Les Journées du Patrimoine sont l’occasion de partir sur les traces de personnages du XIXe siècle hors du commun, apparaissant aujourd’hui comme des gardiens du patrimoine.
Bien ancrés dans la région, toujours curieux de ses paysages et de sa culture, ils ont laissé des témoignages précieux sur une époque révolue.
On pense aussitôt à Félix Arnaudin dans les Landes, mais bien d’autres, trop souvent méconnus du grand public, ont contribué à constituer un fonds de textes et d’images dans lesquels les passionnés se plongent comme des explorateurs du temps passé…
C’est le cas de l’association Les Amis de Léo Drouyn qui propose une marche culturelle à la découverte du grand homme dans l’Entre-deux-Mers, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance.
Un peu d’histoire si vous ne le connaissez pas encore…. François Joseph Léo Drouyn est né à Izon le 12 juillet 1816. Cet artiste et savant girondin a créé un fonds iconographique exceptionnel sur le patrimoine aquitain dans la seconde moitié du XIXe siècle, bien avant les premiers témoignages photographiques.
Plus de 5 000 dessins et près de 1 550 gravures
Léo Drouyn participe à la redécouverte du Moyen-Âge, devenant l’un des grands spécialistes de l’architecture médiévale, dont il grava à l’eau-forte les principaux monuments de la région (églises, châteaux, abbayes).
Architecte, archéologue, peintre, dessinateur, aquarelliste, ce pionnier appartient à l’École de Barbizon, vouée au Paysage et à la Nature. Représentant du mouvement provincial, il a surtout représenté les monuments et les paysages de Gironde, mais aussi des départements voisins et d’autres régions françaises.
Une source d’information inestimable pour la connaissance du patrimoine
Léo Drouyn fut notamment le dessinateur attitré, entre 1842 et 1849, de la toute jeune Commission des Monuments historiques. Attiré par l’Histoire, il porte également un regard ethnographique avant l’heure, ne négligeant pas le petit patrimoine du quotidien, comme les vieilles fermes, à l’architecture en torchis et pans de bois, ou les cabanes, comme ici à Cabanac-et-Villagrains.
Élu membre de l’Académie des Sciences Belles Lettres et Arts de Bordeaux en 1850, il est nommé professeur de dessin au collège des Pères Jésuites de La Sauve-Majeure, qui lui inspire un album.
Alors que ces documents étaient dispersés, vendus aux enchères après sa mort en 1896, les Editions de l’Entre-deux-Mers sont parvenus à les retrouver et à publier une vingtaine d’ouvrages. Le prochain, actuellement en souscription, sera consacré aux arbres dans son oeuvre.
Mais revenons à la marche culturelle… Elle commence à 9 heures, le dimanche 18 septembre, à Izon, dans les lieux traversés et peints par Léo Drouyn. Une exposition présente également une centaine d’oeuvres originales de l’artiste.
Bonne balade et bonne découverte !