Faute de ratification de la charte européenne des langues minoritaires, faute de statut légal de ces langues, leurs défenseurs se sont retrouvés mercredi 14 mai à Paris devant l’UNESCO.
A l’initiative du collectif du 31 mars (date de manifestations survenues partout en France en 2012), occitans, basques, bretons, catalans, basques et créoles ont demandé l’asile culturel. Une requête symbolique pour que l’institution internationale fasse pression sur le gouvernement français afin qu’il défende un patrimoine linguistique menacé.
Ces militants associatifs -mais aussi des politiques- ont été reçus par un représentant de l’UNESCO qui a promis que sa Direction Générale enverrait un message au Président de la République. « Nous avons saisi les Nations Unies pour ce problème culturel que posent les langues de France aujourd’hui » affirme Jean-François Laffont, président de Convergencia Occitana de Toulouse qui a coordonné cette opération.
Une centaine de militants, de toutes les langues de France, réunis pour la première fois dans un même lieu, pour une même cause : « Nous sommes déterminés et pas encore désespérés… Ce n’est pas un aboutissement mais un jour de départ vers une reconnaissance » poursuit l’avocat toulousain.
Alors que François Hollande a enterré sa 56ème proposition (ratifier la charte européenne), alors que la place des langues régionale dans la loi d’orientation pour la refondation de l’école est toujours en discussion, les défenseurs ont tiré la sonnette d’alarme. Dans le même temps, et ce n’est sans doute pas un hasard, le député Jean-Jacques Urvoas annonçait sur France 3, que les députés socialistes bretons déposeraient une proposition de loi constitutionnelle sur les langues, si le gouvernement -comme c’est probable- ne le faisait pas avant la fin juin.
Benoit Roux