22 Déc

Parigo #62 : Vélib’ 2, an I … l’annus horribilis

On s’attendait au meilleur, on a eu droit au pire : Smovengo, le nouvel opérateur de Vélib’, successeur de JC Decaux, nous en a fait voir de toutes les couleurs cette année… Mais après avoir frôlé le dépôt de bilan l’été dernier, lorsque rien ne fonctionnait et qu’Anne Hidalgo semblait prête à résilier le contrat signé avec Smovengo, Vélib’ a repris du poil de la bête ces dernières semaines. Le voilà quasiment remis en selle, avec 15.000 vélos déployés dans 1.1000 stations, pour près de 50.000 locations quotidiennes. Un vrai miracle, sur lequel revient Parigo.

Pour autant, il reste beaucoup à faire : déploiement en banlieue, expérience utilisateur, maintenance, régulation… nous poserons les questions qui fâchent à Arnaud Marion, le nouveau directeur exécutif de Smovengo, à l’origine du plan de sauvetage initié en juin dernier.

Nous irons également en coulisses voir concrètement comment s’organise la régulation des vélos, essentiellement la nuit.

Enfin, nous vous dévoilerons en fin d’émission le montant des pénalités que devra payer l’opérateur. Un accord financier vient d’être trouvé : Smovengo va payer 8 M€ de pénalités et accepté de réviser à la baisse le prix payé par les municipalités pour chacune de leurs stations. Au final, les communes adhérentes ne verseront que 18 M€ au nouvel opérateur du Vélib’ au titre de l’année 2018, soit 22 M€ de moins que ce qui était prévu au contrat.

Bertrand Lambert @B_Lambert75

► Pour aller plus loin : EXCLU : Smovengo versera 8 M€ de pénalités pour les retards de Vélib’

05 Déc

Parigo #61 : le RER D, la révolution ou le chaos

Le RER D, en chiffres, c’est 197 km de ligne, 650.000 voyageurs quotidiens… et des pépins innombrables. En terme de régularité, c’est même la pire ligne d’Ile de France, avec certaines branches comptant moins de 65% de trains à l’heure. Une situation insoutenable qui a incité la SNCF et IDF Mobilités à lancer un énième plan de la dernière chance pour tenter d’améliorer le quotidien de ses usagers. Après les plans d’urgence de 2006, 2009 et 2011, place cette fois à une refonte horaire d’une envergure inédite.

Le 9 décembre prochain, les 5 branches du RER D ne seront plus qu’un lointain souvenir : nouveaux horaires, nouvelles dessertes, l’exploitation du RER D a été totalement repensée pour tenter de gagner en régularité.

Dans sa configuration actuelle, la ligne est en effet un nid à problèmes, avec une régularité déplorable (cf ci contre), du fait de son matériel vieillot, de son infrastructure datée et de ses cinq branches qui s’entrecroisent dans le sud. Les trains au départ de Malesherbes ou Melun en direction de Paris doivent ainsi s’intercaler dans un tronçon central surchargé selon des horaires calculés à la minute près, notamment pour emprunter le fameux tunnel de Châtelet, partagé avec le RER B. Le moindre accroc d’exploitation génère donc des retards en cascade qui se répercutent inlassablement du nord au sud de la ligne, et inversement. Comme l’admet Alain Krakovitch, le directeur du Transilien, dans Parigo: « Il faut simplifier la ligne ; aujourd’hui, il faut le reconnaitre, nous ne savons pas gérer ces 5 bifucations« .

En guise de simplification, dès dimanche, les deux branches venant de Malesherbes et de Melun (vers Corbeil) vont être dissociées de la ligne principale et fonctionneront désormais comme des tronçons autonomes. Dans le détail, les branches Vallée (Ris-Orangis à Corbeil), Malesherbes (Corbeil à Malesherbes) et Littoral (Melun à Corbeil) ne disposeront plus de trains directs vers Paris mais seront desservies par des trains qui feront la navette avec les stations de Corbeil-Essonnes, Viry-Châtillon et Juvisy. De là, les voyageurs pourront emprunter soit un RER D, soit un RER C, direction la capitale. Continuer la lecture

26 Nov

Parigo #60 : le T3b file vers l’ouest, jusqu’à la porte d’Asnières

L’air de rien, les 4,3 km et 8 stations inaugurées samedi 24 novembre vont changer la vie de 600.000 habitants et 300.000 salariés, parisiens comme banlieusards. C’est considérable. Il aura fallu 4 ans de travaux, et de patience aux riverains, pour que le prolongement de la ligne de tramway T3b, de porte de la Chapelle à la porte d’Asnières, prenne vie. 90.000 voyageurs sont attendus chaque jour sur ce nouveau tronçon, authentique bouffée d’oxygène pour ces quartiers de Paris longtemps maudits : prévus pour être opérationnels de longue date, les prolongements des lignes 14 et 12 ont respectivement pris 3 ans et 2 ans de retard. Le T3b, lui, n’a pris qu’un an dans la vue, suite à la découverte d’amiante dans le bitume des Maréchaux. Il sera donc le premier nouveau moyen de transports à desservir le Tribunal de grande instance de Paris, porte de Clichy.

7.000 places de vélo sécurisées près des stations de tramway

Exceptionnellement, Parigo était en direct. L’occasion pour Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, d’annoncer l’installation future de 7.000 places de parking Véligo :

Île-de-France Mobilités souhaite que ce tramway soit aussi le lieu de rencontre de toutes les mobilités. Je propose à la Ville de Paris de créer 7.000 places de parking sécurisées Véligo pour qu’à la fois les Parisiens et les habitants de la petite couronne puissent venir à vélo prendre le tramway. Ça serait aussi une bonne façon de limiter la place de la voiture dans la ville.


Bertrand Lambert @B_Lambert75

►Sur le même thème : TPM#13 : quel bilan pour le T3, 10 ans après ?
► Pour aller plus loin : Dauphine ou Maillot : quel prolongement à l’ouest pour le T3b ? Continuer la lecture

23 Nov

Comment en finir avec la jungle urbaine sur les trottoirs et sur les routes ?

Avec la multiplication des modes transports personnels, les trottoirs sont devenus la source de nombreux conflits entre piétons, vélos, trottinettes, e-roues… mais aussi motos et scooters garés n’importe où… Sur les routes, la situation est souvent tendue entre les cyclistes, les motards et les automobilistes, chacun se renvoyant la responsabilité du non-respect des règles élémentaires du code de la route et de l’absence évidente de respect entre les différents usagers. De quoi alimenter le débat. Pour en parler, j’étais l’invité de 9h50.

19 Nov

11 parkings relais pour lâcher sa voiture aux portes de Paris

On ne les attendait plus. Annoncés à la fois par la ville de Paris et par IDF Mobilités depuis près de deux ans, les parkings relais ouverts aux portes de Paris deviendront enfin réalité le 1er décembre prochain. Une bonne nouvelle pour les automobilistes franciliens, habitués à plutôt être dans la ligne de mire.

11 parkings, situés pour la plupart à l’entrée de la capitale, soit 1.220 places seront ouvertes à ce dispositif, destiné aux Franciliens venant travailler à Paris en voiture. L’idée est de les inciter à « lâcher » leur véhicule à l’entrée de la capitale puis de poursuivre leur route en bus / métro / RER. Deux conditions principales pour bénéficier du tarif « parking relais », négocié auprès des opérateurs : posséder un passe Navigo, mensuel ou annuel, et s’engager à n’utiliser ce parking que pour des déplacements domicile-travail (avec une seule entrée et sortie par jour, entre 5 h 30 et 23 h 59).

Le tarif défie toute concurrence : 75€/mois, à payer bien-sûr en plus du passe Navigo. Soit entre -30% et -50% de remise par rapport à un abonnement classique, selon les parkings. Ce tarif n’est pas subventionné, ni par la ville de Paris, ni par IDF Mobilités. Les opérateurs ont d’abord accepté de baisser leur tarif pour remplir leurs parkings, trop rarement complets. Ils ont donc tout à gagner au succès de ce dispositif.

A terme, ce sont 3.000 places qui pourraient être concernées

Cette première phase a été lancée alors que tout n’est pas encore prêt techniquement, à la demande express de la Maire de Paris, lassée d’attendre la mise aux normes des bornes de péage des parkings partenaires, attendue seulement pour mars prochain. C’est à cette date seulement que les automobilistes pourront rentrer dans le parking en bipant directement à l’entrée leur passe Navigo. D’ici là, ils devront aller récupérer une carte d’accès spécifique, délivrée directement au guichet d’un des 11 parkings concernés. La mise aux normes coûtera la bagatelle de 1M€, somme colossale financée à 70% par IDF Mobilités et 30% par la ville de Paris.

Si le succès est au rendez-vous, d’autres parkings parisiens seront estampillés « parking relais », avec un potentiel de 3.000 places aux portes de la capitale.

Les 11 parkings concernés, dès le 1er décembre : bibliothèque François-Mitterrand (XIIIe, 200 places), Université Diderot (XIIIe, 200 places), Charléty Coubertin (XIIIe, 60 places), Porte d’Orléans (XIVe, 40 places), Foch (XVIe, 150 places), Porte de Saint-Cloud (XVIe, 150 places), Porte de Champerret (XVIIe, 100 places), Porte de Saint-Ouen (XVIIe, 50 places), Marigny-Vincennes (Vincennes, 30 places), Bercy Seine (XIIe, 40 places) et Bercy Saint-Emilion (XIIe, 200 places).

Bertrand Lambert @B_Lambert75
► Sur le même sujet : Parigo #59 : les automobilistes franciliens dans la ligne de mire

 

 

 

Parigo #59 : les automobilistes franciliens dans la ligne de mire

Hausse du prix des carburants, projet de péage urbain, instauration de la vignette Crit’air en petite couronne, piétonisation programmée du centre ville de Paris… la chasse aux automobilistes est ouverte à Paris, mais aussi en Ile de France. Comme à son habitude, Parigo pose les questions qui fâchent et prend un peu de hauteur vis à vis de toutes ces mesures destinées à limiter la congestion mais aussi la pollution. Est-ce efficace ? Est-ce juste socialement ? Quelles sont les aides mises en place pour rouler plus propre ? Le côté coercitif peut-il durablement faire évoluer nos comportements ?  Bertrand Lambert @B_Lambert75

13 Nov

Parigo #58 : 14-18, quand les transports franciliens montent au front.

À l’occasion du centenaire de la première guerre mondiale, Parigo remonte le temps et s’intéresse au rôle prépondérant des transports francilien dans la guerre 14-18. L’air de rien, les taxis et bus parisiens, mais aussi bien sûr la Gare de l’Est, tournée vers le front, ou encore les jeunes aérodromes du Bourget ou d’Orly ont participé grandement à l’effort de guerre national, pendant les quatre ans du conflit. Au menu, comme chaque semaine, des entretiens exclusifs et des reportages, enrichis cette fois de nombreuses archives inédites.


Bertrand Lambert @B_Lambert75

05 Nov

Parigo #57 : les véhicules 100% autonomes, un rêve bientôt réalité ?

La voiture autonome n’est plus un scénario de science-fiction. Pour 67 % de Français*, c’est même une issue réaliste. Si la technologie prend le relais sur la conduite, les conducteurs d’aujourd’hui gagneront du temps qu’ils pourront utiliser à d’autres fins. La question de la mise à profit du temps gagné se pose alors pour les utilisateurs : l’éventail des possibilités est des plus larges. Pour autant, le rêve des véhicules autonomes est-il vraiment pour demain ? La RATP vient en tout cas d’annoncer un premier test de bus 100% autonome sur la ligne 393, dès l’an prochain, en 2019 ! Une vraie révolution.

Navette, bus, taxi ou encore voiture individuelle… les véhicules autonomes sont tels un Graal derrière lequel courent constructeurs et exploitants, à coup d’annonces spectaculaires mais souvent prématurées. Réellement, où est-on ? Techniquement d’abord. Mais aussi règlementairement. Dans la région, les navettes autonomes sont devenues une réalité : les tests grandeur nature se multiplient, que ça soit à la Défense, à Roissy, au bois de Vincennes…que teste t-on ? A quand une ligne pérenne ?

L’annonce récente de la RATP a en tout cas fait l’objet d’une petite bombe : dès l’an prochain, en 2019, la ligne 393, entre Thiais et Sucy Bonneuil, accueillera ses tout premiers bus autonomes, donc sans chauffeur ! L’occasion pour Parigo de faire le point sur les voitures et véhicules autonomes, déjà très présents dans la région ou encore à l’état de projet, plus ou moins avancé.

Mes deux invités : Mathieu Dunant, directeur de l’innovation de la RATP & Guillaume Duc, enseignant chercheur à Paris Tech

* Enquête réalisée en septembre 2017 par l’Institut Fraunhofer et les partenaires du réseau de cabinets de conseil Cordence Worldwide auprès de 2 500 personnes représentatives.

Bertrand Lambert @B_Lambert75

29 Oct

Parigo #56 : ponts et chaussées, l’état d’alerte

Faut-il craindre pour la sécurité des ponts franciliens ? Comment entretenir les chaussées avec toujours moins de moyens, à l’heure où les dotations de l’Etat sont en baisse continue ?

Quelques mois après l’effondrement spectaculaire du pont de soutènement du viaduc de Gennevilliers et le drame de Gênes, Parigo enquête sur la situation en Ile de France. Dans la région, un pont sur trois nécessite des réparations plus ou moins urgentes. Faut-il s’inquiéter ? Le viaduc de Gennevilliers est-il passé près de la catastrophe ? Parigo vous dévoile les raisons de l’effondrement de ce mur de soutènement et les travaux en cours.

Nous irons également sur le périph’, là où circulent 1 million 300.000 véhicules quotidiens, voir comment s’organise l’entretien de l’autoroute urbaine la plus fréquentée d’Europe. Enfin, nous nous rendrons en Seine et Marne, voir les conséquences de la baisse des dotations sur l’état de nos chaussées

Bertrand Lambert @B_Lambert75

 

22 Oct

Parigo #55 : à quand des transports en commun accessibles à tous ?

Se déplacer en fauteuil, ou tout simplement avec une poussette ou des béquilles… c’est le défi quotidien de plus d’un million de franciliens qui se déplacent difficilement, un jour donné dans le réseau. Pour eux, l‘accessibilité des transports est presque vitale, pour aller travailler ou tout simplement vivre comme tout le monde. Depuis la loi de 2005, de nombreuses initiatives et dispositifs ont vu le jour dans la région pour mettre les transports en commun à la portée de tous. Il suffit pourtant de regarder la carte ci-dessous, pour réaliser que nous sommes encore très loin du compte.


Pourquoi un tel retard, malgré une réelle volonté politique et les montants considérables alloués à la mise en accessibilité ? Quelles perspectives pour les différents handicaps ? Parigo mène l’enquête avec deux invités : Charlotte de Vilmorin, co fondatrice de Wheeliz et auteure du blog Wheelcome, et Stéphane Beaudet, vice président d’IDF Mobilités

Bertrand Lambert @B_Lambert75