Si le mois de mars est annoncé par tous les observateurs comme le mois plus difficile à vivre pour le gouvernement et le Président de la République, il en est tout autant concernant le monde occitan et plus largement les défenseurs des langues régionales en France. A qui la faute? A ce gouvernement et son Président François Hollande qui semble avoir tout bonnement oublié sa 56ème promesse de campagne : celle où il annonçait qu’il « ferait ratifier la Charte européenne des Langues Régionales et Minoritaires ». Une position claire, forte, qui avait d’un coup d’un seul, permis de récupérer les voix des électeurs pro langues régionales. La campagne électorale avait été claire, pour une fois, entre les candidats sur la question. Nicolas Sarkozy s’était largement démarqué de son adversaire en affirmant que « quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la charte des langues régionales et minoritaires ».
Mais l’espoir suscité par Hollande auprès des Occitans tout autant que des Bretons vient de voler en éclat. Le 13 mars dernier, le Conseil des Ministres s’est notamment réuni pour discuter de la prochaine réforme constitutionnelle. Au menu des festivités, un certains nombre de dossiers dont celui de la fameuse Charte qui n’arrivera au final, jamais sur la table du Conseil. L’executif a renoncé à s’engager dans une modification de la Constitution, préalable à la ratification. Una brava recuolada comme on dit en oc, un large pas en arrière qui permet au gouvernement d’aller se cacher derrière d’avis négatif du Conseil d’Etat pour augmenter son choix. Ce retour à la case départ intervient au moment même où un « comité consultatif national sur les langues régionales et la pluralité linguistique interne » a été crée par la Ministre de la culture, Aurélie Filippetti et dont le rôle est de préparer la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Ce comité réuni 10 membres, dont le conseiller régional occitan David Grosclaude et s’est tenu pour la première fois le… 6 mars dernier, soit 7 jours avant sa mort programmée. Ce mois de mars est décidément long et compliqué.
Clément Alet