18 Nov

Bernd Stöcker : le choc des blockhaus

Un homme seul face aux blockhaus. Il s’appelle Bernd Stöcker et il est Allemand.

Plus de 70 ans après la Seconde Guerre mondiale, cet artiste reste sous le choc de la découverte de ces vestiges, après être venu passer des vacances sur le littoral girondin dans sa jeunesse.

Loin de sa Bavière natale, il s’est installé en 1982 à Saint-Isidore en Médoc, près d’Hourtin.

Ce jour-là, nous l’avons rencontré sur la plage de Naujac-sur-Mer où gisent encore des monstres de béton, prêts à être engloutis dans le sable.

Quand j’ai vu ces blockhaus pour la première fois, j’ai été frappé, surpris. On n’apprend pas cela à l’école. Alors j’ai voulu connaitre l’Histoire.

Ses oeuvres en noir et blanc sont réalisées avec un mélange d’encre de Chine et de sucre, sur des plaques de zinc ou de cuivre.

Des supports sur lesquels tout finit par se confondre, le béton, les dunes, l’océan. Avec parfois une touche de couleur, comme ce timbre édité en « hommage aux libérateurs » et collé au bas d’un tableau.

C’est un timbre français qui évoque la Résistance. C’est important de ne pas oublier. On ne peut pas construire des amitiés si on oublie le passé.

Une démarche qui se prolonge en trois dimensions car le peintre est aussi sculpteur, exprimant à travers la pierre de Frontenac ce télescopage des contraires entre la violence de la guerre et la douceur de la plage en été.

 

Les personnages sont sur un socle évoquant le blockhaus. Il ne s’agit plus de Français ou d’Allemands. C’est un symbole représentant à la fois la guerre et la paix.

Bernd Stöcker expose actuellement (jusqu’au 8 décembre) à la galerie MLS, dans le quartier des Chartrons à Bordeaux.

Une galerie animée par Marie-Lys Singaravelou qui met en lumière les artistes allemands, issus notamment de l’ex-RDA.

Une souscription a été lancée pour l’acquisition du bronze de la liseuse (ci-dessous). L’artiste sera présent à la galerie le 5 décembre pour une visite, suivie d’un dialogue avec le public à partir de 14 h 30. Atelier d’initiation à la linogravure avec préinscription par mail : marylissinga@gmail.com.

Par ailleurs, les personnes intéressées par l’enlèvement spectaculaire des sculptures, à leur chargement et départ, sont invitées à se manifester au 06.13.83.05.96

Regardez notre reportage sur plage, à l’atelier et dans la galerie (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Dominique Mazères, Boris Chague, VéronIque Lamartinière)  

 

16 Août

Le bestiaire de l’Estuaire : de drôles d’animaux en bois flotté

C’est une collecte à laquelle les promeneurs aiment souvent se livrer, surtout lors des grandes marées. Le bois flotté, Franck Espagnet en a fait sa spécialité.

Ce paysagiste, installé à Saint-Androny dans le Blayais, connait les berges de l’Estuaire de la Gironde comme sa poche. Régulièrement, il vient y chercher la matière de son inspiration.

Comme il aime à le dire, Franck Espagnet ne fait que continuer l’oeuvre de la nature en créant des animaux, restituant leur mouvement et leur énergie… Nous l’avons rencontré alors qu’il était en train de terminer un T-Rex, un tyrannosaure sorti des eaux !

 

10 Août

Bea Toa, artiste pop surf sur le Bassin d’Arcachon

Connaissez-vous le pop surf ? C’est un mélange de « pop art » et de « surf » qui définit parfaitement la démarche de Bea Toa, une artiste que nous avons rencontrée sur une plage d’Arcachon, équipée d’un masque comme les graffeurs pour se protéger des effluves des bombes de peinture.

C’est un peu comme un samouraï qui met sa tenue. Quand on met le casque, tout devient buée et absent… C’est un autre monde mais en même temps on est vraiment focus sur ce que l’on fait et on ressent l’énergie tout autour !

Son univers ? La mer et les super héros. Un style bien à elle, plein de bulles d’eau et d’éclaboussures prêtes à sortir de la toile. Car l’idée, c’est de partager sa passion pour l’océan en restituant son énergie.

Bea Toa peint également… avec des pinceaux, dans l’atelier qu’elle vient d’ouvrir à Bordeaux. Après quinze ans à parcourir le monde, elle retrouve en effet ses racines arcachonnaises et ce bord de mer qui l’a nourrie depuis toujours.

J’aime bien qu’il y ait de la vitalité, du tonus. Idéalement, j’aimerais que mes toiles soient un ciel bleu ou une vague de fraîcheur. On est chez soi, on n’a pas le temps d’aller à la plage, on regarde la toile !

Bea Toa expose actuellement à la galerie Topanga d’Arcachon. Vous pourrez la croiser également sur les marchés nocturnes de l’été. En attendant, suivez-la avec nous le temps d’un reportage… (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Guillaume Decaix, Sarah Paulin, Thierry Culnaert) 

16 Juil

Gertrud Varailhon : des oeuvres en aiguilles de pin

En rencontrant Gertrud Varailhon, on comprend vite qu’on ne verra plus jamais les aiguilles de pin comme avant. Cette artiste, qui fabrique également des bijoux, a découvert ce matériau régional un jour de vent dans son jardin, lorsque les aiguilles se sont prises dans les mailles de son pull et de ses  moustiquaires… Le déclic !

Je me suis dis, tu es dans les Landes, tu te sens bien ici… Il faut essayer de faire quelque chose avec ça !

Gertrud Varailhon sélectionne soigneusement ses aiguilles : elles doivent être assez longues, bien tenues entre elles et fraîchement tombées pour garder toute leur souplesse. Ensuite, elle les peint patiemment pour obtenir sa palette de couleurs.

L’artiste peut passer des mois à réaliser l’une de ses oeuvres, inclassables selon les spécialistes : s’agit-il de tableaux, de tapisseries, de fourrure végétale ? Le résultat est en tout cas surprenant.

Gertrud Varailhon expose cet été au Centre d’Art Contemporain de Mont-de-Marsan. Il s’agit d’une rétrospective : une occasion unique de découvrir l’ensemble de sa démarche artistique. Regardez notre reportage (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Ludovic Cagnato, Sarah Paulin)