12 Jan

Qualité de l’air : dans les gares du RER c’est parfois pire que sur le périph’

EXCLU – AirParif s’apprête à publier les premiers résultats d’une étude lancée en septembre dans les gares RER parisiennes de la SNCF pour évaluer la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines. Et ces premiers résultats sont assez alarmants, à l’image de ceux recueillis sur le réseau RATP lors d’une précédente enquête.

En exclu pour Transportez-moi, Karine Léger, la directrice de communication d’AirParif, vous révèle que certains polluants, comme les particules fines (les fameuses PM10 et PM 2,5, issues directement de l’exploitation ferroviaire, notamment lors du freinage) atteignent dans ces stations des niveaux nettement supérieurs aux normes en vigueur. D’autres polluants redoutés des citadins, tel le dioxyde d’azote, sont en revanche présents en plus faible quantité qu’à l’extérieur (voire même quasiment absents, comme l’ozone).

Les résultats précis seront mis en ligne dans les prochaines heures sur le site d’Airparif. L’étude, elle, est amenée à se prolonger : la campagne de mesures, engagée en septembre 2016, est prévue pour durer deux ans, et concernera 25 gares souterraines de Transilien, sur les 387 gares du réseau. Le rapport final comprenant l’ensemble des gares sera disponible fin 2018.

Deux modes opératoires sont utilisés : la mise en place de stations de mesures « permanentes » dites de référence et des campagnes de trois semaines de mesures pour les autres gares.

Deux gares aux typologies très différentes (système de ventilation, profondeur, volumétrie, ancienneté) servent de référence et font l’objet de mesures continues, avec deux stations fixes :

– l’une à Saint-Michel-Notre-Dame, sur un quai du RER C.
– l’autre à Magenta, sur un quai du RER E.

Bertrand Lambert

29 Nov

Automobilistes parisiens : la vignette ou… la marche à pied

Voilà une nouvelle qui va encore faire bondir les associations d’automobilistes et, plus légitimement, ceux et celles qui travaillent en horaire décalé : à partir du 16 janvier prochain, les voitures circulant dans Paris devront obligatoirement afficher la couleur ! Faute de quoi, leur conducteur pourra – bientôt – être verbalisé (pour l’heure, ce n’est pas le cas, le décret est en cours d’écriture). Pour rouler, il faudra donc afficher sur son pare-brise l’une des six vignettes de couleurs différentes, selon le degré de pollution du véhicule, instaurées par le gouvernement. Voiture, moto, bus, camion, français ou immatriculé à l’étranger… tous les véhicules sont concernés, sans exception. Si jamais vous roulez avec une voiture « non autorisée » (c’est à dire trop vieille pour prétendre à une des 6 vignettes), vous risquez une amende de 68 € (135 € pour les poids lourds) : une période de tolérance a été annoncée, mais d’ici quelques semaines (mois ?), la police verbalisera, que vous rouliez ou que vous stationniez seulement dans la capitale.

Mais où trouver cette vignette me direz-vous ? Pour une fois, c’est assez simple, la demande se fait en quelques clics, en ligne, et vous recevrez le précieux sésame pour un coût de 4,18 euros, frais d’envoi inclus. Rien de scandaleux donc, surtout lorsqu’on se remémore le coût de la – vraie – vignette supprimée par Lionel Jospin à quelques mois de la présidentielle de 2002.

A partir du lundi 16 janvier, seuls les véhicules disposant de leur vignette pourront circuler dans la capitale, en semaine, de 8h à 20h (le week-end, pollution libre et autorisée pour tous). Les plus polluants, en effet, ne sont pas éligibles à la vignette (cf tableau ci dessous).

vignettesAutrement dit, si vous avez une voiture ou un utilitaire léger immatriculé avant le 1er janvier 1997, ou encore une moto immatriculée avant le 1er juin 1999, vous n’avez plus d’échappatoire : c’est métro ou marche à pied. De fait, la ville de Paris bannit déjà, depuis le 1er juillet 2016, ces différents véhicules, mais, jusqu’à présent, faute de volonté politique et d’outil de vérification simple, aucune sanction n’avait été prononcée contre les contrevenants, la Ville ayant opté pour une « période pédagogique. » C’est désormais bel et bien terminé. Tout contrevenant risquera une amende de 68 euros (135 euros pour un poids lourd).

L’objectif pour la municipalité est simple, favoriser la transition vers les véhicules zéro émissions (qui ont, par exemple, le droit de stationner gratuitement intramuros), moins bruyant et, surtout, moins polluant. Pour mémoire, les transports sont responsables de :

  • 66% des émissions de NOx (dans Paris, en 2010)
  • 56% des émissions de PM 10
  • 58% des émissions de PM 2,5 (les particules les plus fines)

Pour commander votre vignette, c’est ici que ça se passe, sur le site internet officiel : certificat-air.gouv.fr. 

Pour en savoir plus, Transportez-moi vous dit tout sur la vignette Crit’air et tente de savoir si ce type de mesure est efficace pour améliorer la qualité de l’air.

Bertrand Lambert

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30 Sep

Avec les pics, la circulation alternée c’est automatique ! Vraiment ?

L’annonce de Ségolène Royal a fait son petit effet ce matin : désormais la circulation alternée sera décidée de façon automatique, à la demande des élus. Terminés donc à priori les tergiversations à répétition et les souhaits émis dans le vide par la ville de Paris… une petite révolution, mais qui devra se juger à l’usage, au delà de l’effet d’annonce.

Circulation AlternéeJusqu’à présent il fallait parfois plusieurs jours de dépassement consécutifs pour que le Préfet daigne mettre en place, sous la pressions des élus parisiens, la circulation alternée. Désormais, annonce la Ministre, cette dernière va devenir automatique, ou presque : le préfet devra motiver son refus, alors qu’avant les élus devaient, eux, prouver que l’épisode de pollution méritait d’enclencher la mesure.

Entre les lignes on comprend donc une chose essentielle : le Préfet dispose toujours du dernier mot, quoi qu’en pensent les élus. Continuer la lecture