21 Avr

Alidé Sans : la jeunesse pleine de sens

A l’entendre et la voir chanter, on ne lui donnerai pas son âge : 21 ans. De la fraîcheur, de l’assurance, de la technique, de la personnalité. Alidé Sans ne devrait pas rester longtemps cantonnée dans sa vallée aranaise.

AlidéSansExpVerbauVoilà deux ans qu’elle chante. Mais elle baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Une mère professeur de musique et très vite, l’apprentissage du piano et bientôt d’autres instruments. Elle chante avec des rappeurs, fait un clip contre la violence faite aux femmes, joue avec des musiciens… A 19 ans, elle se lance vraiment, tenant souvent la scène en solo, avec sa guitare. Aujourd’hui son talent est en train d’éclore, comme une évidence.

C’était le cas à l’université Jean-Jaurès de Toulouse jeudi, à l’invitation de l’association étudiante OSCA, pour la semaine occitane. Pas facile de se produire sur un campus, le bruit, les étudiants étalés sur l’herbe… Quelques notes, le public est dans sa poche, s’arrête, écoute et danse. Un style spontané, immédiat, naturel, qui lui appartient, en toute liberté. De prime abord, les intonations, la voix et sa posture font penser à la chanteuse Nigériane Ayo. Dans son interview, elle se réclame de la Belge Selah Sue, de Nneka -une autre Nigériane- et de la Camerounaise Irma. Toutes multi-instrumentistes, où domine la guitare, aux champs musicaux étendus, aux voix aussi bien puissantes que sensibles.

Après le monde étudiant à midi, place aux occitans le soir à l’Ostal d’Occitània, toujours à Toulouse. Avec une acoustique bien meilleure, on a pu apprécier ses nuances de voix, son toucher de guitare très rythmique et sensible, profiter des textes et musiques qu’elle a écrits. Et quand elle reprend des classiques ( « Every little thing gonna be all right » de Bob Marley ou « Los Caulets »), elle s’empare du morceau, quitte à le déstructurer, comme pour le Se Canta, dans une version superbe et déconcertante.

 

A Toulouse comme ailleurs, beaucoup l’auront découverte; bien plus voudront bientôt la voir. On a hâte d’écouter son premier disque enregistré prochainement à Barcelone et prévu à l’automne. Pas besoin d’être grand devin ou musicologue affûté pour dire que cette Aranaise va bientôt dépasser nos frontières. L’Occitanie a besoin de nouveaux talents comme celui d’Alidé Sans.

Benoît Roux