C’est l’affaire dont on parle en ce moment : Emmanuel Giboulot, vigneron en biodynamie dans la Côte de Beaune et dans les Hautes-côtes de Nuits refuse de traiter ses vignes contre la flavescence dorée. La justice l’a convoqué. Il risque 30.000 euros d’amende et jusqu’à 6 mois de prison.
En juin dernier, pour tenter d’endiguer la propagation de la flavescence dorée (présente en Saône-et-Loire), la préfecture de Côte-d’Or a imposé le traitement de tous les vignobles du département. Un traitement insecticide destiné à détruire la cicadelle, l’insecte vecteur de cette maladie mortelle pour la vigne et terriblement contagieuse.
Plusieurs voix s’étaient déjà élevées contre ce traitement systématique. Emmanuel Giboulot, lui, a totalement refusé de le faire car, dit-il « même les insecticides naturels ne sont pas inoffensifs car ils ne sont pas sélectifs et on détruit toute la faune auxiliaire. Or, notre approche en biodynamie, que l’on applique sur nos vignes depuis les années 1970, est de travailler sur les équilibres biologiques ».
Après un contrôle en juillet de la direction régionale de l’Agriculture, Emmanuel Giboulot a fait l’objet d’une convocation devant le délégué du procureur de la République du tribunal d’instance de Beaune pour une composition pénale. Sa comparution était prévue le 12 novembre. Elle a été reportée à une date, qui n’a pas encore été fixée.
Dans cette convocation, il est reproché au viticulteur un «refus d’effectuer les mesures de protection des végétaux contre les organismes nuisibles en l’espèce en refusant de traiter contre la flavescence dorée».
=> pour en savoir plus : un reportage avec Emmanuel Giboulot et un sur la lutte contre la flavescence dorée sur France 3 Bourgogne