Cette fois-ci, on n’en parle plus. Fermez le ban… ou presque. Alors qu’une fausse information sortie mercredi dernier annonçait l’arrivée dès le mois prochain d’un nouveau texte défendu par Christiane Taubira sur les langues régionales à l’Assemblée Nationale, une vraie information a, en revanche, marqué la fin de semaine dernière. C’est à l’Elysée que le député breton Paul Molac, accompagné des eurodéputés François Alfonsi et Jean-Jacob Bicep ont été reçus vendredi par deux conseillers de François Hollande. Une petite entrevue à Paris pour parler du pays. « Les parlementaires ont exprimé leur extrême déception suite à la décision du Président de la République de retirer la ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires de la modification constitutionnelle qui sera proposée au Congrès dans les mois à venir » précise Paul Molac dans un communiqué. Rien de nouveau jusque-là, hormis le fait que c’est au sein même du Palais que la « Protesta » a pu résonner. Reste à savoir si l’écho de la révolte a pu atteindre les oreilles du Président. Rien n’est moins sûr, d’autant que la période politique qu’il traverse semble plutôt consacrée à l’extinction d’autres feux bien plus fournis. « C’était un peu agité dans couloirs de l’Elysée, mais je crois que l’entretien a été pris au sérieux » confie François Alfonsi. Le Président de la République aurait tendance à agacer ces députés, élus, ainsi qu’un bon nombre de défenseurs des langues régionales. La 56ème promesse du candidat Hollande ne sera pas tenue et c’est « une trahison » pour François Alfonsi. Puisque la voie de la ratification de la Charte ne semble pas s’engager, les élus ont donc proposé un autre chemin. « L’autre piste que nous avons soumis à David Kessler qui nous a reçu, c’est d’arriver à une réforme constitutionnelle qui puisse doter les collectivités, en particulier les Régions, d’une liberté d’action totale en faveur des langues régionales en usage sur leur territoire » explique l’eurodéputé François Alfonsi. « Cette réforme de la Constitution, qui ouvrirait ensuite le champs à une loi, pourrait permettre, par exemple, de décider en Corse si le corse peut devenir langue officielle. Cela permettrait de prendre des dispositions pour adapter l’enseignement de la langue en fonction des demandes ». Reste maintenant à savoir si l’alternative sera ou non retenue. « On a nous promis une réponse d’ici un mois. On ne lâche rien de toute façon ». Le temps presse, la révision constitutionnelle est annoncée pour l’été et il n’y en aura vraisemblablement qu’une d’ici la fin du quinquennat.
Clamenç Alet