19 Fév

A quoi va ressembler le RER du futur, destiné aux RER D et E ? Le RER NG prend forme dans les Hauts de France

Pour l’heure, avec sa taule couleur terre, il paraît sorti tout droit du film Mad Max : depuis quelques jours, le 1er exemplaire du RER NG prend forme dans les chaudronneries des usines Alstom et Bombardier, situées dans les Hauts de France. Clairement, le RER NG ne ressemble pas encore à grand chose. Et il faut encore beaucoup d’imagination pour se figurer ce RER Nouvelle Génération, amené à révolutionner les lignes D et E. Mais il n’a jamais été aussi prêt de devenir réalité.

A terme, vous serez plus de 1,2 M à l’emprunter quotidiennement, sur les lignes D et E. Avec 71 rames commandées dans un premier temps (et 255 envisageables au total), le contrat était déjà historique, par son ampleur et son coût. Il l’est d’autant plus que Bombardier et Alstom, habituels concurrents, travaillent cette fois de concert. Le premier fabrique les rames intermédiaires, celles à deux étages réservées aux voyageurs, tandis que le second réalise les deux motrices, d’avant et d’arrière train, à un seul étage.

Ce RER NG, qui pourrait s’appeler Francilien Next une fois baptisé, a été spécialement conçu pour les zones à forte densité de population. Comme vous pouvez le voir sur les photos, ses portes XXL, larges de 1.95 m, sont déjà impressionnantes : elles sont censées faciliter les échanges entrées/sorties des voyageurs, ce qui ne sera pas de trop pour ce train BOA à deux étages comptant 1861 places, dont 606 assises, soit l’équivalent de quatre A380…

A noter tout de même que les 1861 places sont obtenues en comptant les voyageurs debout à 6 par m2 (au lieu de 4 d’habitude), soit une densité plus importante que sur la ligne 13 aux heures de pointe ! Quant aux nombre de places assises fixes, il est très inférieur au matériel qui est remplacé (même si elles seront plus confortables). Ainsi, dans le pire cas, on passerait de 550 à 264 places assises sur le RER E (- 52 % !) et de 760 à 324 places sur le RER D (- 57 % !).

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19 Nov

11 parkings relais pour lâcher sa voiture aux portes de Paris

On ne les attendait plus. Annoncés à la fois par la ville de Paris et par IDF Mobilités depuis près de deux ans, les parkings relais ouverts aux portes de Paris deviendront enfin réalité le 1er décembre prochain. Une bonne nouvelle pour les automobilistes franciliens, habitués à plutôt être dans la ligne de mire.

11 parkings, situés pour la plupart à l’entrée de la capitale, soit 1.220 places seront ouvertes à ce dispositif, destiné aux Franciliens venant travailler à Paris en voiture. L’idée est de les inciter à « lâcher » leur véhicule à l’entrée de la capitale puis de poursuivre leur route en bus / métro / RER. Deux conditions principales pour bénéficier du tarif « parking relais », négocié auprès des opérateurs : posséder un passe Navigo, mensuel ou annuel, et s’engager à n’utiliser ce parking que pour des déplacements domicile-travail (avec une seule entrée et sortie par jour, entre 5 h 30 et 23 h 59).

Le tarif défie toute concurrence : 75€/mois, à payer bien-sûr en plus du passe Navigo. Soit entre -30% et -50% de remise par rapport à un abonnement classique, selon les parkings. Ce tarif n’est pas subventionné, ni par la ville de Paris, ni par IDF Mobilités. Les opérateurs ont d’abord accepté de baisser leur tarif pour remplir leurs parkings, trop rarement complets. Ils ont donc tout à gagner au succès de ce dispositif.

A terme, ce sont 3.000 places qui pourraient être concernées

Cette première phase a été lancée alors que tout n’est pas encore prêt techniquement, à la demande express de la Maire de Paris, lassée d’attendre la mise aux normes des bornes de péage des parkings partenaires, attendue seulement pour mars prochain. C’est à cette date seulement que les automobilistes pourront rentrer dans le parking en bipant directement à l’entrée leur passe Navigo. D’ici là, ils devront aller récupérer une carte d’accès spécifique, délivrée directement au guichet d’un des 11 parkings concernés. La mise aux normes coûtera la bagatelle de 1M€, somme colossale financée à 70% par IDF Mobilités et 30% par la ville de Paris.

Si le succès est au rendez-vous, d’autres parkings parisiens seront estampillés « parking relais », avec un potentiel de 3.000 places aux portes de la capitale.

Les 11 parkings concernés, dès le 1er décembre : bibliothèque François-Mitterrand (XIIIe, 200 places), Université Diderot (XIIIe, 200 places), Charléty Coubertin (XIIIe, 60 places), Porte d’Orléans (XIVe, 40 places), Foch (XVIe, 150 places), Porte de Saint-Cloud (XVIe, 150 places), Porte de Champerret (XVIIe, 100 places), Porte de Saint-Ouen (XVIIe, 50 places), Marigny-Vincennes (Vincennes, 30 places), Bercy Seine (XIIe, 40 places) et Bercy Saint-Emilion (XIIe, 200 places).

Bertrand Lambert @B_Lambert75
► Sur le même sujet : Parigo #59 : les automobilistes franciliens dans la ligne de mire

 

 

 

06 Avr

La discrète cagnotte d’IDF Mobilités

On se souvient de la « cagnotte de Bercy » du temps de DSK, et plus récemment des débats parlementaires autour de la « cagnotte fiscale » engrangée par les pouvoirs publics grâce à l’accélération de la croissance. Et voilà que se présente une nouvelle cagnotte, aussi bien dotée que discrète : la cagnotte d’IDF Mobilités.

A la lecture du compte financier 2017, pas encore rendu public mais que je me suis procuré, plusieurs chiffres, plus ou moins habilement dissimulés au milieu des 45 pages du rapport, démontrent la très bonne santé financière de l’ex STIF, alors même que depuis deux ans la Région n’a de cesse de justifier la hausse (+7.5%) du pass navigo par des comptes dangereusement déficitaires.

Soulte miraculeuse

Entre 2016 et 2017, les recettes réelles de fonctionnement ont ainsi bondi de 359 M€, passant de 5,787 Mds€ à 6,137Mds€, ce qui a permis de faire passer le taux d’autofinancement d’IDF Mobilités de 15% à… 53% ! Autrement dit, IDF Mobilités est en capacité de financer 53% de ses (très nombreux et onéreux) investissements sans recourir à l’emprunt. Un ratio anormalement élevé – et quasiment inédit en ce qui le concerne, excepté les 56% de 2013 (mais pour une raison exceptionnelle liée à la vente du siège de la RATP à cette même RATP) –  pour un syndicat de transports amené à multiplier les investissements. La capacité de désendettement d’IDF Mobilités est ainsi passée de 10,8 années à… 2,9 années,  une baisse d’autant plus spectaculaire que les prévisions faisaient plutôt état ces derniers mois d’un chiffre en hausse (on allait vers les 15 ans).

Mais d’où vient cet argent ?

C’est là que les voyageurs qui ont vu leur pass navigo continuellement augmenter ces dernières années risquent de se sentir floués : les recettes voyageurs sont de 90M€ supérieures aux prévisions ! IDF Mobilités tablait sur une hausse de 160M€, elle a été finalement de 250M€, d’où les 90M€ de bonus. Mais tout est fait pour que ce chiffre ne ressorte nul part dans le rapport. Car il vient, lui aussi, contredire le mythe d’un syndicat des transports sur la paille, devant à tout prix augmenter ses tarifs pour rester dans les clous financiers. Bien sûr, la lutte contre la fraude, plus efficace, et le retour des touristes après le trou d’air des attentats de fin 2015, explique en partie ce rebond. Mais c’est bien la hausse du trafic, lié en grande partie à l’instauration du navigo à tarif unique, qui est à l’origine de cette soulte miraculeuse. Continuer la lecture

29 Jan

Parigo #28 : la chasse aux fraudeurs est ouverte

CaptureFraudeSouvenez-vous, en octobre 2016, une campagne de sensibilisation lancée par le STIF devenait la risée des réseaux sociaux : en cause, des dragons à la sauce GOT incitant de jeunes franciliens à frauder. La campagne se voulait pourtant on ne peut plus sérieuse avec comme objectif la lutte contre la fraude dans les transports.

Un an et demi, plus tard, où en sommes-nous ? Premier constat, les contrôleurs, qui sont près de 2.000 en Ile de France, tous réseaux confondus, sont de plus en plus présents et efficaces, renforcés par de toutes nouvelles armes réglementaires, comme la possibilité de croiser les fichiers pour récupérer une adresse valide. Le vote de la loi Savary mi 2016 a considérablement modifié le rapport de force entre fraudeurs et contrôleurs.

Cette semaine, Parigo vous emmène au cœur de ce jeu du chat et de la souris, qui a d’ailleurs toujours existé, dès les débuts du métro. Qui fraude et pourquoi ? Vous le verrez, la réalité est bien loin du cliché du fraudeur pauvre et calculateur. Que ce soit dans le métro, le RER, mais aussi en surface, pour les tickets de stationnement des voitures, la chasse est ouverte !

Deux invités  :
Jean-Baptiste Suquet, enseignant-chercheur à Neoma Business School
Laurent Probst, directeur général d’Ile-de-France MobilitésBertrand Lambert @B_Lambert75