12 Juin

Forabandit tòrna al pòrt, l’expulsé revient au port

Sam Karpienia ça vous dit quelque chose ? Fondateur du groupe « Dupain » qui a créé quelques remous sonores lors de la sortie de son premier album « L’Usina », cet artiste a lancé le projet « Forabandit » en 2009, en collaboration avec 2 autres musiciens aguerris, qui se poursuivra avec un premier album au nom éponyme en 2012. Le groupe est en train de promouvoir son second album sorti en mai.

Impression

Forabandit © Thomas Dorn</p#>

Groupe atypique, « Forabandit », composé de 3 musiciens chevronnés, comme il en émerge dans cette scène musicale que crée le « renouveau occitan » et qu’on pourrait appeler scène « underground », car elle n’est pas plébiscitée par la culture médiatique, ne fait pas partie de ces groupes attendus par un large public. Pourtant, de leur musique « émane une âme », le genre de vibration qui fait que les aficionados de musique soutiennent un groupe ou un genre musical malgré le manque de diffusion et la saturation d’offre dans un domaine musical. La vibration que transmet ce groupe a bien cette touche « à l’occitane », avec ces sons d’influences méditerranéennes et exotiques, cette mémoire des sons d’époque médiévale et qui, historiquement, s’exportèrent à cette même époque, par l’échange d’influences entre peuples. Des sonorités et des façons de jouer des instruments de tradition ancienne, mais qui s’est transmise dans certaines cultures, notamment l’instrument de tradition algérienne, la mandole que joue, Sam Karpienia, et qui se pratique beaucoup dans les musiques kabyles et le Chaabi.</p#>

 

Il partage le chant avec Ulas Ozdemir, entre langue en occitane et turque. Ulas qui joue du saz (ou bağlama), un instrument à cordes de la famille des luths, instrument se transmettant notamment dans une certaine minorité sociale en Turquie d’où provient Ulas. Aux percussions enfin, qui renforcent la touche orientalisante du son, un musicien aguerri et non des moindres, Bijan Chemirani, le fils de Djamchid Chemirani percussionniste renommé dans la tradition de cet instrument. Bijan qui a collaboré entre autre avec le chanteur occitan Manu Théron, comme le Sénégalais Pape N’Diaye  ainsi que d’illustres pointures de la scène rock comme l’ex Police Sting ou l’ancien Noir Désir, Serge Teyssot-Gay qui ont fait appel à son agilité, ainsi que de nombres d’autres musiciens renommés.

C’est leur second album « Port » qui est sorti en mai 2014, et si vous ne l’avez pas écouté, jetez-y une oreille en allant sur leur site. Les thèmes abordent les sentiments d’amour et d’exil, probablement le fond de l’âme de ce groupe et de ces musiciens hors pair et chevronnés. Ils seront au Mucem de Marseille le 27 juin et André Manoukian s’en est délecté le 4 juin dans sa chronique sur France Inter.