11 Juin

« La selecioun » se ganha una copa del monde!

L’équipe du Comté de Nice (Countea de Nissa en niçois) remporte la coupe du monde « ConIFA », une compétition qui rassemble « les états, minorités, nations, non reconnus et régions non affiliées à la FIFA ». Non reconnue et parfaitement inconnue il y a encore quelques jours, montée en un mois au pied levé pour remplacer le Québec, « la Selecioun » gagne donc son premier titre face à l’Ile de Man aux tirs au but, après un score vierge 0-0 durant le temps réglementaire.

sans_titre_1_43 (1)© Photo : COUNTEA DE NISSA

Un afar de caluts

Ils s’appellent Delfino, Assoumani, Sborgni, Migliore, Tchokounté ou Delerue, ils sont tous nés sur le sol du Comté de Nice, mais pour la plupart ils ne se connaissaient pas… 2 anciens joueurs n’ayant connu que le club de l’OGC Nice (Jean-Philippe Mattio et Frédéric Gioria) acceptent le poste de sélectionneur. Ce qui n’était au départ qu’un délire d’illuminés voulant s’offrir une coupe du monde chez les Lapons prend forme. Le président y croit et trouve des moyens.

Un lançament en aparat

Le 16 mai 2014, lors d’une conférence de presse, l’équipe est officiellement créée en présence d’Hugo Lloris, d’Alexy Bosetti et du Maire de Nice Christian Estrosi. Hugo Lloris aurait pu être le portier de l’équipe, mais c’est au Brésil qu’il doit partir. Il n’oublie pas pour autant de soutenir l’équipe de son comté natal. Alexy Bosetti -le jeune joueur blessé de l’OGC Nice- devient son plus fervent supporter. Le maire de la ville apporte son soutien et vient personnellement féliciter les joueurs lundi soir dans l’avion du retour.

 Identitat

Tous les joueurs sont donc nés sur le sol de l’ancien Comté de Nice (Countea de Nissa en niçois). Un territoire annexé par la France en 1860 et regroupant le littoral de Nice à Cap-d’Ail, les vallées de l’Estéron, du Var, de la Tinée, de la Vésubie, de la Roya, de la Bévéra et du Paillon. Sur le site de la selecioun on peut y lire que la « Countea de Nissa Football Association » a pour objet la promotion du football, de la culture et de l’identité niçoises. Mais guère plus. Pas de référence à l’occitan, les mots occitans comme selecioun, countea, pitchouns ne sont pas orthographiés en graphie classique.

Lors de la finale, ils étaient plus de 600 supporters à suivre le match au Nikaïa de Nice, en chantant Nissa la bella. La surprise du début a fait place à l’engouement populaire. Dans 2 ans, la seleccion devra défendre son titre de champion. D’ici là, on en saura un peu plus sur l’engagement et les valeurs de cette « selecioun ».

De son côté l’Associacion Occitania de Fotbòl termine à la 7ème place après un baroud d’honneur (1-0) contre l’Abkhazie.

Benoît Roux