le gros des vendanges, en Bourgogne comme dans le Jura, pas avant fin septembre.

Pourquoi si tard ?

Parce que le printemps a duré longtemps ! Rappelez-vous la pluie, le gel tardif… et l’arrivée tardive du soleil et de la chaleur cette année, courant juin. La vigne s’est donc réveillée tard. Et puis, l’été très chaud et surtout très sec a tendance à faire ralentir l’évolution des végétaux, surtout la chaleur la nuit. Donc, non seulement les vignes avaient un peu de retard, mais, en plus, elles n’ont pas pu combler ce retard.

Comment s’annoncent-t-elles ?

Petites. Malheureusement, en termes de quantité, l’année s’annonce très mauvaise pour les vignerons, particulièrement ceux de Bourgogne. En cause, le gel tardif, des épisodes de grêle et des maladies comme le mildiou. Résultat, aujourd’hui dans certaines parcelles, on ne voit pas ou très peu de grappes. Selon les estimations faites par la statistique agricole, la Bourgogne pourrait perdre près de 20% de sa récolte par rapport à 2015 qui déjà n’était pas une grosse récolte. Pour le Jura, on annonce 7% de moins que l’an dernier.

 

Et le millésime ?

Difficile à dire avant que les raisins ne soient récoltés. Pour certains l’été chaud et sec aura été bénéfique et les raisins devraient obtenir de belles maturités, gage en général d’un beau millésime. D’autres sont inquiets. La grêle du printemps a détruit des baies mais d’autres ont repoussé ensuite. Elles ne seront donc pas toutes mûres en même temps, d’une parcelle à l’autre voire au sein d’une même parcelle. Ca risque d’être un vrai casse-tête pour les vignerons qui devront bien expliquer aux vendangeurs ce qu’ils doivent couper et ce qu’ils doivent laisser mûrir, ils devront repasser plusieurs fois dans les mêmes parcelles et peut-être même attendre quelques jours sans rien faire en attendant la bonne maturité.

Tout cela pour récolter de toutes petites quantités…

A propos de vendangeurs, tous ont été recrutés ?

Non,tout est un peu compliqué cette année en terme de date, de nombre de jours de vendanges, et beaucoup de domaines n’ont pas encore fait le plein. Pour ceux qui sont intéressés, le mieux est de se rapprocher de Pôle emploi ou de regarder les petites annonces dans les journaux, sur internet…

C’est un tableau assez noir que vous nous brossez là…

Le plus noir, c’est que la situation est très difficile pour certains vignerons. Depuis quelques années, les petites récoltes se succèdent. Et certains domaines fragiles financièrement auront sans doute du mal à s’en remettre. L’autre conséquence, en particulier pour la Bourgogne, c’est qu’elle manque de vin. On en parle depuis déjà 3 – 4 ans, mais la situation ne s’arrange pas. A l’export, elle risque de perdre des marchés : parce qu’elle n’a pas les volumes nécessaires. Et comme la demande est importante, les prix sont de plus en plus élevés (c’est aussi souvent la seule solution pour les vignerons de retomber sur leurs pieds après une petite récolte). Le vin de Bourgogne est donc rare et cher, pas terrible sur un marché concurrentiel comme le vin aujourd’hui !

Et au niveau national ?

La situation n’est pas rose non plus : la récolte devrait être inférieure de 10% à celle de l’an dernier. Certains vignobles sont très touchés : comme la Champagne et le Val de Loire touche par le gel et le mildiou : résultat 1/3 de volume en moins par rapport à l’an dernier. Le seul vignoble qui semble bien s’en sortir, c’est l’Alsace où une progression de 18% est annoncée… mais par rapport au faible volume de l’an dernier.

Tout cela, va réduire au final la production française qui perd ainsi d’année en année sa place de 1er producteur mondial de vin. L’an dernier c’est l’Italie qui est passé devant, cette année cela devrait être l’Italie et l’Espagne !